L'immigration: une arme à double tranchants

Tribune libre

Plusieurs d'entre-nous, espèrent qu'un jour le Québec soit enfin libéré du joug britannique. Tous et chacun, nous y allons de nos convictions les plus profondes. Tous les souverainistes réclamants l'indépendance du Québec, s'accorde émotionnellement sur un même point. L'indépendance est un moyen, que nous les Québécois, nous avons pour assurer notre pérennité et notre survie. Comme tous les peuples, nous désirons parvenir à combler nos besoins vitaux, tout en établissant nos propres lois, en assurant notre pouvoir économique à travers le monde entier, en régissant notre système de santé et d'éducation, tout en communiquant en français. Nous sommes et seront toujours différents du reste du Canada.
La marche vers la souveraineté sera longue. Précisément, depuis 1760 que nous tentons de survivre à la dominance britannique. Ces loyalistes britanniques auraient certainement désirés nous exterminer depuis très longtemps. Hors, un concours de circonstances et d'évènements firent en sorte que nous existions toujours. L'une des raisons majeures fut que l'on était tout simplement trop nombreux. Ensuite, les loyalistes anglais ayant peur d'une invasion américaine les chassant du territoire que l'on appelait « Province of Quebec », eurent peur que nous nous liions avec eux jusqu'en 1812. En raison d'accords internationaux, ils nous assuraient qu'ils ne nous extermineraient pas en obtenant l'aide du clergé catholique de l'époque. Ils firent même des concessions concernant la religion, la langue, etc. (contrairement à ce qui se passait en Acadie en 1755). En 1791, il y eut l'Acte Constitutionnel, qui divisa la « Province of Quebec » en deux; l'une s'appelant le Haut-Canada (actuel province de l'Ontario) et l'autre le Bas-Canada (actuel province de Québec). Les habitants du Haut-Canada s’appelaient les Anglais et ceux du Bas-Canada, les Canadiens (le terme « Québécois » faisant plutôt référence aux gens résidant à Québec). Fait à noter, les Anglais eurent un sentiment d'appartenance au Canada à compter de la Première Guerre Mondiale seulement.
Pourquoi il y eut cette division historique? Certainement en raison de la mésentente constante qui régnait entre les deux peuples fondateurs, mais surtout car les anglais restant à l'intérieur du Bas-Canada, mais surtout dans les provinces de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick prirent peur que la « Province of Quebec » s’agrandit vers l'ouest à cause des trappeurs et chasseurs Canadiens qui en firent son exploration. Plusieurs communautés francophones naquirent au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta.
Revenons à 1791. Pendant les années qui suivirent, malgré que le Bas-Canada comptaient pour plus de 60% de la population canadienne, l'accord a prévu que 43 députés siègeraient dans le Haut-Canada et 43 autres siègeraient dans le Bas-Canada. Naturellement, les députés du Bas-Canada n'avaient aucun pouvoir décisionnel. La langue officielle au Parlement était l'anglais. Alors, plusieurs députés du Bas-Canada furent des anglophones. Étant très mal représenté au Parlement, la population commençait à maugréer. De plus, on commençait à chuchoter que les deux Canada devaient fusionner. Les Anglais étaient enchantés contrairement à quelques années plus tôt où ils voulurent se dissocier des Canadiens. À présent, les Anglais étant nos « maîtres », ils voulurent développer encore plus ce qui allait devenir l'Ontario. Leurs dettes collectives étant 16 fois plus élevés que le Bas-Canada, ils voulurent obtenir l’essor économique du Québec pour éponger leurs dettes qui devenaient éventuellement notre dette. Ainsi eurent lieu la Rébellion de 1837-38. Comprenons bien que les francophones, autant que les anglophones, du Québec ne voulaient rien savoir de cet Acte d'Union. On connait l'histoire. Plusieurs furent pendus ou furent exilés. En 1840, nous assistions à l'union forcée.
Pendant ce temps, les Anglais avaient demandés à l'Angleterre d'obtenir plus de colons anglais. Les temps et la vie étant plus durs en Angleterre, on parvint plus facilement à trouver de nouveaux arrivants anglais. Plusieurs irlandais et écossais suivirent en Amérique. Ainsi, le Canada augmentait le nombre de ses habitants. Par surcroit, nous pouvions voir arriver des bateaux entiers d'immigrants venant trouver une nouvelle terre et de la nourriture. Ici, au Canada, les anglophones jubilaient. Le taux d'anglophones rejoignait et finit par surpasser le taux de francophones. Notons que l'Angleterre refusait tous les immigrants francophones. Le clergé québécois décida d'inciter les mères à créer la famille. C'était une époque que l'on appela pendant longtemps, la revanche des berceaux.
