Je vous remercie aujourd’hui de vous être déplacés dans mon comté de Bourassa.
En janvier 2009, Michael Ignatieff m’a confié le poste de lieutenant politique du Québec et la responsabilité d’organiser la prochaine campagne électorale. Aujourd’hui, je désire vous faire part de ma décision de démissionner à titre de lieutenant politique québécois de Michael Ignatieff et de critique libéral en matière de défense.
Le rôle de lieutenant politique, d’aussi loin que du temps d’Ernest Lapointe, nécessite qu’il existe un lien de confiance indéfectible entre le chef et son lieutenant. Ce lien de confiance est essentiel pour protéger le chef du Parti. Le lieutenant du Québec étant la représentation morale de l’autorité du chef, en portant atteinte à sa crédibilité, on porte atteinte au chef lui-même.
Depuis ma nomination à titre de lieutenant politique, en janvier 2009 par Michael Ignatieff, l’ensemble des recommandations que j’ai faites au chef ont toujours été le fruit de décisions concertées et approuvées par notre équipe québécoise formée d’un comité-aviseur de près de vingt personnes, des deux co-présidents du Conseil électoral québécois ainsi que de l’un des quatre co-présidents nationaux. Contrairement à ce que certains ont pu avancer, le travail de reconstruction du Parti libéral du Canada au Québec n’a pas été l’affaire d’un seul homme, bien au contraire.
Les récents événements m’ont hélas prouvés que je n’avais plus l’autorité morale pour occuper le poste de lieutenant du Québec. Au-delà de ces événements, des questions beaucoup plus fondamentales se posent : à qui doit s’en remettre le chef du Parti libéral du Canada pour décider des enjeux qui concernent strictement le Québec ? Doit-il s’en remettre à son lieutenant québécois travaillant en concertation avec une équipe crédible ou plutôt à ses conseillers torontois qui ont une méconnaissance totale de la réalité sociale et politique québécoise.
Le message qui est envoyé par ces récents événements est le suivant : si vous voulez avoir gain de cause au Québec, vous n’avez qu’à court-circuiter les autorités québécoises du Parti en vous adressant plutôt à la garde rapprochée du chef à Toronto.
Je crois toujours au fédéralisme canadien et au Parti libéral du Canada. Si je m’implique en politique depuis plus de vingt ans, c’est pour défendre les intérêts du Québec à l’intérieur du Canada et dans le monde. Le Parti libéral du Canada a toujours été et est encore le meilleur véhicule politique pour atteindre ces objectifs. Cependant, j’ai toujours cru que le siège social du PLCQ était à Montréal et non pas à Toronto. Demeurer lieutenant du Québec dans de telles circonstances, ce serait trahir la raison même de mon implication politique ainsi que les Québécois, les citoyens qui m’ont élu et mon Parti.
Pour toutes ces raisons et après mûre réflexion, j’ai donc avisé ce matin même le chef de ma décision.
En terminant, je tiens à souligner que je suis fier du travail que j’ai accompli. À l’heure actuelle au Québec, le Parti libéral est prêt à faire face à une élection. Des candidats sont confirmés ou sur le point de l’être dans 68 des 75 comtés au Québec, de ce nombre des femmes de talents ayant fait leurs preuves dans la société québécoise. Nous avons donc en place la capacité d’avoir des candidats et candidates dans tous les comtés en vue de la prochaine campagne. Je peux même vous affirmer avoir reçu l’aval du chef lui-même pour cinq candidats que vous qualifieriez de vedette mais que je ne nommerai pas pour des raisons évidentes. Bref, je quitte avec le sentiment du devoir accompli : le Parti libéral du Canada au Québec est fin prêt.
Montréal, 28 septembre 2009
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L’Honorable Denis Coderre, député de Bourassa
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