Une catastrophe de grande envergure comme celle qui est survenue à New York avec l’ouragan Sandy, les Américains et les Anglo-saxons en général, protestants et bibliques, ont tendance à l’appeler Act of God, un Acte de Dieu, et ils y croient.
Le terme Act of God est inscrit en toutes lettres dans la plupart sinon la totalité des causes de catastrophes, stipulées par les compagnies d’assurances, dans certains cas pour ne blâmer personne, dans d’autres comme excuses pour ne payer aucune compensation. Les Anglo-saxons protestants reconnaissent que certains événements, notamment les plus catastrophiques, dépassent l’humanité.
Je me rappelle que, officier d’État-major dans l’armée, j’avais entre autres à m’occuper des accidents de toutes sortes qui surviennent dans une organisation de cette taille, dont les accidents de véhicules, d’avions, de navires et de champs de tir.
Tout un travail. Je devais aussi m’occuper des griefs. Parmi les causes mentionnées dans les règlements officiels et que je devais citer pour interpréter ce qui se produisait, l’Act of God était mentionné. Catholique croyant et pratiquant, je n’y croyais pas beaucoup, ayant plutôt tendance à n’y voir que des causes naturelles, de l’ignorance et de la négligence. Je crois aux miracles mais je me méfie lorsqu’on m’en présente un. Les Anglo-protestants pensaient autrement et je devais en tenir compte.
Que certains événements nous dépassent, il n’y a aucun doute. Que ces événements soient causés par un Acte de Dieu, voilà ce que je trouve discutable. Car Dieu, qu’on y croit ou non, nous dépasse et nous n’avons pas à Le réduire à nos jugements, mesures ou dimensions. À l’appui de cette thèse, voici une citation biblique, la seule sur laquelle je tiens à attirer votre attention :
S’adressant au prophète Isaïe (Is.8), Jahvé lui dit : « Mes pensées ne sont pas vos pensées; mes jugements ne sont pas vos jugements et tout comme le Ciel est infiniment élevé sur vos têtes, ainsi sont mes jugements par rapport aux vôtres ». Que personne donc ne prétende juger au nom de Dieu.
Dans un autre registre, quel soulagement ce fut d’en prendre conscience, moi qui suis né à Montréal aux débuts des années trente et qui ai été éduqué dans le jansénisme le plus strict. Mes éducateurs, pour la plupart mais pas tous, ne manquaient pas une occasion d’effrayer le garnement que j’étais en me brandissant la menace d’une punition divine pour mes frasques, le plus souvent des insignifiances de gamin. « Le bon Dieu va te punir », qu’on me disait.
Il me fallait connaître un autre Dieu mais lequel et comment? Dans l’armée, j’ai connu le Dieu des Protestants, le Dieu du Livre. Plus tard, je suis allé m’instruire dans une synagogue pour connaître le Dieu des Juifs. J’ai été très impressionné par l’érudition et le jugement critique des rabbins. Ces contacts ne m’ont pas donné les réponses que je cherchais.
Finalement, c’est après le concile « Vatican II » que j’ai commencé à trouver des réponses satisfaisantes. Cette nouvelle perspective s’ajoutait à mes études classiques et médiévales du début des années 50, études nécessaires pour poursuivre le programme de géographie et de géopolitique.
En effet, dans l’existence, tout est lié, et tout se tient d’une pièce. Alors que conclure des catastrophes? Je me rappelle avoir étudié une théorie des catastrophes fondée sur la topologie différentielle du mathématicien français René Thom qui m’a laissé plutôt perplexe.
En fin de compte, je ne crois pas qu’il y ait eu « Act of God » à New York avec l’ouragan Sandy. C’était un acte ou une réaction violente de la nature, parce que l’humanité a dépassé les limites en matière d’environnement, peut-être également parce qu’un nouveau réchauffement de la Planète est en train de se produire.
Avec les connaissances scientifiques et les moyens dont nous disposons maintenant, je demeure convaincu que le rétablissement d’un équilibre naturel est possible. La Terre est appelée à devenir un lieu dans lequel il fait bon vivre, non l’inverse.
De même je ne vois pas d’ « Act of God » dans la chute spectaculaire de l’économie américaine, seulement des actes humains de la part de gens qui ne connaissaient pas leurs limites. Avec l’adoption massive d’une économie de troc, les Américains vont se relever comme l’Argentine s’est relevée.