Le temps passa. Nous arrivions à contenir le nombre de nouveaux arrivants anglophones. Puis, arriva la création du chemin de fer canadien. Les québécois ont payé pour celui-ci alors qu'il ne servait qu'à favoriser principalement les échanges entre anglophones du Canada d'est en ouest. Les québécois ne voulurent pas y participer. Les Anglais étant moins manuels, on fit arriver de nouveaux immigrants: polonais, italiens, etc. Les anglais furent fiers de leur coup. On ne monta pas le taux d'anglophone, mais on fit baisser le taux de francophones. Ainsi continua l'immigration, jusqu'à nos jours.
Après ce préambule, entrons au vif du sujet. Une réalité canadienne est que le Canada accueille beaucoup d'immigrants. Ceux-ci sont utiles pour notre économie. Pour les Anglais, ils sont doublement utiles. Venant s'établir dans le reste du Canada, ils font en sorte que le pourcentage de gens résidant au Québec à l'intérieur du Canada diminue graduellement car elle fait monter la population hors-Québec (notons que le nombre de sièges au Parlement Canadien augmentera incessamment, alors qu'aucun siège de plus n’ira au Québec). Ensuite, ceux qui viennent s'établir au Québec, noient le taux de francophones à l'intérieur de notre province. Les statistiques indiquent que
9 immigrants sur 10 utiliseront l'anglais comme langue usuelle. Pourquoi? Parce que le Canada paie des cours d'anglais aux immigrants. Les cours de français étant donnés par le gouvernement du Québec qui n'a pas les mêmes moyens financiers que le reste du Canada et qui, comme les autres provinces attendent après les subventions fédérales. Les règles étant établies par le Canada.
Loin de moi l'idée de me déclarer xénophobe ou raciste. Cependant, aujourd'hui, nous sommes obligés d'obéir à la réalité canadienne. Les immigrants sont charmants. Leur culture doit s'intégrer à la nôtre. Nous devons également nous intégrer à la leur. Nous devons faire preuve d'empathie et d'ouverture d'esprit à leurs égards. Nous ne devons
pas tomber dans le piège de rabrouer le vote ethnique comme sembla le faire Jacques Parizeau en 1995. En tant que Québécois, il faut s'approprier ce taux de participation ethnique qui ne cessera d'augmenter. Il faut convaincre les ethnies qu'ils sont Québécois et de leur démontrer tous les avantages de l'être.
Plusieurs ne verront pas les avantages d'accueillir ces immigrants. Des immigrants ne verront pas non plus immédiatement le désir de se sentir québécois. Mais nous nous devons de les attirer vers nous. Il faut leur imprégner leur sens d'appartenance à la société québécoise, voire plus que celle de la société canadienne. Si on réussit ce tour de force, nous contrerons le jeu des anglais en incitant de plus en plus d'immigrants à venir au Québec. Sinon, un jour prochain, les anglais s'assureront que même s'il y a un référendum portant sur l'indépendance du Québec, ils seront assurés de gagner car plus de la moitié des québécois seront devenus des allophones.
Épanouissons-nous en nombre et en qualité. Cela démontrera aux nouveaux immigrants qu'être québécois c'est positif pour leur survie à eux aussi. Ils cesseront, comme nous, d'être les « esclaves » de la bourgeoisie canadienne anglaise. Faisons leur prendre conscience que s'ils ont adopté le Québec, c'est parce qu'ils aiment le mode de vie actuel qui se déroule ici. Donnons-leur les droits qu'ils n'ont jamais eut dans leur pays d'origine. Attention, ce n'est pas qu'ils doivent vivre exactement comme chez eux, mais qu'ils ont des droits comme tous et chacun en suivant notre charte québécoise.
En conclusion, la réalité actuelle tend à ce que l'on accueille de plus en plus d'immigrants. La qualité de vie de ceux-ci doit être comme la nôtre. Marchons en harmonie avec eux. Que leur désir de choisir une langue usuelle ne devient pas seulement une question de savoir qui parlent le plus telle langue à travers l'Amérique du Nord, mais où se situe leur qualité de vie avec leurs amis, voisins et collègues de travail. Tentons d'inculquer les valeurs québécoises au détriment des valeurs canadiennes à tous ses gens. Ainsi, je crois que nous contrerons l'ancien jeu de l'immigration entamé par les Anglais pour tenter de nous « noyer » collectivement au travers plusieurs autres langues. Donnons-leur le sens de l'appartenance à une nation qui désire réellement d'eux.
Arrêtons de tergiverser pour plusieurs partis politiques et unissons-nous. Entamons les derniers miles sur le chemin de l'indépendance.
Mario Boulet
Comté de Lotbinière-Frontenac


