Après avoir âprement refusé pendant deux ans, le ministre de la Santé Gaétan Barrette annonce que les CHSLD du Québec devront obligatoirement offrir un deuxième bain à tous les résidents qui le souhaitent.
Son ministère débloquera 36 millions $ pour embaucher 600 nouveaux préposés aux bénéficiaires.
« La directive qui va être envoyée au réseau va être très claire : on doit procéder à l’embauche du nombre adéquat de préposés pour avoir la capacité de donner un deuxième bain à 100 % de la clientèle résidente en CHSLD », a affirmé le ministre au moment de l’annonce, hier, à l’Assemblée nationale.
Toutefois, les quelque 40 000 bénéficiaires du réseau ne doivent pas s’attendre à un effet immédiat, dit le ministre, puisque leur embauche et leur formation nécessiteront un certain temps.
Question de choix
L’annonce du ministre constitue une importante volte-face dans ce dossier sur lequel l’opposition le talonne depuis 2015.
Gaétan Barrette a souvent répété que les soins d’hygiène actuels sont adéquats, en plus de reprocher à ses détracteurs de « déifier » le bain.
« L’important, pour moi, c’est que ces soins-là soient donnés de façon appropriée. Je n’ai jamais dit autre chose », a affirmé le ministre hier.
Les 36 millions $ annoncés proviennent des économies récurrentes de 304 millions $ créées par l’entente sur les médicaments génériques. Les sommes restantes feront l’objet d’annonces ultérieures, assure le ministre.
Est-ce à dire que son refus d’offrir un deuxième bain était motivé par une simple question monétaire ? « Ce n’est pas une question de refus, dit-il, c’est une question de choix, d’arbitrage qu’un gouvernement responsable doit faire. »
Une loi ?
Pour le chef péquiste Jean-François Lisée, il s’agit d’une « bonne nouvelle pour les gens en CHSLD ». « Mais j’attire votre œil d’analyste politique sur l’hypocrisie crasse de faire ça le jour où on donne 30 fois plus d’argent aux médecins », en augmentations de salaire, ajoute-t-il.
Le caquiste François Paradis, qui en avait fait son cheval de bataille, s’est aussi réjoui de la promesse d’un deuxième bain. Il réclame maintenant une loi, comme c’est le cas en Ontario, pour éviter qu’un jour « soudainement, on retire cette directive-là ».
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