Je ne vois pas non plus d’« Act of God » dans la révolution radicale qui s’annonce aux États-Unis, alors que des millions d’Américains des 50 États se soulèvent contre Washington, jugé de trop et contre lequel de plus en plus d’Américains demandent la sécession et son remplacement par une authentique confédération décentralisée, une Union d’États Souverains.
C’est ce va arriver au Canada, n’en déplaise à tous les fédérastes chargés de haine et de mépris pour les souverainistes et qui n’ont pas hésité à prendre les armes lors de l’immonde crise d’octobre de 1970. Déclarer une « insurrection appréhendée », envoyer l’armée contre le Québec, et faire arrêter des milliers de personnes n’ayant guère commis qu’un délit d’opinion est la pire des bassesses que pouvaient commettre des politiciens ignorants comme des mules.
C’est une honte pour le Québec d’avoir envoyé de tels individus nous représenter à Ottawa. J’étais dans l’armée à cette époque et j’ai pu constater au Canada anglais combien nous avons été ridicules de nous comporter de la sorte.
Et voilà maintenant que le Québec se prépare à se donner un autre régime « Libéral » sous la gouverne du fils du politicien chef de l’époque, jeune homme plein de séduction et d’ignorance comme son père. Indomptables les Québécois. Comme le disait Aristote, il y a des gens qui ne comprennent qu’après s’être plusieurs fois frappés la tête contre le mur.
Ce qui se passe aux États-Unis s’appelle DÉVOLUTION, nécessité d’un transfert massif des pouvoirs d’État de Washington vers les États, qui ne sont plus des états avec un petit « é » mais des États avec un grand « É ».
Ce n’est pas du « séparatisme » ni du « sécessionnisme », n’en déplaise aux ignorants crasses qui n’ont que des termes réductifs pour qualifier les événements d’envergure qui leur échappent.
Que la DÉVOLUTION soit également nécessaire dans l’espace continental canadien - car le Canada est un continent distinct au nord des Amérique - il n’y a pas à s’en formaliser.
Seuls les oligarques s’y opposent parce qu’ils ont peur de perdre de l’argent. Et comme ils exercent encore un contrôle quasi absolu sur les communications actuelles, ils s’en servent pour tenir les peuples dans l’ignorance. Avec les nouvelles communications, leurs pouvoirs ne dureront qu’un temps.
À nous de tenir bon, de ne jamais nous laisser aller au découragement, de continuer de progresser même si nous avançons lentement. La victoire est la récompense de la détermination et de la patience.
JRMS
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7 commentaires
Jean-François-le-Québécois Répondre
23 novembre 2012«Avec les nouvelles communications, leurs pouvoirs ne dureront qu’un temps.».
Attention! Ce n'est pas pour rien que les oligarques du New World Order veulent trouver de nouvelles façons d'avoir un meilleur contrôle sur l'internet! Et des façons plus efficaces de retracer et imposer des sanctions à ceux qui voudraient mettre en ligne des vérités qui leur déplaisent, parfois.
Les citoyens auraient accès à de nouvelles sources d'information, par ailleurs... Mais encore faut-il qu'ils sachent quoi chercher, dans toute l'information disponible!
Et les gens d'aujourd'hui, pour beaucoup trop d'entre eux, sont devenus si incultes, si admiratifs des riches qui nous gouvernent, si passifs face à l'inacceptable, que je vois plutôt le monde évoluer de plus en plus vers une réalité comparable au 1984 d'Orwell. Pas moins, hélas...
Jean-Louis Pérez-Martel Répondre
23 novembre 2012Monsieur Sauvé,
Vous affirmez : [ De même je ne vois pas d’ « Act of God » dans la chute spectaculaire de l’économie américaine, seulement des actes humains de la part de gens qui ne connaissaient pas leurs limites. Avec l’adoption massive d’une économie de troc, les Américains vont se relever comme l’Argentine s’est relevée. ]
Les faits en temps réel sont indissociables pour comprendre ce monde de dualismes politico-socioéconomiques et de corruption institutionnalisée
Avec des imposteurs au Pouvoir l’économie des États-Unis, de l’Argentine… et du Canada-Québec-Canada se verra soumise incontournablement à l’achat massif de leurs Dettes publiques respectives par la capacité financière de la Chine et des Fonds spéculatifs gérés par des sociétés établies dans les paradis fiscaux ; ou bien, en achetant leurs ressources naturelles à bas prix, en acquérant des compagnies liées à l’exploitation de ces matières premières ou en exportant au maximum possible leurs produits dans ces pays dirigés par des politiciens sans scrupule et voués à leurs intérêts sectaires.
