Honte aux évêques québécois

Jusqu’où soutiendront-ils ce pape inquisiteur et doctrinaire qui les entraîne sur la pente dangereuse de l’intégrisme religieux ?

Laïcité — débat québécois


Il y a peu, alors que partout dans le monde des milliers de catholiques, parmi lesquels les évêques français, élevaient la voix pour dénoncer cette infamie, les évêques québécois se rendaient complices par leur silence de l’excommunication d’une petite fille brésilienne pour s’être fait avorter suite à un viol. Il aura fallu de nombreuses pressions de leurs «fidèles» pour qu’ils se décident à exprimer une bien tardive et bien timide condamnation de cette excommunication odieuse.
Voilà maintenant que ces mêmes évêques se portent à la défense du pape Benoît XVI et des propos rétrogrades qu’il vient encore une fois de tenir, à l’occasion de son voyage en Afrique, sur l’utilisation du condom, propos qui, dans un contexte de propagation du sida avec son effarant cortège de morts, sont proprement criminels.
Honte aux évêques québécois d’appuyer ce Joseph Ratzinger, membre des jeunesses hitlériennes dans les années 1940, qui, avant d’être élu pape, s’est mérité le surnom de «cardinal de fer» pour avoir été pendant des décennies l’exécuteur des basses œuvres du Vatican contre les prêtres partisans de la «théologie de la libération» en Amérique latine, contre la laïcité des États, contre la prêtrise des femmes, contre le mariage des prêtres, contre le droit des femmes à l’avortement et contre le droit à l’égalité des homosexuels !
Honte à ces évêques de ne pas défendre haut et fort au sein de leur Église les valeurs de tolérance, d’égalité, notamment entre les hommes et les femmes, de solidarité et de liberté qui sont celles de leur peuple !
Honte à eux de se soumettre servilement à cet homme d’une autre époque qui, depuis son accession à la tête de leur Église, multiplie les déclarations dogmatiques et les gestes de provocation à l’endroit des non-croyants et des adeptes des autres religions, allant jusqu’à réintégrer dans la hiérarchie catholique un évêque qui nie l’existence de la Shoah !
Jusqu’où soutiendront-ils ce pape inquisiteur et doctrinaire qui les entraîne sur la pente dangereuse de l’intégrisme religieux ?
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Par PIERRE GRAVELINE

Écrivain et éditeur


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2 commentaires

  • Jacques Bergeron Répondre

    4 avril 2009

    La politesse et le savoir-vivre sont les bases sur lesquelles on reconnaît les qualités des individus. Ceci, dit , lorsqu'un syndicaliste exprime une opinion comme chef/syndical, devons-nous considérer qu'il n'a ps le droit de s'exprimer lorsqu'une grande partie de la population ne partage pas son point de vue? Comment peut-on reprocher à quelqu'un de s'exprimer selon les dogmes et les règlements de la société,syndicale ou religieuse, qu'il représente?Quant à celui qui écrit ces quelques mots, comme des millions de citoyens, il reconnaît, autant au «Pape» qu'aux «Présidents» de centrales syndicales,le droit de s'exprimer au nom de ses membres. Quant au reste de votre propos, sur Joseph Ratzinger,vous avez droit de dire et d'écrire tout ce que vous voulez, puisque nous sommes dans un monde libre. Il ne faut pas croire pour autant que vos lecteurs n'ont pas le droit d'exprimer leur désaccord avec votre opinion et votre façon de l'exprimer. La politesse,comme vous pouvez le voir, a toujours sa place dans les échanges entre gens civiliés. L'auteur de cette réponse fut président de la région«A» de Montréal du «SPEQ» (années 67 et 68) et trésorier de l'Alliance des professeurs de Montréal(1971/1973).

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2009

    Monsieur Graveline,
    Merci d’être là et de partager avec moi la possibilité de se faire casser du sucre sur le dos de la part des vierges offensées par la teneur de nos articles. Croyez-moi, j’aimerais ne pas avoir à revenir sur ce sujet, mais continuellement, compte tenu des communications rapides à travers le monde, on se fait remettre en plein visage, les gaffes, méfaits et autres bêtises notoires, de ceux qui, assis en haut de leur prétentions, ont le culot de continuer à vouloir diriger nos vies et à émettre des jugements de valeur comme si ces prétentieux mitrés et tiarés rayonnaient d’une virginité à toute épreuve et étaient issus d’une histoire sans tache et blanche comme neige.
    Il est évident qu’en dénonçant l’abus et l’hypocrisie, on risque de blesser quelques personnes, celles encore attachées à leurs croyances. Certaines vont jouer au martyrs de la foi, vont affirmer cette foi contre vents et marées et vont se sentir confortées dans leurs illusions.
    J’aimerais tourner la page et me dire que c’est du passé mais il y a un certain Joseph Ratzinger tonitruant qui voyage avec clairons et trompettes en distribuant ses indulgences empoisonnées. Qu’il reste dans son fatiguant palais doré et qu’il nous foute la paix, lui et ses sbires. Je pense que le plus malheureux dans tout ça ce sont les clercs bien intentionnés qui y ont cru et qui se retrouvent souvent après des vies de dévouement, désillusionnés et souvent dépressifs. Le bon vieux proverbe s’applique ici : On peut mentir à quelques personnes quelques temps mais on ne peut mentir à tout le monde tout le temps.
    Cela a pris 2000 ans ce qui prouve qu’il n’est jamais trop tard pour perdre ses illusions. Une fois cette racaille disparue, peut-être les chrétiens actuels vont-ils redécouvrir le vrai message du Christ, du moins ce qu’il en reste, ce qui n’a pas été trop déformé et redécouvrir aussi les autres « évangélistes », ceux qui ne faisaient pas l’affaire de l’Église, qui n’aidaient pas ses affaires.
    van Parent