Paul Seresnow (pseudonyme) - Oui, l'Europe va mal. Oui, elle est au bord d'une guerre ethnique. Jusque-là, l'analyse de la presse québécoise tient la route. C'est après que ça déraille... Dans un grand festival d'idéologie, de suffisance et de mépris.
***
Depuis quelques semaines, la presse et l'opinion québécoises se déchaînent contre « la ratonnade » qu'aurait lancée le président Sarkozy contre les immigrés et les « romanichels ». Je connais trop le spécimen pour comprendre ses visées électoralistes, il a remporté l'élection de 2007 en flattant l'extrême-droite et en « normalisant » une partie de ses thèmes. Ses promesses de campagne enterrées, il y revient à la faveur d'une série de faits divers dramatiques, dans le (vain) espoir de redresser sa cote de popularité.
Mais aux québécois qui dénoncent à grands cris une « chasse aux non-français », aux chroniqueurs qui tentent d'épater le bourgeois en criant au « fascisme », à l'éditorialiste du Devoir qui s'affole de la « peste brune » en train de déferler sur l'Europe, je pose cette question : Vous arrive-t-il souvent de conduire le nez collé au rétro-viseur ? Car prenez garde, c'est très dangereux.
L'outrance ridicule de ces anathèmes révèle un aveuglement non seulement inquiétant, mais injurieux pour une foule d'anonymes.
Tout est affaire de nombre. Combien y a-t-il de milices paramilitaires en Europe ? Le continent serait envahi de chemises brunes, et on ne nous l'aurait pas dit ? Diable ! On veut savoir. Des partis politiques ont-ils institutionnalisé la violence à l'égard de certaines communautés ? Y a-t-il des pogroms, des lois discrétionnaires, des tribunaux spéciaux ? Ça m'aura sans doute échappé.
En revanche, j'entends parler tous les jours de violences en Europe. Je peux même les voir en me rendant dans certains quartiers, il est vrai un peu éloignés des champs Élysées et de la campagne du Gers que les touristes québécois affectionnent. Allez donc, messieurs les éditorialistes vertueux, visiter le quartier de Villeneuve, à Grenoble, et racontez-nous (si vous en revenez) combien de milices fascistes vous aurez croisé.
Ces violences ne sont pas le fait de groupuscules caucasiens.
Ces violences réelles, non fantasmées, visent exclusivement les populations « autochtones » (un concept que les québécois maîtrisent).
Si je vous suis bien, vous considérez que ces populations n'ont qu'à fermer leur gueule, et qu'il est illégitime de leur part de revendiquer un droit à la sécurité, droit dont vous-mêmes pouvez jouir pleinement puisque le Québec - horrible nation fasciste - s'autorise une sélection drastique et des quotas d'immigrants.
Votre Québec, celui que vous chérissez, est bien trop isolé du reste du monde, bien trop auto-centré, pour saisir la force des bouleversements démographiques en cours dans la vieille Europe, dont l'Histoire ne s'est pas arrêtée, contrairement à ce que vous semblez croire, dans les années 1930.
N'étant pas vous-mêmes exposés à ces problèmes, vous faites semblant de ne pas voir les conditions de vie parfois dramatiques dans lesquelles sont plongées les populations les plus modestes.
Vous les méprisez, ces populations. Vous n'hésitez pas à les comparer au peuple bêlant qui toléra la persécution des Juifs et porta Hitler au pouvoir. Qui êtes-vous, pour les stigmatiser ? Vivez-vous avec elles ? Les avez-vous seulement rencontrées ? Le Québec est rempli, pourtant, de ces Français qui ont fui les violences quotidiennes. On ne les trouve pas dans les médias, encore moins sur le Plateau… Mais dans les usines, les PME de banlieue, les cours de garderie. Allez les voir, parlez avec eux ! Si vous parvenez à vous débarrasser de votre arrogance bien-pensante, vous mesurerez peut-être la somme de souffrances qu'elles ont dû endurer, dans l'indifférence…
Vous écrivez que la France traite sa communauté musulmane comme les Juifs furent traités il y a soixante-dix ans. Comment pouvez-vous oser un amalgame aussi indécent ? Il y a sur la planète un milliard et demi de musulmans, et approximativement 13 millions de juifs. Seuls les fous d'extrême-droite ont vu, et voient encore, dans la communauté juive un danger pour la « cohésion nationale ». Ceux qui s'inquiètent de la progression démographique d'une communauté qui s'intègre très mal et engendre des violences n'ont pas forcément raison de le faire. Mais ils méritent au moins le respect de leurs contradicteurs, et n'ont pas grand-chose de commun avec les délirants fascistes du milieu du siècle.
