L’économie canadienne connaît sa pire performance depuis 2009

Alors que le Conference Board abaisse ses prévisions, le Mouvement Desjardins évoque une reprise qui «pourrait s’avérer lente»

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Voilà ce qui arrive lorsque le gouvernement Harper met tous nos oeufs dans le pétrole






L’économie canadienne dans son ensemble traverse la période la plus difficile des dernières années, ce qui l’amène à un cheveu d’une récession, mais l’état des lieux devrait s’améliorer en deuxième moitié de 2015.


 

Cette lecture, décrite par des notes d’analyse distinctes du Conference Board et du Mouvement Desjardins, survient deux semaines après que la Banque du Canada eut abaissé son taux directeur en refusant de prononcer le mot « récession ». Vendredi matin, Statistique Canada publiera les données du produit intérieur brut du mois de mai, très attendues, car les quatre premiers mois ont été négatifs.


 

L’économie se dirige vraisemblablement vers « sa pire performance depuis 2009 », a écrit le Conference Board en jugeant nécessaire d’abaisser sa prévision de croissance pour 2015. La baisse d’un tiers de l’investissement des entreprises du secteur de l’énergie — pétrolières et gazières — y est pour beaucoup.


 

Selon les données officielles, la chute des cours du pétrole a contribué à faire reculer de 0,6 % le PIB au premier trimestre. La Banque du Canada a prédit que le deuxième se solderait par un nouveau repli de 0,5 %. (Le Québec, de son côté, a connu une croissance de 1,6 % au premier trimestre.)


 

Le Conference Board croyait, il n’y a pas longtemps, que l’économie canadienne progresserait de 1,9 % en 2015. Elle table maintenant sur une croissance de 1,6 %, a-t-elle écrit mardi.


 

« Il y a eu beaucoup de spéculations à savoir si l’économie canadienne est actuellement en récession, a affirmé le codirecteur des prévisions canadiennes au Conference Board, Matthew Stewart. Les chiffres devraient indiquer une croissance économique de près de zéro au deuxième trimestre, ce qui signifierait que l’économie a frôlé la récession. »


 

Si le Canada connaît une récession, a ajouté le Conference Board, « celle-ci sera superficielle et brève, vu que l’économie se redressera durant le reste de l’année ».« On remarque aussi quelques signes encourageants en termes de croissance : l’économie a ajouté 16 000 emplois par mois en moyenne au cours de la première moitié de l’année, soit un nombre supérieur à ce que nous avons vu durant la plus grande part de l’année 2014. »


 

Trop tôt pour déclarer la récession


 

Même si les quatre premiers mois de l’année ont été faibles, dans certaines provinces plus que d’autres, le Conseil sur les cycles d’affaires, un comité d’économistes associé à l’Institut C.D. Howe, a affirmé mardi qu’il est trop tôt pour reconnaître le début d’une récession pancanadienne.


 

Le Mouvement Desjardins a fait remarquer mercredi que l’énergie compte pour le quart de l’économie des provinces comme l’Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador, ce qui les plaçait à risque d’une récession dès la baisse du cours du pétrole en 2014. Alors que les exportations de biens« hors énergie »devaient prendre le relais en raison de la faiblesse du dollar, c’est le contraire qui s’est passé : elles se contractent. Le Conference Board croit qu’elles finiront quand même l’année en hausse de 3,1 %.


 

« Qu’elle soit officiellement ou officieusement en récession, l’économie canadienne traverse une période de grande difficulté, mais selon toute vraisemblance, elle parviendra à se tirer d’affaire relativement rapidement, a écrit le Mouvement Desjardins. La reprise pourrait toutefois s’avérer lente, surtout lorsqu’on considère que certains des leviers traditionnels, sur lesquels le Canada pouvait compter jadis en de pareilles circonstances, seront probablement moins efficaces. »


 

Pendant ce temps, les données montrent que l’économie québécoise a crû de 1,6 % au premier trimestre. Le deuxième pourrait toutefois être difficile, a prévenu récemment le Mouvement Desjardins en affirmant qu’il lui faudrait peut-être revoir sa prévision d’une croissance québécoise de 1,5 % pour l’année 2015.







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