Il se passe quelque chose de très intéressant en France depuis quelques mois. Un nouveau ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, est en train de réformer l’école en profondeur, pour la délivrer d’un certain carcan pédagogique et l’amener à renouer avec sa véritable mission.
Son objectif ? La recentrer sur les savoirs. Faire en sorte que les enfants qui sortent de l’école sachent lire, écrire et compter. Blanquer ajoute aussi : les jeunes doivent apprendre à respecter autrui.
Il veut que l’école leur transmette le goût de la lecture, de la culture et des arts.
Excellence
C’est dans cet esprit, d’ailleurs, qu’il a décidé, de remettre 150 000 exemplaires des Fables de La Fontaine aux élèves, à la manière d’un cadeau. II s’en est expliqué ainsi : « Elles nous disent quelque chose de la vie et sont éternelles ».
Autrement dit, les classiques ne sont pas un luxe. C’est en se tournant vers les grandes œuvres qu’on peut vraiment éduquer la jeunesse.
Blanquer croit aussi à l’amour de la beauté et veut pour cela redonner sa place à la musique à l’école.
Le maître mot de la philosophie scolaire de Jean-Michel Blanquer, c’est l’excellence. C’est en partie dans cet esprit qu’il a décidé de restaurer la place du grec et du latin à l’école. Le détour par les langues anciennes permettrait de mieux comprendre le français.
Mais Jean-Michel Blanquer va plus loin. S’il est ouvert à la technologie en classe, il l’est modérément.
Il croit aussi aux vertus de vieilles méthodes toujours valables, comme la mémorisation. Dans un entretien accordé à un hebdomadaire français, tout récemment, il expliquait qu’un élève tirera un avantage certain à apprendre un poème par cœur, car il cultivera ainsi sa mémoire.
Ce propos est quasiment transgressif dans une époque qui présente le par cœur comme une forme d’aliénation, et qui croit que Google peut se substituer à notre mémoire. Vive l’effort !
Par ailleurs, Jean-Michel Blanquer ne croit pas à ce qu’on pourrait appeler la réussite obligatoire et gratuite : il a décidé d’autoriser à nouveau le redoublement.
Mais le ministre ne s’arrête pas là : il entend aussi cultiver les vertus civiques. Et c’est ainsi qu’il a soutenu qu’il faut aimer son pays.
Vertus
C’est à la lumière de cette vertu qu’on doit enseigner l’histoire, a-t-il soutenu il y a quelques mois, et on doit l’enseigner avec un sens certain de la chronologie. Elle apparaîtra ainsi aux jeunes générations comme une aventure collective à laquelle elles sont invitées à se joindre.
Jean-Michel Blanquer n’est pas un nostalgique du monde d’hier, quoi qu’en disent ses adversaires.
Il croit plutôt à certaines permanences, à des idées qui traversent le temps, à des vertus indémodables.
Depuis quelques décennies, un peu partout Occident, l’école a été soumise à des idéologues qui ont traité les enfants comme des cobayes sur qui il fallait mener une expérimentation sociale à grande échelle. Ils ont fait des ravages.
Il est temps de redécouvrir ce qui n’aurait jamais dû être oublié.
À quand un Jean-Michel Blanquer québécois?
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