Je ne suis pas un idéologue. Je ne suis pas un intellectuel. Mais au plus pénétré des éditorialistes, qui achevait sa charge en pérorant que « ceux qui ignorent l'Histoire se condamnent à la revivre », je répondrai par cette citation de Karl Marx : « Dans l'Histoire, les grands faits et les grands personnages se produisent deux fois. La première fois comme tragédie, la seconde comme farce ».
C'est navrant. Vous vous figurez, journalistes courageux, éclairer l'avenir de vos brillantes lumières ; vous ne faites que crier, seuls, au fond de la cave.
Ce n'est pas en bégayant les analyses d'hier que vous penserez le monde d'aujourd'hui.
Il y a un effort à faire, dans toute génération : celui de construire une pensée libre.
Nota bene : Pour votre édification, je soumets ces quelques chiffres à la sagacité de votre jugement. Ils concernent la France, pays sur la pente du fascisme, « fermé aux étrangers », comme vous dites. C'est tout l'inverse ! Chaque année, la France accueille près de 200.000 étrangers au titre de long séjour, deux millions au titre de court séjour. Elle accorde la nationalité à 108.000 étrangers, et accueille plus de 50.000 étudiants. Elle est enfin le premier pays européen en matière d'asile et en matière d'accueil de réfugiés politiques.
Salauds de fascistes !
Auteur : Paul Seresnow (pseudonyme)
Lettre aux Québécois qui jugent la « France fasciste »
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22 commentaires
Archives de Vigile Répondre
10 août 2010Les parents d'Omar Khadr ont quitté le Canada au début des années 90 en vomissant sur le pays; Omar avait 7 ans. En France il n'aurait jamais eu la nationalité française puisqu'à 18 ans il était à Guantanamo. Radio-Canada ne nous ferait pas chier avec ce petit terroriste comme il le fait depuis des années
Au Québec, enre 40 at 50% des immigrants ne sont pas du tout choisis mais nous sont imposés via les programmes de réfugiés et de parrainage.
Archives de Vigile Répondre
10 août 2010@ Jacques Noël
Ce sera mon dernier message, ensuite je considérerai la cause comme perdue et renoncera à vous faire comprendre.
Un enfant né en France après 1980 acquiert automatiquement la nationalité française à sa majorité, sans avoir besoin d'entreprendre la moindre démarche.
Entre le jour de sa naissance et sa majorité, nulle force au monde ne pourra le faire sortir du territoire, aurait-il massacré 40 personnes à la mitrailleuse. UN MINEUR EST INEXPULSABLE, et la mère étrangère d'un enfant né en France est inexpulsable également. Quelques cas très médiatisés d'expulsion du père ont eu lieu, mais ils sont rarissimes.
Si Omar Kader était né en France, il aurait, exactement de la même façon, pu se prévaloir de sa nationalité française, ses parents résident toujours sur le territoire national. Ça n'aurait strictement rien changé.
Par pitié, si vous critiquez le droit du sol canadien, ne prenez pas la France en modèle, c'est une erreur de jugement ridicule.
Le principal problème de la France, outre ce droit du sol, est l'absence totale de contrôle de l'immigration. En France, pas de quotas d'entrée, pas de sélection.
L'immigration de travail ne représente que 5% du total de l'immigration française. Au Canada, c'est 80 % !!!!!
L'avantage du Canada, c'est qu'il SÉLECTIONNE ses immigrants ! (ce qui, pour la gauche française, est considéré comme du fascisme pur).
Archives de Vigile Répondre
10 août 2010Vous ne savez pas lire les lois françaises!
Les enfants d'immigrants, nés en France, ne deviennent français qu'à l'âge de 18 ans! Avant, ils ont la nationalité de leurs parents; ILS NE SONT PAS FRANÇAIS
C'est cette loi que j'aimerais voir adopter ici.
Aux États-Unis y'a tout un débat présentement visant à nier le droit du sol. Mais comme il faut un amendement constitutionnel, c'est très lourd à changer.
Archives de Vigile Répondre
10 août 2010J'ajoute, Mr Noël, pour que ce soit encore plus clair pour vous, qu'il suffit à une femme enceinte de passer la frontière et d'accoucher en France pour devenir, elle-aussi, non-expulsable.
