Crise au PQ?

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Pas la faute à PKP






Dur début d’année pour le chef du Parti québécois. Pierre Karl Péladeau a connu un caucus de rentrée difficile. Problèmes internes et sautes d’humeur contre les journalistes, il s’est retrouvé à jongler avec les enjeux de son propre parti, ne réussissant pas à mettre les projecteurs sur les faiblesses du gouvernement. Pour un parti d’opposition, c’est le cauchemar.




Comme s’il en fallait plus, il vit au même moment une séparation dans sa vie personnelle et est attaqué par un reportage belliqueux. Tout cela génère peu de manchettes positives. Parlons d’un mauvais mois, qui fait suite à des temps ardus à la fin de l’an dernier. Comme Marc Bergevin, il doit trouver des façons de relancer son équipe!




20 ans de crise !




Malgré tout cela, j’ai été amusé d’entendre des commentaires laissant croire que ces quelques semaines ont plongé le PQ dans une crise.




Allo la terre! Le Parti québécois est en crise depuis environ 20 ans. Le PQ a épuisé Lucien Bouchard au point qu’il en claque la porte. Depuis ce jour, le PQ n’a plus jamais franchi la barre des 40 % dans l’électorat.




En 2003, Bernard Landry a perdu les élections avec un pourcentage plus bas que ce que le PQ avait connu durant des décennies.




En 2007, avec André Boisclair, le PQ pensait s’en sortir en misant sur la jeunesse. Pourcentage de votes encore plus bas. «Un creux historique», disait-on.




Puis Pauline Marois a stabilisé un peu les choses, mais sans jamais réussir à relancer un tant soit peu l’option souverainiste.




Même en 2012, lorsque madame Marois a pris le pouvoir, la déception fut gigantesque.




Les libéraux de Jean Charest, conspués de toutes parts, accusés chaque jour de scandales pendant deux ans, ont failli l’emporter.




Le PQ qui devait balayer le Québec a fini minoritaire, avec seulement quatre sièges de plus que le PLQ.




Malgré la victoire, les gens lucides avaient le visage long et le PQ était encore en crise ce soir-là.




Un an et demi plus tard, le PQ perdait déjà le pouvoir aux mains d’une équipe libérale désorganisée dont le purgatoire n’aurait pas dû être fini.




Le PQ vivait alors une crise inimaginable: 25 % du vote, le plus faible pourcentage depuis 1970!




Pire encore, le PQ s’est retrouvé quatrième chez les jeunes, derrière le PLQ, la CAQ et Québec solidaire.




Perdre les jeunes, cela s’appelle une crise existentielle au PQ.




L’option, ce boulet




Durant ces presque 20 années, les péquistes se sont retrouvés piégés à devoir cacher leur option, qui nuit lors des rendez-vous avec l’électorat. Si le chef en parle, le parti perd des votes... et si le chef n’en parle pas, les militants de conviction crient à l’absence de foi dans le projet de pays! C’est ça, la crise qui perdure.




On peut dire que Pierre Karl Péladeau fait face à une tâche herculéenne. On peut dire qu’il connaît des jours difficiles. Mais ne me dites pas que le PQ vit une crise soudaine cette semaine à cause de lui!



 




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