Voici la situation d’endettement public des États-Unis, de l’Argentine et du Canada-Québec-Canada.
États-Unis : le 23 novembre 2012, le niveau de la Dette de l'État fédéral américain atteignait 16 250 milliards de dollars; le plafond de la dette est maintenant de 16 394 milliards de dollars. Depuis que Barack Hussein Obama est au Pouvoir cette dette a augmenté de 6 000 G $
Pour plus de détails : http://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_publique_des_%C3%89tats-Unis
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Argentine : le 23 novembre 2012. Pour Buenos Aires, le moment de vérité viendra le 15 décembre. Ce jour-là, l'Argentine doit faire face à une échéance de la dette renégociée pour 3,1 milliards de dollars, auxquels s'ajoute maintenant 1,33 milliard devant être versé aux créanciers récalcitrants. Si l'Argentine choisissait de ne payer que les détenteurs de la dette renégociée, elle irait à l'encontre de la décision judiciaire. Le pays s'exposerait alors à une saisie de ses actifs à l'étranger, comme c'est le cas de la frégate argentine –Liberté-- retenue au Ghana depuis le 2 octobre, à la demande des fonds spéculatifs.
Pour en savoir davantage : http://lexpansion.lexpress.fr/economie/l-argentine-a-nouveau-menacee-par-un-defaut-de-paiement_361765.html
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Canada-Québec : le 24 novembre 2012. [La dette accumulée du gouvernement du Canada atteindra les 600 milliards de dollars samedi, a annoncé vendredi une organisation canadienne de contribuables en critiquant la gestion financière du premier ministre Stephen Harper (…). «En date de demain, le gouvernement Harper aura ajouté 142,4 milliards de dollars à notre dette nationale, lui faisant franchir le cap des 600 milliards de dollars», a déclaré le directeur de la fédération, Gregory Thomas.]
Afin de compléter cette l’information, consulter La dette fédérale atteindrait les 600 milliards $ samedi
http://affaires.lapresse.ca/economie/canada/201211/23/01-4597133-la-dette-federale-atteindrait-les-600-milliards-samedi.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_BO4_la_2343_accueil_POS2
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Québec-Canada : le 23 novembre 2012, la Dette du Québec est de 251 milliards de dollars; il faut aussi ajouter l’aliquote correspondant au Québec de cette Dette fédérale correspondant à 138 G$, d’où résulte un montant global d’endettement équivalent à 130 % du PIB. Cet endettement collectif concernant la Dette globale du Québec –41 000 dollars per capita-- que les carriéristes, mercenaires et imposteurs de la politique ne voudront pas faire face afin d’éviter de perdre leurs prébendes et privilèges inhérents à cette condition politique de trahison nationale, sera plus facilement compris en consultant cette information à temps réel : http://www.iedm.org/fr/57-compteur-de-la-dette-quebecoise
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JLPM
Jean-Claude Pomerleau Répondre
23 novembre 2012"Les grands évènements sont silencieux" (F.N.)
En 2006 je suis tombé par hasard sur un texte de M Sauvé publié en 2004: L'implosion du Canada.
http://www.vigile.net/L-implosion-du-Canada
Un titre qui frappe l'imaginaire et qui m'a amené à m'intéresser à la géopolitique.
À partir des concepts opérationnels de cette discipline (Statuts et principes), je me suis engagé dans une longue veille de l'évolution de la dynamique canadienne pour valider la proposition de M Sauvé : l'implosion.
J'en suis arrivé à la conclusion qu'une étape importante a été franchi, que la fédération canadienne est entré dans un processus irréversible de dislocation en 2008. (Une dislocation survient quand un État membre fait primer ses intérêts propre au détriment de l'unité de l'ensemble; et, que ce rapport de force lui soit favorable).