Et la France entretient ces petits et leurs parents jusqu'à la majorité des sus-dits, en leur fournissant logements et aide sociale. Et bien entendu, l'éducation gratuite, car l'école est obligatoire. Dans certains quartiers, les écoles sont remplies à 80% de ces petits sans-papiers légaux.
À l'évidence, vous ne connaissez pas la France.
Archives de Vigile Répondre
10 août 2010@ Jacques Noël.
Mr Noël, vous cafouillez complètement, et écrivez de graves contre-vérités !
Selon la loi française, un enfant mineur né en France NE PEUT PAS ÊTRE EXPULSÉ, jamais ! Et il acquiert la nationalité DE FAÇON AUTOMATIQUE à 18 ans.
DONC, un enfant né en France est français.
Point, barre.
Désolé si le fait déstructure tout votre mode de pensée, il va falloir vous y faire.
Archives de Vigile Répondre
10 août 2010D'abord je ne critique pas la France. Dans le cas de la citoyenneté, j'envie même le modèle français qu'on devrait adopter. Exit Omar Khadr..
Voici ce qu'on dit sur les enfants d'immigrants qui naissent en France.
http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F295.xhtml
«Conditions pour bénéficier de la nationalité française
Tout enfant né en France de parents étrangers acquiert, de plein droit et de façon automatique, la nationalité française à ses 18 ans si, à cette date, :
il réside en France,
et s'il a eu sa résidence habituelle en France pendant une période continue ou discontinue d'au moins 5 ans, depuis l'âge de 11 ans .»
Voila j'ai raison et vous, le Français, etes dans le champ
Archives de Vigile Répondre
9 août 2010@ Jacques Noël
Vos affirmations sont fausses cher Monsieur !
La France accorde sa nationalité à tout ce qui nait sur son territoire exactement comme le Canada et c'est d'ailleurs bien là en grande partie le problème. On traverse la méditérannée et on accouche en France comme ça la France se garde toute la famille.
Critiquer la France quand on est québécois, c'est très facile car on a aucune idée dans ce cas, de ce que les gens vivent là bas.
J'ai fuit la France a cause de l'insécurité qui y grandit de plus en plus et je vis au Québec depuis 10 ans. Que les québécois regardent cette vidéo :
http://www.bivouac-id.com/2010/01/05/a-ne-pas-manquer-a-paris-les-musulmans-occupent-illegalement-lespace-public-la-police-verbalise-les-voitures-mal-garees-video/
et dites moi si vous accepteriez ça chez vous dans votre rue ?
Et ça, ce n'est que la face visible de l'iceberg. Quand votre fille se sera fait violer par 20 jeunes beurs qui la considère comme un trou public à remplir parce qu'elle est blanche et française dans ce qu'ils appellent une tournante http://www.racismeantiblanc.bizland.com/viols_racistes/03france.htm phénomène grandissant en France dans tous les endroits devenus musulmans à ce point que les femmes françaises ont créé une association "Ni Pute, ni soumise" vous pourrez me reparler des français qui sont des facistes.
C'est très facile de critiquer la France, mais faut-il encore bien la connaitre avant d'en parler, Monsieur Jacques Noël.
Archives de Vigile Répondre
9 août 2010@Jacques Noel
Vos informations sont erronées : on naît bel et bien français ! Une femme qui accouche en France n'est plus expulsable, et son enfant est automatiquement français. C'est d'ailleurs pour ça que Mayotte, dans les Comores, est la plus grosse maternité de France.
Archives de Vigile Répondre
9 août 2010La France a une loi sur la nationalité dont on peut que rêver ici. En gros, on ne nait pas Français. Les enfants d'immigrants doivent attendre d'atteindre la majorité pour demander la nationalité. Si c'était le cas au Canada, ça fait longtemps qu'on aurait cesser de nous casser les oreilles avec le "canadien Omar Khadr" qui est né par accident à Toronto en 1985 et qui a foutu le camp quelques années plus tard, ses parents crachant sur le Canada.
Aux États-Unis, on remet présentement la notion du droit du sol
Archives de Vigile Répondre
9 août 2010@ethos
Quel est l'intérêt de compiler les réactions de l'intelligentsia de gauche ? On sait bien qu'ils sont contre, pour les mêmes arguments qu'ils développent depuis 30 ans...
