Avouons tout de go que dame Nature n'a rien à voir avec ce type d'environnement. À n'en pas douter, c'est assurément l'homme qui le façonne. J'en veux pour preuve cette rencontre à Sherbrooke entre le premier ministre du Canada et celui du Québec. À la veille du déclenchement d'élections générales au Québec, l'octroi de 350 millions par Stephen Harper au gouvernement libéral pour qu'il puisse mettre en avant son plan vert n'a rien d'une embellie qui mettrait un terme à des mois de grisaille.
La réunion entre les deux hommes illustre plutôt de façon éclatante que le «fédéralisme asymétrique» est en réalité à géométrie variable: il est sain uniquement en période électorale et enrobe de smog le ciel entre Québec-Ottawa le reste du temps. D'ailleurs, l'argent ne pourra pas être touché si les partis d'opposition aux Communes -- particulièrement le Bloc québécois -- boudent le budget conservateur en mars prochain. Génial!
La comédie fédéraliste observée à Sherbrooke a soigneusement été mûrie. La composition du prochain gouvernement à l'Assemblée nationale révélera si les Québécois ont dormi au gaz. Un sommeil qui serait alors navrant, aux antipodes des pollutions nocturnes qui ponctueront celui des instigateurs de cette autre supercherie canadienne...
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Des promesses en l'air
André Marceau
Le Devoir 16 février 2007
Les libéraux sont très conscients que leur chef est à court de crédibilité et que ses promesses ne prennent plus du tout. Elles avaient fait patate et ils sont maintenant gênés des promesses de 2003.
Ils ont donc choisi aujourd'hui de construire leur programme avec les promesses d'un autre chef, celles d'un ami fidèle et conservateur, Stephen Harper, qui gouverne dans un autre parlement et qui, en situation minoritaire, essaie de jouer au père Noël avec la moitié des revenus de taxation du Québec.
Les citoyens de Québec ont déjà vu des scénarios semblables: le jardin zoologique, le centre de tri postal, le pont de Québec, le déséquilibre fiscal, toutes des promesses en l'air que les électeurs ont encore fraîches en mémoire.
C'est là un grand mépris envers les électeurs. On cherche à les mêler en les croyant assez caves pour voir là un grand progrès. C'est tout comme dans l'histoire de «l'homme qui a vu l'homme, qui a vu l'homme, qui a vu l'ours» et qui vient vous affirmer que l'ours a promis de ne pas mordre. Des promesses en l'air.
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