Dans un texte publié en 2009 je relève que ce rapport de force s'est cristallisé, lors de l'élection fédérale de 2008 : L'Alberta et la Saskatchewan ont pris de front le Parti libéral du Canada, le porteur de la doctrine politique d'un gouvernement central fort qui dicte ses volontés aux provinces. Les deux premier ministres n'ont pas hésité à brandir une menace "séparatiste" pour défendre leurs intérêts énergétique contre le Plan vert de Stéphanne Dion (qui évoquait les Plan National de l'Énergie de Trudeau). Les libéraux n'ont pas répliqué, cette confrontation a donc mené à : La Fin du Canada de Trudeau :
http://www.vigile.net/La-fin-du-Canada-de-Trudeau
Cet évènement majeur n'a pas été relevé par les commentateurs politiques au Québec (surtout pas ceux de l'idée fédérale).
La géopolitique de l'énergie a fait son œuvre : C'est ainsi que la monté en puissance des provinces pétrolières a fait passé le centre de gravité du pouvoir de l'Est vers l'Ouest et de l'État central (arbitraire et de convenance) vers les État naturelles que sont les provinces.
Dans un contexte de gouvernement souverainiste en contrôle des leviers de notre État (oui, même minoritaire). Où en est la dislocation de la fédération et comment peut elle servir les intérêts de notre cause. Quelle stratégie adopter pour rebâtir notre rapport de force face à un pouvoir central sous contrôle de l'Alberta ?
Lors d'une rencontre prochaine ( datte à confirmée ) je proposerai un état des lieux et une stratégie possible dans ce contexte qui représente une chance historique pour le Québec, à condition de bien jouer nos cartes.
JCPomerleau
Stéphane Sauvé Répondre
23 novembre 2012Vous l'avez bien dit:"A nous de tenir bon".
Archives de Vigile Répondre
23 novembre 2012"Act of God" est une astuce légale qui n'est décrété ou proclamé par aucune autorité religieuse. Sa définition varie selon les juridictions.
En Angleterre et Galles :
Pour les gens de la City, l'astuce est importante, car l'Inde a souffert de nombreuses famines qui ne sont pas dûes forcément à El Niño, sinon qu'il ne fut qu'un déclencheur d'une catastrophe annoncée par une mauvaise gestion. En particulier, l'abandon de cultures vivrières pour favoriser la culture de l'opium revendue en Chine.
Ou encore l'abandon du Bengale et de l'Assam à la famine par Churchill en 1943.
Attribuer aux nouveaux changements climatiques est une erreur. Ceux-ci se sont reproduits depuis toujours, puisque le système climatique est chaotique par définition de ses équations gouvernantes, d'où les catastrophes mathématisables. L'Act of God est employé pour Fukushima.
Il y a des théories de complots qui attribuent le tsunami à des armes sismiques américaines. En fait, c'est du réchauffé avec la thèse de la secte Aum qui leur attribue le séisme de Kobé en 1995. Une façon de vouloir faire payer l'Amérique en rejetant l'Act of God. L'autre excuse est de dire que les réacteurs sont des modèles américains inadéquats. Mais alors pourquoi les avoir accepté ? La réponse est dans la corruption des autorités japonaises ou leur subordination à l'occupation américaine.
Vouloir éviter les Acts of God, c'est comme vouloir faire une guerre en évitant de causer la mort. On finit paralysé.
Le courant du jansénisme est une infiltration des idées calvinistes dans la pensée catholique. D'où l'opposition ardente des Jésuites. Si le bon Dieu mesurait ses punitions avec celles des fautes, alors on parlerait de karma. Vouloir mesurer ses fautes permet d'évaluer le coût des indulgences à payer pour s'offrir des péchés. Martin Luther s'en offusquait. Le Salut vient inconditionnellement de la Foi selon lui.
Archives de Vigile Répondre
23 novembre 2012Bonjour Monsieur JRMS,
Merci d'avoir pris le temps d'écrire ce texte. Vous décrivez tellement bien les choses. Vous êtes un sage et un érudit! Je suis un passionné de géopolitique et pour moi, c'est toujours un plaisir de vous lire. Meilleures salutations.
Lawrence Tremblay.
Archives de Vigile Répondre
23 novembre 2012Que de sages paroles. Jamais dans ma vie de militant indépendantiste, je me suis découragé. Jamais et il en sera ainsi jusqu'à ma mort. Et il n'y a pas une journée où je n'y pense pas. C'est comme cela.
Pierre Cloutier