Boisclair a l'étoffe d'un premier ministre, assure Parizeau

Québec 2007 - Parti Québécois

Sylvain Larocque - L'ex-premier ministre Jacques Parizeau s'est dit «très fier», mercredi, de la prestation du chef péquiste André Boisclair au débat télévisé de mardi soir.
«Je suis très fier de notre chef», a déclaré M. Parizeau devant une soixantaine de militants réunis à un cocktail de financement dans la circonscription de Bourget, dans l'est de Montréal, en début de soirée.
«Il a très bien fait ça hier soir, a-t-il ajouté. (...) Ce qui ressort dans les médias, ce n'est pas du tout la vraie dimension de l'homme. Là, on l'a vue hier. (...) En tout cas, il a l'étoffe de quelqu'un qui peut diriger le Québec.»
Conscient de la montée spectaculaire de l'Action démocratique, qui gruge de nombreux appuis au Parti québécois, Jacques Parizeau en a aussi profité pour presser les progressistes et les souverainistes de rentrer au bercail et de voter pour son parti le 26 mars.
Afin de convaincre les progressistes qui pourraient être tentés par Québec solidaire, M. Parizeau a énuméré les mesures à caractère social conçues par le PQ au fil des ans: assurance-médicaments, garderies à contribution modique, congés parentaux, équité salariale.
Il s'est même permis de féliciter le gouvernement de Jean Charest, qui vient de régler ce dernier dossier. «Il faut reconnaître que (la ministre Monique Jérôme-Forget) a bien mené ses négociations jusqu'au bout», a lancé Jacques Parizeau, avant d'assurer la foule qu'il n'avait pas changé de camp.
Louanges semblables au sujet du plan vert des libéraux, qu'il a qualifié de «très bien», hormis pour la taxe de 200 millions $ imposée aux pétrolières et qui sera vraisemblablement refilée aux automobilistes.
Ces compliments visaient toutefois à rappeler aux «progressistes» de ne pas oublier que ces initiatives «viennent» du PQ.
«Il est temps qu'on (le PQ) revienne au pouvoir», a résumé l'ancien chef péquiste.
«Pas des référendistes»
M. Parizeau s'est également attardé aux indépendantistes qui songent à s'abstenir ou à voter pour un autre parti, soit parce qu'ils «n'osent pas» aller jusqu'au bout du chemin, soit parce qu'ils «n'aiment pas» le PQ à cause de décisions passées.
«Mais repensons-y, a-t-il exhorté. On est souverainistes. On veut faire la souveraineté du Québec. Le chemin passe par l'élection du Parti québécois.»
Jacques Parizeau s'est par ailleurs indigné des déclarations du chef libéral Jean Charest selon lesquelles l'électorat doit choisir entre la santé «ou un référendum le plus vite possible».
«On peut marcher et mâcher de la gomme en même temps. On n'a pas à choisir entre la santé ou un référendum. On fait les deux», a-t-il affirmé, en rappelant que le PQ avait réduit le déficit de 6 à 4 milliards $ pendant l'année référendaire de 1995.
Il s'est aussi élevé contre la hantise d'un troisième référendum, attisée par M. Charest depuis le début de la campagne électorale.
«J'appelle ça la fascination du marteau, a-t-il ironisé. On n'est pas pour ou contre un marteau. C'est un outil, un instrument. On se sert du marteau, oui d'accord, mais l'objectif, ce n'est pas le marteau. On n'est pas des référendistes. On ne cherche pas à réaliser des référendums, on veut faire la souveraineté.»
M. Parizeau, qui dit ne pas faire campagne, sauf pour appuyer son épouse Lisette Lapointe, candidate dans Crémazie, a conclu son allocution par un appel à l'urgence.
«Il faut qu'on puisse se dire qu'on commence à nouveau, avec cette élection, le mouvement qui va nous mener vers notre but (la souveraineté)», a-t-il dit.
Le septuagénaire a quitté la salle en refusant poliment de s'adresser aux journalistes.


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