Sur le fond, c'est surtout l'argument constitutionnel qui me semble léger ! Vous semblez oublier que la Constitution n'est PAS une LOI NATURELLE ! C'est la loi des hommes, élaboré à un certain moment de l'Histoire, dans un contexte donné.
Les Révolutionnaires, à l'époque, ont voulu permettre à chacun de rejoindre leur République, en offrant le droit du sol aux peuples opprimés. C'était une très belle idée.
Mais le monde a changé ! La France serait-elle condamnée à conserver à jamais des structures inadaptées, parce que "Rocard et Badinter" ?
Allons allons, un peu de sérieux !
Je suis d'ailleurs fatigué d'entendre citer ce pauvre Rocard à tout bout de champ, au Québec. Ok, il adorait la province. Mais sinon ? Mitterrand disait de lui, en 1988 : "Je vais le nommer puisque les Français semblent en vouloir. Mais vous verrez, au bout de 18 mois, on verra au travers".
C'est exactement ce qui s'est produit.
Rocard a été, et reste, à 80 ans passé, un insignifiant politique.
J'ajoute qu'il a vécu ses grandes heures avant la chute du Mur de Berlin. Pour rester tout à fait poli, je dirai pudiquement qu'il est un brin dépassé par les événements d'aujourd'hui.
Éric Folot Répondre
9 août 2010NON aux allusions nazies, mais OUI à une GRAVE atteinte aux libertés et aux droits fondamentaux !
En France, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) affirme le 9 août 2010 : « La CNCDH est très préoccupée par la succession de déclarations officielles de caractère discriminatoire à l’encontre des gens du voyage, des Roms, des « Français d’origine étrangère » ou encore des mineurs délinquants et de leurs parents (…) Dans le droit fil de son avis du 10 juillet 2010, la CNCDH souligne que l’élargissement des cas dans lesquels une personne serait déchue de sa nationalité introduit une distinction entre les citoyens, ce qui est contraire au principe d’égalité. Cette mesure resterait par ailleurs purement symbolique. Elle n’aurait de plus aucun effet dissuasif et renforcerait de surcroît l’incertitude quant à l’appartenance à la nation de ceux qui ont acquis la nationalité française. Enfin, on ne peut que s’inquiéter de l’annonce de la suppression de l’automaticité de l’acquisition de la nationalité française, à leur majorité, pour des mineurs nés en France qui auraient été condamnés et de la proposition de loi relative à la responsabilité pénale des parents qui n’auront pas su faire respecter les obligations auxquelles leurs enfants condamnés auront été soumis. Face à ces déclarations « de guerre nationale contre la délinquance », un renforcement des mesures préventives et éducatives accompagnées de moyens humains et financiers semble plus approprié dans un Etat de droit, conciliant liberté personnelle et sécurité juridique et récusant toute forme de discrimination individuelle ou collective ».
Source : http://www.cncdh.fr/article.php3?id_article=779
Robert Badinter, ancien Garde des Sceaux et ancien Président du Conseil Constitutionnel en France affirme : « L'article premier de la Constitution dit que (...) la France assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine », qu'ils soient français de souche ou d'origine étrangère, a martelé ce lundi sur France inter Robert Badinter, l'ancien Garde des Sceaux socialiste. En voulant sanctionner d'une certaine manière une catégorie de Français - ceux d'origine étrangère - le chef de l'Etat «veut faire des discriminations contre les Français au regard de mêmes crimes, de même infractions, selon l'origine de la personne, selon les modalités d'acquisition de la nationalité française», a insisté le socialiste. «C'est contraire à l'esprit républicain», a-t-il résumé ».
Source : http://www.20minutes.fr/article/587049/Politique-Decheance-de-nationalite-Une-mesure-contraire-a-la-Constitution-francaise.php
« Laurent Bedouet, secrétaire général de l'Union Syndicale des Magistrats (majoritaire), prend l'exemple de la condamnation pénale des parents de mineurs délinquants qui ne se soumettraient pas aux sanctions. «Personne ne peut être condamné pour une infraction commise par quelqu'un d'autre, c'est contraire à la Constitution ».
