L’art de tourner en rond en se donnant le sentiment d’avancer

Tribune libre

Le PQ, c’est comme le PLQ mais sans la musique des casseroles. C’est comme si on avait repeint des murs rouges en bleu. Les murs sont toujours là. Un jour, disent les péquistes, on les fera tomber. Ce jour n’est pas près d’arriver. Les péquistes ont besoin de l’approbation du Canada pour réemménager l’espace québécois. Déclarer l’indépendance? Vous n’y pensez pas! Cela va à l’encontre de la Constitution canadienne que le Québec n’a pas signée! Alors, les ministres péquistes s’occupent comme ils le peuvent, en respectant les limites budgétaires fixés par le gouvernement canadien avec l’argent des Québécois. Allez, encore un trou dans nos ceintures! Nous n’avons pas le choix : transferts, équilibre financier, tralala. Ne nous privons pas cependant d’une petite chanson à 20 000$ pour faire un pas de plus vers les Anglais, souvent unilingues, pour démontrer notre bonne foi. Et si cette démonstration d’affection n’est pas suffisante, maintenons les cours d’anglais intensifs au primaire. De toute manière, les Québécois ne se rendent plus même compte que leur français n’en est plus. Alors… un peu plus ou un peu moins d’anglais… J’ai voidé la facture. J’ai cancelé mon rendez-vous. J’ai checké. Je retourne votre appel. Bienvenue (pour de rien). De plus, ce sont les Québécois qui doivent être bilingues. Pas les Anglais. Ne soyons pas trop exigeants envers eux. Ils font des efforts. Ils sont polis. Ils disent sorry, soryy, sorry. Les pauvres. Pourquoi leur imposer une langue dont ils n’ont pas besoin? On est au Québec après tout. On a le choix.
À voir aller les choses, toujours dans le même sens, toujours en rond, tête baissée, oreilles bouchées, il vient un temps où la honte prend le dessus et où on se dit que l’on a ce qu’on mérite; où on aurait tendance à croire que Stéphane Dion a raison : Les Québécois, c’est une belle gang de loosers.
Comment en est-on arrivés à accepter les résultats de référendum volé de 1995? Comment n’avons-nous pas réussi à chasser de Jean Charest du temps qu’il était au pouvoir? Comment en est-on arrivés à accepter d’être gouvernés par des Conservateurs? Par des loyalistes? Des anti-Québécois notoires? Comment sommes-nous tombés si bas? Par quel mécanisme en vient-on à intégrer la façon canadienne de penser au point où celle-ci prévaut sur la nôtre?
On fait avec ce qu’on a. Un référendum à tout prix. La loi sur la clarté référendaire. L’anglais, c’est indispensable. On ne peut pas imposer le français aux immigrants et encore moins aux anglophones. On remplit ses deux déclarations d’impôt. On maintient le drapeau canadien à l’Assemblée nationale du Québec. Pauline Marois ne parle pas anglais? Quel être méprisable! Kathleen Wynne parle à peine français, c’est normal. La militarisation du Canada, le vol de l’assurance emploi… on n’y peut rien. C’est la vie canadienne! Un jour…
Tout ça, c’est dans notre tête. Bien enfoncé. La loi canadienne, c’est la loi québécoise : One two, one two.
Une gang de loosers, ce n’est pas fait pour gagner. Conservons notre rôle. Il nous va comme un gant.
Un jour… comme si ça ne pouvait pas être aujourd’hui!

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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


Chapitre 1
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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    17 février 2013

    Ouin...je vais y réfléchir, peut-être avez-vous raison madame Moreno.

  • Caroline Moreno Répondre

    17 février 2013

    Le Kosovo célèbre aujourd'hui les cinq ans de son indépendance de la Serbie...
    La crise d'octobre aurait dû mener le Québec à son indépendance. Le référendum volé aurait dû mener le Québec à son indépendance. Le massacre de la loi 101 aurait dû mener le Québec à son indépendance. La colère étudiante aurait dû mener le Québec à son indépendance.
    Il y en a toujours pour s'arrêter. C'est la peur de la liberté. C'est ce vertige que les Québécois doivent surmonter.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 février 2013

    Nous sommes majoritairement d'accord avec vous, mais qu'est-ce qu'on peut faire puisque nous sommes présentement sous occupation et que nos partis politiques actuels, PQ, PLQ, ont été au pouvoir et n'ont rien fait?
    Qu'est-ce que nous simple citoyens pourrions faire ?
    Qu'est-ce qu'on devrait faire demain matin pour changer la situation selon vous ?

