Drainville

Le départ de Pauline ne suffirait pas pour sauver le PQ.

Tribune libre

Je suis d'accord avec l'ensemble des idées avancées par Bernard Drainville dans cette entrevue publiée au Devoir du samedi 14 janvier 2012. Comme je ne suis pas député du parti québécois, je ne suis tenu par aucune discipline de parti, je déclare que pour sauver le PQ, Pauline Marois doit partir et au plus vite.
La fidélité que les députés restants du PQ (dont Drainville) accordent encore à Pauilne est honorable, mais cette fidélité, aussi honorable soit-elle, a des limites. La fidélité pourrait très bientôt devenir en soi comme faisant parti des problèmes du PQ. la sortie de Drainville, tout en restant respectueux de sa cheffe, est un signe qui ne trompe pas. La solution n'est pas de démissionner du parti. Mais, exiger le départ de sa cheffe.
Mais, le départ de Pauline ne suffirait pas pour sauver le PQ. Si c'est pour la remplacer par Gilles Duceppe, c'est comme remplacer un problème par un autre. Malgré les sondages, avec Duceppe à la tête du PQ, la mort ne sera que retardée. Comment redonner vie au PQ quand on est associé à la mort (toute récente) du BQ ?
Marois et Duceppe auraient sauvé le PQ en mai 2007, s'ils avaient formé un duo au lieu de friser le duel pour la chefferie. Après d'autres occasions ratées, il est trop tard pour Duceppe de se rattraper. En politique, ne pas savoir saisir le temps est un défaut qui s'avère parfois fatal.
Duceppe est entré au Bloque avec l'intention de rester le moins longtemps possible. Il y est resté 21 ans. Il a opéré trop longtemps sur la scène fédérale qu’il a indirectement rendu le Québec une province comme les autres ! C'est le fédéralisme canadien qui en a gagné. Duceppe sait lui-même qu’il a manqué à plusieurs reprises son train pour faire le saut à Québec. http://www.ledevoir.com/politique/quebec/143526/libre-opinion-d-un-duel-a-un-duo
Je me demande, dans les circonstances, si Bernard Drainville ne serait pas l'homme du PQ ? Non seulement pour le sauver. Mais pour le réformer et le propulser de nouveau. Son idée d'une coalition avec Québec solidaire et toutes les forces souverainistes (pour les prochaines élections) est ce qui pourrait arriver de salutaire au Québec en ce début d'année 2012. Certes, il est moins connu que d'autres, mais il est le plus volontariste. Il a démontré dans les derniers mois un savoir faire politique qui mérite l'admiration.
Sa tournée de consultation en juillet dernier est fructueuse. À la tête du parti, Drainville aura l'occasion d'être le porte-voix efficace de la voix du peuple consulté. Il est celui qui est allé à la rencontre des populations. Celui qui les a écouté. Celui qui les a compris. Celui qui veut les représenter par ces réformes qu'on réclame depuis longtemps, mais aucun chef politique n'a osé encore les prendre au sérieux.
Voici l'essentiel de ces réformes, rapporté par le Devoir: ''Réforme du mode de scrutin avec un système proportionnel et un vote préférentiel, obligation pour les députés de tenir des assemblées publiques dans leur circonscription sur une base régulière — «pour que la relation entre les citoyens et l'élu soit marquée d'une plus grande humanité» — et implantation d'une politique sur les référendums d'initiative populaire''.
Ce sont là quelques idées qui devraient plaire à tout citoyen (peu importe son allégeance politique) qui s'inquiète de la régression de la démocratie au Québec. Comme dirait une illustre femme politique française «Le peuple s'intéresse à la politique quand la politique s'intéresse à lui». Drainville s'est intéressé au peuple.
La politique retrouve ses lettres de noblesse quand les politiciens font parfois preuve de courage en mettant de côté leur ego. Pauline Marois devrait donner l'exemple en laissant la place à celui qui prendra brillamment la relève, au nom de l'intérêt suprême de son parti et celui du Québec.
J'avais regretté le départ de Pauline Marois de la politique en 2006. J'ai salué son retour en 2007. J'aurais tant voulu voir de mon vivant une femme à la tête du Québec. Force est de reconnaître que cette femme ne sera pas Pauline Marois.
Le monde est en plein bouleversement, il exige de nous d'être exigeants.
Mohamed Lotfi
Montréal 14 janvier 2012
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/340269/bernard-drainville-en-entrevue-au-devoir-le-pq-pourrait-disparaitre

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Journaliste et réalisateur de l'émission radiophonique Souverains anonymes avec les détenus de la prison de Bordeaux





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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 janvier 2012

    Avant que JJCharest ne mette la main sur lui, pourquoi ne pas aller chercher Régis Labeaume pour créer la CSQ (Coalition pour la souveraineté du Québec? Après tout, il me semble que Régis Labeaume s'est déjà manifesté comme étant un indépendantiste et qu'il est très favorablement apprécié par les citoyens de sa ville...et même par beaucoup de Québécois de tout l'Etat du Québec. Comme il n'a pas la langue de bois, il ne se gênera pas pour dire à Harper ce qu'il pense de la gouvernance du Canada, d'autant plus, qu'il n'a pas digéré le comportement des conservateurs de Québec dans l'affaire du nouveau centre sportif.

  • Marcel Haché Répondre

    14 janvier 2012

    "Malgré les sondages, avec Duceppe à la tête du PQ, la mort ne sera que retardée".
    Pas "sera",serait.Et pas"retardée",mais bel et bien accélérée.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 janvier 2012

    Vous avez raison sur un point : Pauline Marois doit partir. C'est la 1ere condition pour sauver le PQ.
    Pour le reste, il est encore trop tôt pour spéculer.
    Une course à la chefferie serait une occasion en or pour remettre ce parti dans l'actualité et faire un débat d'idées qui ne peut qu'être qu'utile pour ce parti, mais également pour l'ensemble du mouvement souverainiste et le Québec en général.
    Le timing est encore très bon. Avec une course à la chefferie avant les prochaines élections, ce serait extraordinaire.
    Le seul obstacle et il est de taille, c'est Pauline Marois.
    Cette femme ambitieuse et carriériste se prépare depuis 30 ans avec l'argent de son mari pour devenir la première première ministre de la province de Québec. Elle ne lâchera pas le morceau facilement quitte à sombrer en emmenant le parti (et le mouvement souverainiste) avec elle.
    C'est pathétique de la voir aller.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    14 janvier 2012

    Moi aussi, je suis d'accord en principe avec les idées qu'a avancé Bernard Drainville et je partage son point de vue qu'il faut donner un coup de barre important dans les prochains mois pour sauver non seulement le P.P. mais l'ensemble du mouvement.
    Il faudrait aussi que des pourparlers aient lieu entre les partis souverainistes ou indépendantistes avec comme objectif minimal une plate-forme commune sur la base de ces idées.
    Par après,les militants souverainistes ou indépendantistes s'entendre sur un vote stratégique dans certains comtés. Je ne crois pas que les partis puissent en arriver un accord là-dessus.