Source : http://www.lefigaro.fr/politique/2010/08/03/01002-20100803ARTFIG00412-nationalite-securite-ce-qu-en-pensent-policiers-et-magistrats.php
Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à l'université Montpellier-I affirme également : « On reproche parfois à la constitution d'être floue, mais, dans ce cas, il n'y a absolument aucune ambiguïté. Je suis catégorique : la seule manière de faire rentrer dans le droit le discours de Nicolas Sarkozy à Grenoble est de remettre en cause le principe de l'égalité de tous les Français devant la loi, sans aucune distinction de leur origine, ce qui reviendrait à supprimer ou à modifier l'article 1 de la Constitution. J'insiste, car cet article est absolument incontournable, et la proposition de Nicolas Sarkozy s'y heurte directement. En France, on ne fait pas la distinction entre quelqu'un qui a acquis la nationalité française et quelqu'un qui l'est de naissance (...) Priver une personne de sa nationalité, c'est comme la priver de son nom. C'est impossible. Ça touche à l'intime. Et ce qui est grave, c'est que la déchéance de nationalité est ici utilisée comme un instrument de politique pénale. Or le nom et la nationalité sont inscrits dans la constitution d'une personne. Et c'est grave également du point de vue du droit international : on ne rend pas quelqu'un apatride. Ce n'est pas la première fois que Nicolas Sarkozy bouscule un grand principe constitutionnel issu de 1789 : il l'avait déjà fait avec la présomption d'innocence, la non-rétroactivité des lois avec la loi sur la rétention de sûreté... Ce sont des piliers de la maison France. François Fillon lui-même a déclaré à propos du voile intégral qu'il fallait prendre "le risque de l'inconstitutionnalité". Mais je ne suis pas inquiet, car le Conseil constitutionnel joue en ce moment pleinement son rôle de gardien des grands principes qui fondent le contrat républicain. On l'a vu dernièrement avec les modifications de la loi sur les gardes à vue. Alors, difficile de savoir quelles sont les intentions réelles du gouvernement : remplacer les principes de 1789 par d'autres principes ? Mais lesquels ? Sinon, c'est un effet d'annonce... ».
Source : http://www.lepoint.fr/politique/decheance-de-la-nationalite-nicolas-sarkozy-se-heurte-a-la-constitution-02-08-2010-1221387_20.php
Guy Carcassonne, professeur de droit public à l’université de Paris-X-Nanterre, affirme également : « La nationalité, cela fait partie intégrante de l’identité même de n’importe quel individu, au même titre que son corps, que son nom, que ses sentiments ou ses convictions, tout ce qui fait son intimité. L’en priver, ce serait porter atteinte à son intégrité, une forme d’amputation. Même un mauvais citoyen reste un citoyen. On peut le priver de sa liberté, mais pas de sa personnalité, dont la nationalité fait partie ».
Source : http://www.liberation.fr/politiques/0101650080-priver-un-individu-de-sa-nationalite-ce-serait-porter-atteinte-a-son-integrite
La ligue des droits de l'homme (LDH) en France parle de « xénophobie avérée ». Elle affirme : « Ce ne sont pas les délinquants que Nicolas Sarkozy poursuit, ce sont les Français d’origine étrangère et les étrangers, qu’il désigne comme les boucs émissaires de tous nos maux. Ce qui est ici en cause, ce n’est plus le débat légitime en démocratie sur la manière d’assurer la sûreté républicaine, c’est l’expression d’une xénophobie avérée. Quelle que soit la légitimité que confère l’élection, aucun responsable politique ne détient le mandat de fouler aux pieds les principes les plus élémentaires de la République, et de désigner à la vindicte des millions de personnes ».
Source : http://www.ldh-france.org/La-xenophobie-de-Nicolas-Sarkozy
Le philosophe Bernard-Henri Lévy affirme que la proposition de Sarkozy « contreviendrait de manière frontale à un axiome trois fois sacré car inscrit dans le triple marbre des trois textes fondateurs de notre vivre ensemble républicain : le programme du Conseil national de la Résistance du 15 mars 1944, la Déclaration des droits de l'homme de 1948, la Constitution de 1958. Il postule, cet axiome, l'"égalité devant la loi" (quelle que soit, précisément, leur "origine") de tous les citoyens. Il dit qu'on est Français ou qu'on ne l'est pas – mais qu'à partir du moment où on l'est, on l'est tous de la même manière. Il insiste : on devient Français ou on ne le devient pas – mais, dès lors qu'on l'est devenu, il est interdit de distinguer entre Français plus ou moins français. On peut discuter, en d'autres termes, des conditions qui permettent d'accéder à l'être-Français; on peut les multiplier, les affiner, les durcir, les solenniser : mais que l'on laisse s'insinuer l'ombre de l'idée qu'il y aurait deux classes de Français selon qu'ils sont nés Français ou qu'ils le sont seulement devenus, que l'on se laisse aller à imaginer un ordre des choses où il y aurait les Français à l'essai et les Français pour toujours, les Français en sursis et les Français sans débat, les Français qui restent Français même s'ils commettent des actes de délinquance et ceux qui cessent de l'être parce qu'ils ne l'étaient, au fond, qu'à demi, voilà qui, si la France est la France, n'est tout simplement pas concevable. Question de principe ».