  • Daniel Roy Répondre

    16 février 2013

    Chère Caroline, faisons le compte. Tu trouves que nous sommes des perdants. Ma citation précédente d'une entrevue accordée aux étudiants allophones démontre que les allophones, donc environ 15% de la population, sont d'accord avec toi. Une nouvelle citation (voir ci-dessous) démontre que 42 % des francophones du Québec ne savent pas s'exprimer, donc je dirais qu'ils se considèrent aussi comme des perdants (dans une nation souveraine, tous devraient être capable de s'exprimer dans la langue nationale). À ces chiffres, nous pouvons évidemment inclure le 3% à 8% des Anglophones de souches, descendants de Lord Durham, qui pensent aussi que nous sommes des perdants. En fin de compte, je dirais que ce ne sont que les élites et les élus qui ne pensent pas être des perdants et particulièrement les fédéralistes. Je crois que nos élites et nos élus nous content des pipes et refusent de nous prendre pour ce que nous sommes vraiment, des perdants. Ce n’est pas pour rien si les Québécois sont les champions du suicide (voir citation ci-dessous), de l’avortement et du décrochage scolaire. Il est temps que nos élus, ou d'autres gens éclairés nous donnent l'heure juste et nous présente l'indépendance comme un outil pour enfin devenir des gagnants. Nous n’avons pas besoin d’une personne ayant un charisme du tonnerre, mais seulement de quelqu’un qui n’a pas peur de nous dire la vérité.
    « Quarante-deux pour cent des francophones du Québec estiment qu’ils ne parlent pas un bon français et 39% affirment qu’ils ne l’écrivent pas bien. (…) C’est vrai que la langue française est toujours menacée d’appauvrissement et doit composer avec la lourde présence de l’anglais qui est une langue attrayante, indispensable et que l’on associe souvent à la réussite alors que les jeunes voient plutôt la langue française au déclin. Tout cela accentué par l’envahissement de la culture américaine dans tous les domaines d’intérêts de la jeunesse notamment les sports, l’Internet et l’informatique. Les jeunes trouvent le français poche, quétaine et pas cool. » Le Journal de Montréal, 3 juin 2009, Mauvaise langue
    Dans un article du journal Montréal Express du 7 février 2007, l’on écrivait que : « Montréal, lorsque comparée aux grandes régions urbaines canadiennes, occupe le premier rang du taux de mortalité par suicide, surpassant de plus de 50% des villes comme Ottawa, Toronto et Vancouver. » et selon Mme Luce Des Aulmiers, anthropologue et professeure titulaire au Département de communication sociale et publique et Études sur la mort à l’Université du Québec à Montréal, « Montréal pourrait bien être la métropole d’un pays qui n’en est pas un, d’une province qui est en indécision chronique sur son comment vivre ensemble. Ça prend une aventure mobilisante comme première forme de prévention du suicide, ce qu’on ne retrouve pas à Montréal présentement. Il y a un flottement identitaire qu’on ne peut mettre de côté et qui forme la trame de fond collectif de la problématique du suicide ou du non-désir de vivre. » Il ne faut pas chercher longtemps, l’aventure mobilisante, c’est le projet d’un pays pour les Québécois et Québécoises.
    Daniel Roy, CPA, CA

  • Daniel Roy Répondre

    15 février 2013

    En tout cas, chère Caroline, tu n'es pas la seule à dire que nous sommes des « loosers » « underdogs » ou perdants. Il faudra que nous prenions nos responsabilités un jour. Dans un article de La Presse du 15 avril 2005, on pouvait lire des extraits d’entrevues auprès d’enseignants et d’élèves allophones du niveau secondaire: « Pour les élèves allophones, parler français, c’est une honte. Ils trouvent que les Québécois parlent mal et que c’est un peuple de concierge. Ils trouvent que la culture québécoise est épouvantable et qu’on parle mal. Ils sont antipéquistes et antinationalistes. Pour eux, on est des frogs. Ils manifestent un refus global de la culture québécoise francophone de souche. Certains groupes ethniques ont une perception négative de la culture québécoise francophone. Les allophones trouvent nos jurons drôles. Ils croient que le joual est un défaut, une inaptitude à parler français. Ils nous perçoivent comme des underdogs (perdants). Ils affirment que la culture québécoise a besoin d’améliorations. Ils disent de façon méprisante, je connais des gens qui aiment la poutine. Entre nous, on parle toujours anglais. C’est normal, c’est notre langue maternelle. La culture québécoise ne nous intéresse pas, nous avons déjà notre propre culture. Elles ne regardent pas la télévision en français, elles ne veulent surtout pas aller dans un cégep francophone et dès qu’elles sortent de la classe, elles parlent anglais. Ils affirment que les Québécois de souche sont racistes. » Un Québec souverain verrait à mieux franciser et intégrer les immigrants. Un Québec souverain donnerait au français le vrai et l’honorable statut de langue officielle et chérie.