Charest aime bien s’ouvrir sur le monde et se tourner vers demain

Rien de tel pour camoufler les tractations délétères de son réseau

Tribune libre

Lors de la Rencontre économique 2010 de mercredi, ce grand cirque convié et animé par John James Charest devant une pléthore d’affairistes de son réseau et quelques syndicalistes triés sur le volet, M. Charest visait à faire des projections jusqu’à dans les années 2030 en énonçant ce concept fumeux de l’économie du développement durable, tout ceci en faisant totalement abstraction du passé récent: c'est-à-dire, le gouffre de 40 milliards et plus de la CDPQ, ce fleuron québécois maintenant sous contrôle torontois. Aussi, que dire du déficit et les autres petits secrets cachés aux électeurs du Québec avant les élections de décembre 2008?
Qui va payer pour le sale sable des albertains suite à l’échec lamentable de la représentation du Québec à Copenhague?
En parallèle, Raymond Bachand nous expliquait tout bonnement qu’«à travers ce débat budgétaire et des finances publiques, il faut donner une finalité à nos actions aussi. La finalité, ce n’est pas d’équilibrer le budget. La finalité c’est d’être heureux comme peuple.» Heureux de la tarification croissante envisagée pour les services publics conjuguée à une alimentation de plus en plus coûteuse.
Pendant ce précieux temps gaspillé à regarder le spectacle lamentable de ce gouvernement qui tourne en rond tant sur la scène internationale qu’au Québec, il n’y a toujours pas d’enquête sur l’argent disparu dans le papier commercial offert par Toronto et les investissements d’outre mer de la CDPQ. Surtout pas d’enquêtes sur le réseau libéral de la construction et les syndicats.
Faut s’en tenir à des Power Point commandités par Power Corp, comme autant de diaporamas grandiloquents sur les ressources qu’il reste à spolier dans le grand Nord et ailleurs, ainsi que d’autres lubies abracadabrantes auxquelles Crapet Charest nous a tous habitués depuis 2003.
À Lévis mercredi, John James versait pas mal dans la science fiction: «En menant un combat efficace contre cette crise, nous nous sommes donnés une longueur d’avance.» Si on garde à l’esprit ce qui s’est passé avec la CDPQ, le copinage et la corruption érigé en système, le déficit, de même que les soins de santé et l’éducation en déroute, mettons que ce qu’il ajoute ensuite peut sembler très, très inquiétant: «La question est maintenant de savoir comment préserver et accroître cette avance?» Que de poudre aux yeux et de pensée magique, je vous pose la question, avez-vous vu quelque chose avancer, par exemple, des emplois de qualité et en français ou, quant à ça, le français à Montréal?
Ayant comme objectif de voir le Québec devenir la première société d’Amérique du Nord à électrifier son parc automobile et ses transports publics, M. Charest a abordé, par la suite, le système d’éducation du Québec qui pourrait devenir un moyen d’attirer des jeunes de partout, notamment des étudiants de l’Inde où le premier ministre mènera une mission à la fin du mois. Je vous laisse deviner lesquelles seraient les universités qui recruteraient cette nouvelle clientèle.
Dans un autre ordre d’idées, suite à la déclaration précipitée de pandémie AH1N1 faite par l’Organisation mondiale de la santé qui fut très, très rentable pour certaines pharmaceutiques et devant ce climat de peur insufflé et entretenu par le ministre Yves Bolduc, juste un peu avant ce tremblement de terre meurtrier en Haïti ayant causé la fuite de Dany Laferrière, vient s’ajouter une autre manœuvre de sabotage national par le réseau de Crapet Charest: cet achat projeté d’Énergie NB par Hydro Québec avec lequel on héritera d’une centrale nucléaire en rénovation à Point Lepreau, comparable à la centrale peu fiable de Gentilly, un vieux réacteur CANDU si je ne m’abuse.
Selon un texte de Gérard Bérubé et de Robert Dutrisac paru dans le journal Le Devoir du 20 janvier, il est écrit que pour sept centrales hydroélectriques ayant une capacité totale de 900 MW, de même qu’une centrale d’appoint alimentée au diesel et la centrale nucléaire mentionnée ci-dessus, Hydro Québec devra verser 3,2 milliards au gouvernement du Nouveau-Brunswick.
Dans un texte de Robert Dutrisac publié le lendemain, on précise que ce sont deux centrales d’appoint au diésel qui seront acquises, d’une capacité totale de 499 MW. Les sept barrages auront une capacité de 895 MW. Suite à sa réfection qui est censée prendre fin en janvier 2011, la centrale nucléaire de Point Lepreau sera prise en possession par Hydro Québec et aura une capacité estimée à 695 MW.
Certains pensent que ça pourrait être intéressant, pour le Québec, de pouvoir contrôler le marché de l’électricité des maritimes, incluant la Nouvelle-Écosse et l’ancienne île Saint-Jean.
Il est bien vrai que la production et la distribution de l’électricité est quelque chose de réservé aux provinces par le système fédéral tel qu’imposé actuellement. Alors qu’est-ce qui nous fait penser que ce sera toujours ainsi?
En ce sens, je vous ramène brièvement le cas de l’autorité des marchés financiers qui fut une chasse gardée des provinces. Vous connaissez la suite du glissement vers Ottawa initié suite à l’absorption de la bourse de Montréal par celle de Toronto. Prétextant vouloir prévenir les dégâts financiers résultant de leur propre laxisme dans la réglementation des institutions financières comme les émetteurs de PCAA dont la CDPQ a été le plus gros acheteur au Canada, Flaherty et Harper projettent d’instaurer une autorité fédérale des marchés financiers.
Alors, dans ces circonstances très changeantes, qu’est-ce qui empêcherait Ottawa de dicter, éventuellement, à Hydro Québec, les tarifs pour l’Ontario lorsque, tel que prévu par notre bienveillant John James, Hydro Québec aura développé des nouvelles connexions vers cette province énergivore.
Par ailleurs, avez-vous remarqué que le p’tit newfie enragé, nommé Danny Williams, a changé son fusil d’épaule pour ainsi dire et il est maintenant d’accord avec cette offre récente de Thierry Vandal?
John James Charest et ses agents nommés à diverses instances économiques importantes, comme Thierry Vandal, sont très toxiques pour la nation québécoise, tant pour notre culture que pour notre langue, notre environnement et notre économie.
L’indépendance énergétique exige l’audace d’un peuple n’ayant plus peur de s’affirmer ou de se proclamer souverain face au représentant des sables mouvants de l’Alberta installé à Ottawa, Harper premier, dit le King de la prorogation.
Daniel Sénéchal
Montréal


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    22 janvier 2010

    En fait, Charest vient d'acheter les minounes du Nouveau-Brunswich. Et sans que le Québec en tire de véritables avantages, puisque le Nouveau-Brunswich maintien sa mais-mise sur le réseau de distribution. Donc à la fin du contrat, ils pourront augmenter les frais de transmission, à leur convenance, sans que le Québec ne puisse rien n'y faire. Nous deviendrons captifs des tarifs, mais aussi d'une centrale nucléaire qui, éventuellement, nous coutera une fortune, en démantèlement.