Source : http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/08/04/les-trois-erreurs-de-nicolas-sarkozy_1395439_3232.html#xtor=EPR-32280229-[NL_Titresdujour]-20100804-[opinions]
Patrick Weil, historien et spécialiste des questions d'immigration, affirme : «"Nicolas Sarkozy fait perdre à la droite républicaine ses valeurs". "Il n'est pas besoin de ce point de vue de se référer à Vichy, poursuit-il. De 1977 à 1980, Valéry Giscard d'Estaing avait voulu renvoyer la majorité des immigrés maghrébins en situation régulière. Il s'était heurté aux gaullistes et aux chrétiens démocrates de sa majorité qui ont osé l'affronter."»
Source : http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/08/02/patrick-weil-sarkozy-fait-perdre-a-la-droite-republicaine-ses-valeurs_1394706_823448.html
Pour une allusion aux propos nazis, voir les propos du député socialiste Michel Rocard à cette adresse :
http://www.lepoint.fr/politique/rocard-critique-la-loi-sur-les-mineurs-delinquants-inedite-depuis-les-nazis-06-08-2010-1222729_20.php
Voir aussi : http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/08/08/montebourg-sarkozy-transforme-les-etrangers-en-boucs-emissaires_1396930_823448.html
Voir aussi : http://www.liberation.fr/politiques/0101650885-rocard-fait-feu-sur-le-gouvernement
Au sujet de la xénophobie, voir : http://www.nytimes.com/2010/08/06/opinion/06fri2.html?_r=1&hp
Au sujet de l'incitation à la haine raciale, la journaliste Nabila Ramdani (journaliste au Guardian) affirme : « There is no doubt that the man currently under greatest suspicion for inciting racial hatred and intimidation is President Nicolas Sarkozy himself », voir : http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2010/aug/02/france-racial-intolerance-sarkozy
Eric Folot
L'engagé Répondre
8 août 2010L'auteur de ce billet désolidarise les problèmes d'immigration de ce qui peut bien les causer. Si les citoyens français d'aujourd'hui ont des problèmes de violence, de friction et d'intégration avec les immigrants, c'est en partie parce que leur République a agi par le passé d'une telle façon qu'elle a créé des problèmes coloniaux terribles, lesquels ont produit à leur tour les semences de problèmes politiques, économiques, sociaux et environnementaux que l'on connait à travers lesdits territoires.
À l'époque, les masses de travailleurs étaient aussi victimes d'oppression, il leur était difficile de réagir pour d'autres alors qu'elles peinaient à organiser leur lutte pour elles-mêmes. Par contre, les masses françaises actuelles, en cautionnant la mondialisation et l'assujettissement de la société aux dictats du commerce, en encourageant le libre-échange pour exporter les produits français sont obligées de s'ouvrir à l'Europe, laquelle permet la mobilité des personnes et donc l'afflux d'immigrants.
La structure politico-économique dans laquelle la France est coincée accroit donc l'exode de ses anciennes colonies (et de leur périphérie) tout en contribuant à l'interne, à l'impossibilité d'intégrer ses citoyens et les fils et filles de ceux issus d'une immigration moins récente. Une part de la population française peut maintenir son train de vie, mais c'est au détriment d'une autre partie de la population, laquelle n'a pas accès à «l'ascension sociale». La crise de l'identité est donc tributaire d'une ségrégation économique que l'on tait.
Le cas du Québec est différent, nous n'avons jamais occupé de colonies, d'ailleurs nous sommes nous-mêmes colonisés. Nous avons précisément des quotas par ce que nous reconnaissons n'être pas capables d'absorber correctement un certain seuil d'immigrants. Nous leur offrons des cours de français, un parrainage et ils bénéficient d'un environnement économique susceptible de favoriser leur intégration.
