Granby — Il est à la fois « déçu » et « réaliste » quant à ses chances de victoire, mais refuse de « baisser les bras » : François Legault a encaissé mardi un autre sondage négatif pour la Coalition avenir Québec (CAQ). Celui-ci démontre que le principal adversaire de la CAQ s’appelle Philippe Couillard. Et le chef caquiste en a pris note.

Depuis le début de la campagne, François Legault soutient que son véritable adversaire n’est pas le Parti québécois ou le Parti libéral : ce serait plutôt « la résignation » des Québécois. Mais mardi, M. Legault a pris acte des résultats d’un autre coup de sonde démontrant que les points engrangés par les libéraux se font au détriment de la CAQ. Dont acte.

« Ce qui m’inquiète dans le sondage de ce matin [mardi], ce n’est pas moi,a-t-il dit depuis Granby. J’en ai vu des choses, j’ai passé à travers périodes difficiles, mon père est décédé quand j’avais 26 ans, à Air Transat, je me suis souvent demandé si on allait faire faillite… Ce qui m’inquiète, c’est que les gens semblent prêts à élire un gouvernement libéral qui a mal géré. Ils sont prêts à élire Philippe Couillard, qui ne semble pas avoir le courage de mettre de l’ordre dans sa maison. »

François Legault avait d’autres salves pour M. Couillard : quelques-unes pour dénoncer son cadre financier (les libéraux « manquent de courage » en matière de réduction de taxes), d’autres pour critiquer ses liens avec Arthur Porter (un « manque de jugement »).

Il en a même « oublié » (c’est son mot) de s’en prendre à Pierre Karl Péladeau au sujet de la hausse des tarifs d’Hydro-Québec (un lien qu’il martèle depuis une semaine).

Une alliance?

Désormais habitué aux sondages difficiles, François Legault a néanmoins répété qu’il n’abandonnera pas jusqu’au jour des élections. Mais il a donné l’impression mardi que l’heure était venue de sauver les meubles. « Je vais me battre pour avoir le maximum de députés,a-t-il dit. Je suis réaliste, je regarde le résultat, mais on est encore dans la vieille chicane des 40 dernières années. […] Ça semble difficile d’en sortir. »

Depuis quelques jours, il refuse de répondre aux questions concernant une éventuelle alliance ou fusion avec les libéraux. « Vous ne me ferez pas commenter un scénario autre qu’une victoire de la CAQ jusqu’au 7 avril », a-t-il dit. En fin de journée, il a « exclu totalement » la possibilité de siéger comme libéral…

Sus à l’éolien

Par ailleurs, un éventuel gouvernement caquiste annulerait les appels d’offres lancés à la fin 2013 par le gouvernement Marois pour l’attribution de 450 MW d’énergie éolienne.

Plus largement, François Legault estime qu’il faut « suspendre complètement le développement de l’éolien au Québec, jusqu’à ce qu’on soit capable de trouver une certaine rentabilité ».

M. Legault présentera ce mercredi matin sa plateforme électorale, avant de s’enfermer pour préparer le débat des chefs de jeudi soir.

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