Dans un climat de crispation sur les symboles religieux, Noël est devenu un terrain d'affrontement privilégié entre les laïcistes, les défenseurs des racines chrétiennes de la France et ceux qui déplorent une montée du «politiquement religieux».
Joyeux Noël, bonnes fêtes de fin d'année ou... joyeux décembre? Dans un climat de crispation sur les symboles religieux, Noël est devenu un terrain d'affrontement privilégié entre les laïcistes, les défenseurs des racines chrétiennes de la France et ceux qui déplorent une montée du «politiquement religieux». Au-delà de la bataille des crèches, l'emploi du mot «Noël» et les références à la célébration de la nativité charrient également leur lot de polémiques.
Au Québec, les controverses de l'emploi du mot «Noël» sont loin d'être nouvelles. Ainsi, le choix de nommer un événement festif et commercial «Joyeux décembre!» sur une grande avenue de Montréal, fin 2009, avait fait débat. Le choix d'un terme se voulant «plus inclusif» a finalement été abandonné. Lors d'une consultation en 2011, les habitants ont indiqué dans leur majorité qu'ils restaient attachés au terme de «Noël».
Cette année, la décision du brasseur Anheuser-Bush InBev de rebaptiser sa «Leffe de Noël» en «Leffe d'hiver» n'a pas manqué de faire réagir. Sur les réseaux sociaux, le brasseur a été accusé de «se prosterner devant l'islam» et certains Twittos ont appelé à se tourner vers d'autres marques.
Ce changement d'appellation ne concerne cependant que le marché belge et non le marché français. «Nous avons donc décidé d'opter pour «Leffe d'hiver», d'autant que la composition de la recette a été modifiée pour y intégrer des ingrédients à caractère hivernal, a par ailleurs expliqué Laure Stuyck, porte-parole d'ABInBev à Sudpresse. «Cette nouvelle appellation présente l'avantage de faire référence à une période plus large. On peut donc continuer à vendre cette bière après le 25 décembre», a-t-elle ajouté.
À Poitiers, l'initiative de la maison de quartier Saint-Éloi vivre ensemble (Seve) de rebaptiser la fête de Noël en l'anagramme «fête de Lëon» n'est pas du goût de tout le monde. «Négation de la tradition ou clin d'œil?» interroge le quotidien de la Vienne, Centre Presse, qui relaie cette information.
Inquiets d'une montée du sentiment antireligieux, certains Twittos appellent à faire de la résistance. Comme Foxity qui propose de mettre des «Joyeux Noël partout».
Autre crainte, celle de voir le nom officiel des vacances scolaires changer. Le 5 décembre, sur RTL, Virginie Calmels, s'est inquiétée d'un changement de dénomination des congés de Noël en «congés de fin d'année». «On ne peut plus dire ‘les vacances de Noël', on ne peut plus dire ‘les vacances de Pâques'. Faut dire ‘les vacances de fin d'année'. Arrêtons de pousser le trait», a-t-elle interpellé. Pourtant, le calendrier officiel de l'Éducation national n'a pas varié. La responsable LR s'est reprise sur Twitter en invoquant la transformation des vacances de Pâques en vacances de Printemps. Un changement qui date de 1974 et serait lié à un calendrier fluctuant de ces congés en fonction des zones académiques.