Sarkozy est le digne représentant d'une France corrompue aux intérêts des classes supérieurs dont les frasques sont si outrageante qu'elles ont peu de chance de reconduire ses représentants au pouvoir, lesquels lui garantissent un enrichissement accéléré. C'est donc par le recours à un populisme raciste que cette élite peut espérer glaner suffisamment de votes chez l'électorat nationaliste pour être reconduite.
Il s'agit donc d'une stratégie fasciste, il n'y a pas de honte à l'expliquer. Si toutefois le Québec est plus clair sur ses propres exigences en matière d'immigration, c'est précisément pour faciliter, en parlant des nouveaux arrivants, l'usage du pronom «nous» lorsque nous parlons «d'eux». En nous expliquant que le Québec ne connait pas la complexité des problèmes ethniques de l'Europe, l'auteur oublie que cette Europe est aussi responsable d'avoir créé ces problèmes.
Que la population européenne s'indigne pour que ses «politiques» s'activent à résoudre à la source ce qui cause les dites inégalités et l'immigration et elle aura moins besoin de s'obséder pour son identité et sa sécurité.
Archives de Vigile Répondre
7 août 2010Le Canada et la France ont des taux d'homicide comparable.
http://www.nationmaster.com/graph/cri_mur_percap-crime-murders-per-capita
France 1,7
Canada 1,5
Le Québec cette année est autour de 1,2
C'est vrai que le taux d'homicide est bas au Québec. Les logues nous le sortent régulièrement pour dire quelle chance on a de ne pas vivre aux USA où c'est 4 fois plus élevé. Ils oublient toujours de nous parler du reste de la criminalité où, malheureusement, c'est comparable voire pire qu'aux USA.
Archives de Vigile Répondre
7 août 2010Vos statistiques sont exactes, mais elles sont biaisées.
Il faut comparer ce qui est comparable. Par exemple, la délinquance enregistré dans la Région de Montréal, comparativement à la région parisienne.
Et là, ce n'est plus du tout pareil :
En 2007, en IDF : 933 953 faits enregistrés et 492 homicides.
Région de Montréal : 134 077 faits, et 30 homicides.
Rapporté à la population, il y a donc eu, à Montréal, 2 fois moins de crimes et délits, et 5 fois moins d'homicides.
Comme quoi, l'usage des statistiques est toujours très politique...
Archives de Vigile Répondre
7 août 2010Quelques stats
Vols d'autos
http://www.nationmaster.com/graph/cri_car_the_percap-crime-car-thefts-per-capita
France 4,97 par 1000 hab
Canada: 4,88 par 1000 hab
Mais c'est plus élevé au Québec, donc plus élevé qu'en France
Viols
Canada: 0.733089 par 1,000 habitants
France: 0.139442 par 1,000 habitants
6 fois moins de viols en France qu'au Canada!
Crime total
http://www.nationmaster.com/graph/cri_tot_cri_percap-crime-total-crimes-per-capita
Canada: 75.49 par 1000 hab
France: 62.18 par 1000 hab
Donc, contrairement à votre impression la criminalité est plus élevée ici. Alors pourquoi avez-vs l'impression que le Québec est sécuritaire et la France dangereuse?
Parce que les médias et les politiciens jouent la criminalité de façon inverse. Autant elle fait la manchette en France et est reprise par les politiciens (le FN surtout) autant les médias ici la jouent en douce et est complètement ignorée par les politiciens. Exemple: le soir de la St-Jean, à Québec, un gars de Rimouski a été poignardé 7 fois sur Grande-Allée par deux Noirs de Montréal, dont un coup à la tête. Une attaque purement gratuite. Le gars a passé 18 jours dans le coma entre la vie et la mort.
Les deux gars ont été arrêtés cette semaine puis relachés avant leur procès. L'un des deux va même aller en voyage à Cuba pendant que le pauvre Québécois est à moitié paralisé.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/justice-et-faits-divers/201008/06/01-4304590-agression-de-la-st-jean-baptiste-les-deux-accuses-remis-en-liberte.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B9_actualites_747_section_POS3
En France, cette histoire serait énorme et reprise par le FN. Au Québec, c'est l'indifférence totale.
