Le maire de Laval Marc Demers s’est placé dans l’embarras en faisant deux fois volte-face quant à sa participation à des émissions d’information télévisées, au lendemain de l’emprisonnement de l’ex-maire Gilles Vaillancourt.
Après s’être engagé auprès de la chaîne LCN pour apparaître vendredi aux émissions «Le Québec matin» et «Mario Dumont» afin de commenter le sort de l’ex-maire Vaillancourt, M. Demers a changé d’idée en invoquant une entente d’exclusivité avec l’émission «Tout le monde en parle».
Le maire Demers avait pris part jeudi soir à l’enregistrement de l’émission de divertissement, qui est diffusée le dimanche. Il avait alors accepté de ne pas participer entre-temps à d’autres émissions de télévision.
L’animateur Mario Dumont, qui n’a donc pas pu accueillir M. Demers, était consterné.
«On avait pourtant des vraies questions intéressantes à lui poser», a souligné M. Dumont, vendredi matin sur les ondes de LCN.
«Pauvres gens de Laval, a-t-il ajouté. L’ancien maire est en prison et le nouveau a tellement peur de perdre son petit vedettariat dans un ‘‘talk-show’’. Et il gère ça tout croche.»
Mais, plus tard dans la journée, l’entourage du politicien a fait savoir que M. Demers changeait à nouveau d’idée et donnait son accord pour participer au bulletin de nouvelles de TVA, à 17 h 30.
«Quand on prend un engagement, on fait tout en notre pouvoir pour le respecter», a-t-il alors expliqué.
Mais il a convenu que, dans ce cas, ce n’était pas la bonne voie à suivre.
«On est revenu avec (les gens) de l’émission ‘‘Tout le monde en parle’’ pour leur dire qu’on avait un grand, grand malaise avec ça, et ça nous a permis de vous donner l’entrevue qu’on a présentement avec vous», a expliqué M. Demers.
Satisfait
«Nous sommes satisfaits que M. Demers ait reconsidéré sa décision», a déclaré le vice-président information de TVA Nouvelles, Serge Fortin.
M. Fortin a néanmoins déploré que le maire Demers ait d’abord accepté de se plier à cette entente d’exclusivité. «C’est inquiétant qu’un élu choisi par la population, payé par le public, donne des exclusivités concernant une nouvelle qui est d’intérêt public, encore en développement, et qui met carrément de côté un média qui tente de faire son travail», a-t-il souligné.
Selon nos sources, les effets de cette entente ont même touché le service de l’information télévisée de Radio-Canada, ce qui a suscité du mécontentement chez les journalistes de la société d’État.
En réponse aux questions de l’Agence QMI, le porte-parole de Radio-Canada, Marc Pichette, n’a pas confirmé l’existence de cette exclusivité. Il a indiqué que l’équipe de l’émission «Tout le monde en parle» avait senti le besoin de faire une mise au point, vendredi.
«‘‘Tout le monde en parle’’ désirait obtenir la toute première réaction du maire de Laval aux aveux de culpabilité de son prédécesseur. Ce qu’il a livré à l’enregistrement de l’émission jeudi soir. Plus tôt aujourd’hui, l’équipe de l’émission a fait savoir à son attaché de presse qu’elle n’avait aucune objection à ce qu’il réponde aux questions des journalistes de quelque média que ce soit», a écrit M. Pichette dans un courriel.
«Ultimement, a-t-il poursuivi, ce sont les personnalités publiques, politiques, sportives ou culturelles, qui décident d’accorder ou non des entrevues sur des sujets d’actualité. Ce sont elles qui choisissent la ou les tribunes pour se faire entendre. C’est leur privilège et leur responsabilité et ce sont aussi elles qui en assument les conséquences en cas de refus.»
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