Après Parizeau, Marois critique à son tour le Plan Nord

Parizeau précise que ses critiques du Plan Nord ne constituaient pas une «attaque», mais plutôt des suggestions d’amélioration

Actions concertées contre les ambitions nationales du Québec




La sortie de Jacques Parizeau dans les pages du Devoir.
La Presse canadienne Québec — La chef péquiste Pauline Marois marche dans les traces de son prédécesseur Jacques Parizeau. À son tour, elle s’attaque vigoureusement au Plan Nord des libéraux, après les dures critiques de M. Parizeau la veille, qui affirmait que les Québécois sont sur le point de se faire rouler.
Mme Marois s’est défendue de vouloir ainsi faire de l’ombre à son prédécesseur, conjoint d’une députée qui a décidé de claquer la porte de son parti, Lisette Lapointe. La chef péquiste a d’ailleurs confirmé qu’elle savait qu’il prenait la parole ce matin à l’école des HEC à Montréal.
«Au contraire, nos pensées se rejoignent, c’est complémentaire», a dit la chef péquiste en conférence de presse mardi à Québec, entourée de plusieurs membres de son caucus. «M. Parizeau fait une très bonne sortie dans Le Devoir.»
Après avoir été prudent dans ses critiques du Plan Nord, le PQ s’y oppose maintenant dans sa forme actuelle. Il reproche aux libéraux de refuser tous les amendements proposés en commission parlementaire afin d’améliorer leur projet de loi sur les mines.
«L’étude du projet de loi démontre tout le manque d’engagement des libéraux à l’égard de l’enrichissement des Québécois», a déclaré Pauline Marois.
Le PQ proposait notamment de maximiser la transformation des ressources au Québec et la mise en place d’une redevance obligatoire sur la valeur de production, mais le gouvernement a refusé systématiquement.
«Le premier ministre me fait rire et m’étonne chaque fois qu’il dit qu’il s’en préoccupe, a-t-elle affirmé. C’est irresponsable de la part du gouvernement de refuser d’en parler.»
Elle a soutenu que Jean Charest «fait pire que [Maurice] Duplessis», qui n’exigeait pas de redevances élevées mais ne construisait pas d’infrastructures pour les minières.
«Le Plan Nord construira pour les minières — aux frais des contribuables — des routes, des ports, des aéroports et d’autres infrastructures», a rappelé Mme Marois, en ajoutant qu’on ne sait même pas si le Québec tire une compensation suffisante pour l’exploitation de ses ressources naturelles, selon les conclusions du vérificateur général en 2009.
Parizeau: des suggestions d'amélioration
De son côté, Jacques Parizeau a assuré aujourd'hui que ses critiques du Plan Nord ne constituaient pas une «attaque», mais plutôt des suggestions d’amélioration. Dans le cadre d’un colloque organisé par l’Institut de recherche en économie contemporaine à Montréal, l’ancien premier ministre a pressé le gouvernement de Jean Charest d’obtenir des actions des sociétés minières en échange des largesses auxquelles celles-ci auront droit en vertu du Plan Nord.
Idéalement, il faudrait que ces participations soient suffisamment importantes pour permettre à Québec d’obtenir un siège au conseil d’administration de ces compagnies, a précisé M. Parizeau.
Les «vrais propriétaires» des ressources naturelles, les Québécois, pourraient ainsi «savoir ce qui se passe» au sein des entreprises minières. Jacques Parizeau a également proposé, à l’instar d’Yvan Allaire, professeur à HEC Montréal et à l’UQAM, la création d’une société d’État chargée de superviser l’exploitation des ressources minérales québécoises.
L’homme de 81 ans a reconnu que la décision de Québec d’augmenter les redevances minières avait été une bonne chose, mais il a dit craindre que le Plan Nord ne se transforme en «bar ouvert» pour les sociétés transnationales.


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