Archives de Vigile Répondre
7 août 2010Oui, vous avez probablement raison sur ces chiffres que j'avoue ne pas connaitre. Mais en l'espèce, je ne suis pas sûr que nous comparions les mêmes choses. Je m'explique. Moi aussi, je me suis fait voler des objets dans ma voiture, mais, si je puis me permettre, ce n'est rien. Ça se remplace. Je parle du plus marquant, les violences aux personnes. Dans ce domaine précis, je ne pense pas que les chiffres soient les mêmes. Je vis à Montréal et peux vous assurer n'avoir jamais vu de problèmes de violences. Il y en a certainement, mais tout est une question de taux. En France, les violences aux personnes sont devenues très importantes et c'est plutôt cela l'essentiel. Personne ne me démentira sur ce point je pense. Peut-être même toutes ces violences ne sont pas enregistrées. Et il y a des explications à cela : refus de prendre votre déposition, dégoût de la victime sachant que son agression restera impunie, et enfin, le bouquet, peur de la victime de subir des représailles. Mais je pense que vous savez déjà tout cela. Quand trois voitures brûlent à Toronto, cela fait la une des journaux. Savez-vous combien de voitures brûlent chaque année en France ? (des milliers ou des dizaines de milliers, là encore, désolé, mais je n'ai pas les chiffres). C'est d'ailleurs une qualité québécoise qu'il me reste à développer : le souci de la précision et l'exactitude des données.
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7 août 2010Avez-vous déjà comparé les taux de criminalité entre le Québec et la France. Si vous pensez que c'est plus bas icite, vous risquez de faire un saut
Juste pour le fun, faites un test autour de vous. Abordez des gens qui vivent ici depuis au moins 20 ans et demandez-leur s'ils se sont déjà fait voler? C'est non-scientifique, mais ca va vous mettre sur une piste
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7 août 2010Moi aussi !
Oui, en effet, l'éditorialiste en question est français, mais pour autant il écrit à destination d'un public québécois... et je rejoins cet article.
L'analyse est vraiment datée, ne correspond plus aux réalités de la France actuelle. Il faudrait faire un effort de ré outillage intellectuel pour appliquer les bons concepts aux phénomènes présents. C'est trop facile de procéder de la sorte, quoiqu'il arrive, on nous ressort la seconde guerre mondiale. C'est débile selon moi. Ça se saurait s'il suffisait d'apprendre les leçons du passé. Nous vivrions tous heureux depuis des millénaires si c'était aussi simple.
Pour ma part, j'incline à penser que ce sont les imbéciles qui répètent les analyses de l'évènement historique précédent pour éclairer le suivant ...
Dans le cas de la France, il existe un simple problème de sécurité. Il a longtemps été nié et cette négation a produite beaucoup de souffrances. Ce que souhaitent beaucoup de français c'est simplement de vivre en sécurité. Et ce souhait, qu'on refuse d'entendre, les ferait qualifier de fascistes ? c'est absurde.
Pour terminer, moi aussi je connais des français venus s'installer au Québec (en général ce n'est pas la raison principale, mais c'est un facteur parmi d'autres) pour des problèmes de sécurité. Il faut prendre le temps de parler avec eux, mais une fois en confiance, certains avouent, honteusement, cette réalité. Permettez moi de penser que cette situation n'est pas acceptable.
Quant à la France, elle n'a pas sombré dans le fascisme contrairement à l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne. Nous étions bien seul en 1939 ... Mais les anglo-saxons cultivaient alors l'angélisme, c'est tellement facile l'angélisme, cela donne tellement bonne conscience, c'est tellement délicieux de passer pour le gentil. Mais pour ce luxe, il faut habiter sur une ile, à l'abri (Angleterre ou Amérique du Nord par exemple ...)
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7 août 2010Pourtant!
Dans un article du magazine Marianne à paraître samedi 7 août, l'ancien premier ministre socialiste Michel Rocard, d'ordinaire plus indulgent vis à vis de Nicolas Sarkozy, dénonce avec virulence les dernières mesures annoncées par le chef de l'Etat sur la sécurité, allant jusqu'à estimer que le projet de condamner les parents d'enfants délinquants est comparable au régime de « Vichy » et aux « nazis ».
Mireille Des Rochers Répondre
7 août 2010Après un voyage a Paris et a Marseille, je suis absolument d'accord avec l'auteur de cet article.
Mireille Des Rochers
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7 août 2010Les rues de Paris ne sont plus sûres?
Dans certains quartiers de la capitale, les arabes n'osent plus sortir tout seuls le soir.
http://www.youtube.com/watch?v=ejVrbqEUnec
Archives de Vigile Répondre
7 août 2010Est-ce que vous saviez que l'éditorialiste que vous dénoncez ici est... Français? Français de gauche...