Réaction prof Desroches

Humour et Bel esprit

Tribune libre 2008

Il est tout à fait opportun [que les penseurs nous ramènent périodiquement
des définitions->16902] qui nous ont échappé : Humour… même en redoutant la
raillerie.
Il se pourrait en effet que certains « comiques » ou « burlesques »
croient sincèrement faire de l’humour. Cependant, leur école
professionnelle a bien dû leur glisser à un moment donné des notions de
l’humour naissant de Deschamps, (qui s’étiole cependant avec le temps), de
Sol ou de Devos : l’énoncé tout en finesse, qui ne donne pas sa conclusion,
quand il faut y penser avant de s’esclaffer… Ceux qui l’auraient oublié,
prenant leurs blagues pour de l’humour, pourraient se sentir visés dans la
phrase du Pantagruel de Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine
de l’âme » Ou « L’esprit que l’on croit avoir gâte celui que l’on a. »
La
notion de « conscience » implique alors le degré d’aliénation où nous
serions descendus comme peuple assiégé : n’être plus conscients de la
signification de nous ridiculiser nous-mêmes en groupe en riant à l’unisson
des mêmes mesquineries que nous sert notre colonisateur…(descendre dans la
rue pour l’Irak ou le Darfour mais pas pour notre propre identité
nationale).
Cependant, des amuseurs de scène pourraient aussi être tout à fait
conscients du sens du mot « humour » mais ils s’en éloignent peut-être
volontairement à cause de son association avec le terme « bel esprit » :
joutes pratiquées avec brillo à la cour de Louis XIV par les PÉDANTS,
soucieux d’écarter les parvenus de leurs rangs. On en retrouve quelques
synonymes : affecté, baderne, bas-bleu, bel esprit, bête, bonze, byzantin,
censeur, cuistre, docte, doctoral, dogmatique, fat, faux savant,
grammatiste, grimaud, m'as-tu-vu, magister, magistral, maître, paon,
pédagogue, pédantesque, pontife, pontifiant, poseur, prétentieux, régent,
savant, savantasse, solennel, sot, suffisant, vaniteux
…tous termes repoussoirs pour qui veut attirer les masses de rieurs
propres à rendre millionnaire l’habile comique qui vit aux dépens de ceux
qui s’y agglutinent.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --

Squared

Ouhgo (Hugues) St-Pierre196 articles

  • 165 931

Fier fils de bûcheron exploité. Professeur retraité d'université. Compétences en enseignement par groupes restreints, groupes de réflexion, solution de problèmes. Formation en Anglais (Ouest canadien), Espagnol (Qc, Mexique, Espagne, Cuba), Bénévolat latinos nouveaux arrivés. Exploration physique de la francophonie en Amérique : Fransaskois, Acadiens, Franco-Américains de N.-Angl., Cajuns Louisiane à BatonRouge. Échanges professoraux avec la France. Plusieurs décennies de vie de réflexion sur la lutte des peuples opprimés.





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    16 décembre 2008

    Le code d'Hérouxville était de l'humour.

    Il était inspiré du site du Ministère de l'Immigration du Québec qui affichait exactement les mêmes mises en gardes.

    L'élite montréalaise, par ignorance, n'a pas compris l'humour et a réagie exactement comme les radicaux islamistes en lançant une "fatwa" contre Hérouxville et ont même, tout récemment, élu un premier député musulman (Amhir Khadir) à l'Assemblée Nationale.
    Les Québécois n'ont vraiment pas fini de se ridiculiser.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 décembre 2008

    Il est difficile de se prononcer contre le grand succès de l'industrie de l'humour au Québec. J'aime la variété des humoristes, je salue leurs performances.
    Avoir conscience ou pas de notre ridicule, ce n'est pas tout à fait ça. Les étatsuniens aussi sont matraqués de façon aussi intense, et vivent en superficie des choses, de façon générale (c'est mon humble prétention). C'est l'effet de cette inconscience qui est troublant au Québec. C'est ne plus avoir conscience de ce qui se passe, de ne plus se voir aller, aujourd'hui et depuis hier, ne plus regarder les événements de notre vie, des époques du Québec. Etre distrait en permanence, se laisser aller, donc. Ce n'est pas la faute des humoristes, c'est plutôt le succès commercial des entreprises; c'est un conditionnement involontaire. Encouragé et voulu, mais, à part Power Corporation et d'autres empires du ROC, ce n'est pas nécessairement hégémonique. Mêmes les dominants ne se rendent pas compte de ce qu'ils font vraiment.
    Au Québec, à cause de la nécessité de devenir indépendant et, en contre-partie, notre trop grand confort quotidien, nous partons avec une ou deux prises contre nous. C'est pour cela qu'il ne suffit pas d'essayer de susciter l'adhésion à un parti ou même à une cause. Ça ne suffit pas. Il faut engager la population dans un projet, un chantier. Il faut construire.