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3 commentaires

  • Mario Boulet Répondre

    17 août 2012

    Pour être très franc avec vous, je ne crois pas que l'on ait besoin impérativement de l'immigration. Par contre, j'admets que l'immigration permet à une société de stimuler l'économie avec de nouveaux arrivants. Les immigrants ont besoin de se meubler, vêtir, etc.
    Tant qu'à savoir le type d'immigrants que nous avons besoin, ma réponse sera triviale. C'est celle où nous avons une pénurie de main-d'oeuvre qualifiée en premier lieu. Nous sommes également un peuple possédant des valeurs humaines et sociales très prononcées. Certains immigrants peuvent avoir besoin de fuir leur pays d'origine pour des raisons de sécurité. Plusieurs pays civilisés accueille des gens ainsi.
    Essentiellement, les immigrants, ici au Québec, devrait être jumelé avec des québécois. Les laisser voguer à eux-mêmes, ne mène à rien de bon et tangible. Lorsqu'on les laisse seuls, ils se réfugient auprès de leur communauté ethnique, sinon de d'autres ethnies quelconque. L'être humain est un animal vivant en collectivité. Il a besoin de sentir le contact humain. Il n'a pas inventé la parole pour rien. C'est essentiellement dans le but de communiquer avec un autre être humain. Il faut enraciner les nouveaux arrivants à nos moeurs et coutumes. Plusieurs cas du passé peuvent en témoigner. L'être humain deviendra ami avec celui qui lui témoigne le plus d'empathie. C'est à ce moment qu'il finit par penser et agir comme lui. Il faut oublier la couleur de sa peau.
    Hors, une chose est sûr, l'immigration est de juridiction canadienne. Tant que l'on sera à l'intérieur d'un Canada, nous ne pourrons jamais en changer les règles et déterminer si nous permettons ou non d'accueillir des gens. On n'a même pas le choix des individus que l'on accueille. Ce n'est pas prouvé, mais je connais des européens, fortement diplômé, de nationalité francophone qui ont été incité à immigrer en Ontario et plus précisément à Toronto. Ils n'ont pas voulu. D'autres ont accepté pour pouvoir être accepté plus rapidement et ensuite, déménager au Québec quelques temps après.
    Pour en rire:
    Un jour, une famille d'immigrants déménage de l'Ontario vers le Québec. Le petit garçon de 8 ans demande à son père:
    « Papa, on est rendu des Québécois? »
    Le papa de répondre:
    « Bien sûr, mon enfant! »
    Le fiston de demander:
    « Papa, on était quoi avant? »
    Le papa lui répond:
    « On t'a rien! »

  • Marcel Haché Répondre

    17 août 2012

    Nous n'avons pas besoin d'immigration. Aucun peuple sur terre,hormis le peuple juif,pour des raisons vitales,n'a besoin d'immigration.Cela ne signifie pas que nous devions fermer les frontières.Cela signifie que ce n'est pas nous qui avons besoin d'eux.C'est eux qui ont besoin de nous.
    Les nouveaux arrivants de première et deuxième génération se joindraient à Nous dans notre Marche,comme vous dites, si nos partis politiques s'adressaient à Nous plutôt qu'à Eux.C'est à ce prix que Nous pourrions commencer à nous mettre un pied devant l'autre et marcher dans la bonne direction

  • François Ricard Répondre

    16 août 2012

    ---Avons-nous besoin de l'immigration?
    ---Si oui, de quels types d'immigrants avons-nous besoin?
    ---Quelles sont les conditions essentielles pour une intégration efficiente des immigrants reçus?
    Jamais, ni les gouvernements, ni les organes d'information, ni les universitaires n'ont-ils pris le temps d'aborder ces questions.
    Aucune étude systémique de ce phénomène, tant au niveau canadien que québécois, n'existe.
    Tout le monde dit que nous avons besoin de l'immigration. Les journalistes le disent. Les politiciens le disent. Les hommes d'affaires le disent. Ça doit être vrai. Pendant des centaines d'années, les médecins, les charlatans, tout le monde disait que, quand un malade était fiévreux, il fallait le saigner afin de le débarrasser des mauvais germes qui étaient en lui. Jusqu'à ce qu'un chercheur se pose la question et découvre que c'était la pire chose que l'on pouvait faire à quelqu'un qui est fiévreux.
    Il y a des questions qu'il faut se poser....surtout quand on ne connaît pas les réponses.