La meilleure façon de tuer un homme…

Autosuffisance, avec armée, travailleurs temporaires et travailleurs illégaux

Un complot? Tous complices

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Tribune libre

La meilleure façon de tuer un homme c’est de le payer à ne rien faire. On pourrait douter du jugement de Felix Leclerc en voyant l’engouement pour l’internet et l’enthousiasme manifestée à l’ouverture des clubs de tennis, des terrains de golf et des parcs nationaux. Je pense quand même que Félix aura le dernier mot, ce confinement de luxe va finir par nous détruire.


Des centaines de milliers de personnes dû cesser leurs activités, on parle de récession profonde en cours et peut-être pour longtemps, pourtant pas de panique. On dépense autant qu’avant et des gens qui ont encore la possibilité de travailler restent prudemment à la maison, tout ça grâce aux chèques du gouvernement fédéral. Un soutien de grande envergure aux revenus des ménages et des entreprises était certainement nécessaire. Il y aurait dû y avoir un effort pour limiter les effets pervers et un message incitant les gens qui le peuvent à se rendre au travail.  Le message du fédéral c’est plutôt qu’en cas de doute on s’abstient, on a tout l’argent qu’il faut et pour tout le temps qu’il faut.


Le premier ministre du Québec peut bien faire des appels au sens du devoir des travailleurs et augmenter les salaires, ceux qui n’entendent rien au sens du devoir choisissent le chèque.


La réouverture des écoles montréalaises annoncée pour le 25 mai a été annulée en raison d’effectifs insuffisants dans le secteur hospitalier pour faire face à une résurgence de l’épidémie. C’est difficile de contester cette évaluation des ressources quand on est dans les estrades. Le parti libéral a pointé en chambre l’état lamentable de la situation dans les hôpitaux et dans les ressources pour les personnes âgées. Pourtant il s’accommodait bien d’une situation déjà inacceptable quand il était au pouvoir, avec des taux d’occupation de 150% à chaque période de grippe et des urgences débordées à l’année.


On peut croire que des manques d’effectifs affecteraient aussi des services publics comme l’éducation et les services de garde. Certains n’ont pas pu se présenter au travail parce qu’ils ont été contaminés ou parce qu’eux-mêmes ou un proche sont très à risque d’attraper la maladie ou d’en mourir. Il reste que des milliers de travailleurs en bonne santé ont décidé qu’ils n’avaient pas envie de prendre le risque d’être infecté.


Je suis certain que la grande majorité des enseignants du primaire de la région métropolitaine se seraient présentés en classe le 25 mai. Cependant le discours de certains dirigeants syndicaux fait totalement abstraction du sens du devoir de leurs membres. Quand on compare les risques qu’encourent les travailleurs de la santé à ceux présents en milieu scolaire on a du mal à comprendre toutes les conditions posées par ces syndicats et aussi leur demande de ne pas rouvrir les écoles avant septembre. Si des enseignants pensent que leur travail et celui des travailleurs en service de garde auprès des enfants n’est pas aussi important que les soins aux malades, ils devraient changer de profession.


On incite les Québécois à consommer local et on espère que la tendance se poursuivra après la crise mais l’autosuffisance suppose qu’on produit soi-même. Pour l’instant on a besoin de l’armée et de travailleurs illégaux pour les soins aux ainés, en plus de travailleurs agricoles étrangers. En septembre est-ce qu’il nous faudra des professeurs étrangers?



C’était prévisible, on ressort aujourd’hui, en pleine crise, notre problème de pénurie de main-d’œuvre, pour prôner bientôt une augmentation des seuils d’immigration.


Il suffit de voir la clientèle des nouvelles classes qui s’ouvrent dans les écoles et les patients dans les salles d’attente des cliniques et des urgences pour comprendre que l’immigration contribue à notre pénurie de main-d’œuvre. À part les travailleurs saisonniers, l’immigration c’est l’arrivée de nouvelles familles, pas seulement de travailleurs dont on a besoin. Des emplois sont comblés quelque part dans l’économie mais d’autres postes sont créés ailleurs, particulièrement dans les services publics.


Les théories du complot mondialiste sont à la mode présentement. Je ne les retiens pas, rien n’est démontrable de façon convaincante et c’est pourquoi elles ne permettent pas de convaincre la population. Il y a peut-être des groupes puissants qui ont pris le contrôlent des politiciens des démocraties occidentales et qui contrôlent leurs décisions politiques dans leurs propres intérêts. Ils contrôleraient aussi les médias de masse. En gros, l’objectif serait de réduire les revenus des travailleurs dans les pays développés, en y transférant des millions de travailleurs affamés du tiers-monde, afin de revenir à un monde de deux classes bien distinctes, les riches et les pauvres. Ils auraient créé la pandémie ou l’utiliserait pour affaiblir nos sociétés et les rendre plus vulnérables.


De tels complots ne pourraient réussir que si les populations le permettaient. Pour l’instant nous sommes tous complices. Nous avons des riches et des ambitieux, complices parce qu’ils comptent en profiter. Quel fantasme de pouvoir se payer trois ou quatre domestiques comme on le voit dans les pays pauvres! Pour la majorité de la population, y compris beaucoup de biens nantis qui ne veulent pas de cette régression sociale, la complicité consiste dans le refus de faire l’effort nécessaire pour prendre ses responsabilités démocratiques. Nous acceptons depuis des années des situations inacceptables, qu’il y ait complot ou pas : paradis fiscaux et autres formes d’évasion fiscale; traitement de faveur pour les géants de la nouvelle économie; destruction du filet de protection sociale, dont les services publics gratuits; attaque des institutions vouées à la protection des revenus, par le travail au noir, les Uber et la dérèglementation en général; travailleurs illégaux dans les CHSLD et ailleurs; tolérance envers la corruption et laxisme dans les poursuites associées; hausse de l’immigration bien au-delà des capacités d’accueil; immigration illégale massive par le chemin Roxham; déséquilibre fiscal entre le fédéral et les provinces accéléré par la réduction des transferts en santé; endettement insensé du gouvernement fédéral qui nous rend extrêmement dépendants des capitaux internationaux.


Au Québec la résistance à ces attaques réelles du niveau de vie des citoyens est d’autant plus difficile que les attaques proviennent du gouvernement provincial et du fédéral, pratiquement hors de notre portée. Pour les canadiens, l’immigration massive au cœur de la stratégie mondialiste ne semble pas un grave problème. Que le Canada devienne un pays de plus de 100 millions d’habitants, cosmopolite comme les États-Unis mais de culture anglo-saxonne, les satisfait et ils ne semblent pas s’inquiéter de la part grandissante des revenus accaparés par un pourcent de la population.


Au Québec, ce scénario implique la disparition de notre peuple. Allons-nous l’accepter?





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