Congrès à la chefferie du Parti Québécois

Et si ...

... c'était un sacrifice

Tribune libre

Et si ...

Ce matin, il me prit l'envie d'écrire. Pourquoi? Parce que je me suis mis à analyser la situation actuelle à l'Assemblée nationale à Québec. La Coalition Avenir Québec a décidé de présenter une motion cette semaine. Le Parti Libéral du Québec a décidé d'y apporter des amendements. Cette motion vise à modifier le Code d'éthique pour empêcher un député de contrôler une entreprise médiatique. Comme on le sait, les trois parties d'opposition ont décidé de voter « Pour ». Même Québec Solidaire qui prêche, à tous les jours, qu'ils veulent changer le monde, ont décidé de marcher dans les souliers fédéralistes! Qui l'eut crû! toussotements factices

Je tairai des anciens parlementaires ayant possédés ou entretenus des relations intimes avec des empires médiatiques. Que l'on songe à Jean Chrétien qui avait comme beau-père, le regretté Paul Desmarais. Que l'on se mette à penser aux relations intimes qu'entretenaient Jean Charest, Lucien Bouchard et compagnie avec la famiglia Desmarais. Que l'on pense aux journalistes Denise Bombardier et Chantale Hébert étant mentors de la Fondation Pierre-Elliott Trudeau. Il n'y a aucun indépendantiste dans cette fondation.

J'aurais également pu souligner les avertissements du président du Conseil du patronat du Québec, Yves-Thomas Dorval, qui soulignait hier, que le simple fait d'exiger d'un simple député ou de sa famille proche, qu'ils vendent leurs actifs du secteur médiatique est une brèche importante dans la société dans laquelle nous vivons. Pourquoi un individu, propriétaire d'une entreprise légale, qui paie des taxes comme tout le monde, ne pourrait plus aller à l'Assemblée nationale représenter la population et y dire ses opinions? M'enfin, ce n'est pas le but de cette article.

Il y en aurait tellement à dire ... Passons!

Ce qui me motive à écrire, c'est plutôt à cause de mon esprit qui s'est mis à vagabonder. Depuis l'été, nous entendons parler, plus qu'auparavant, des caucus que tient le Parti Québécois. Les médias fédéralistes tentent par tous les moyens de nuire au Parti Québécois. On nous asperge de questions. Qui sera le prochain chef? Quand sera tenu le prochain congrès à la chefferie? Qui s'y présentera? Combien coûte le droit d'y participer? Qui votera? Je suis certain que vous m'en suggéreriez d'autres.

Admettons que nous jouons une partie d'échecs. Il vient un temps où on n'est prêt à sacrifier une Reine ou une Tour pour mettre l'adversaire « échec et mat ». Tout le monde le dit depuis quelques temps. Plusieurs sont pressés par le temps afin de réaliser une bonne fois pour toute l'indépendance du Québec. D'autres sont des fédéralistes qui ne cessent de déclarer que l'idée de l'indépendance est morte. Nous tergiversons entre les deux continuellement. Se pourrait-il que le Parti Québécois est en train d'embarquer tout le monde dans sa stratégie? Nous ne le saurons jamais, car cela pourrait ressembler à une théorie du complot toute particulière. Il y aurait des acteurs consentants ou non. D'autres pourraient penser qu'ils font partie intégrante du plan, alors qu'en réalité, ils ne le sont pas.

En prédicat, ce que nous savons actuellement, c'est que le prochain congrès à la chefferie du Parti Québécois sera tenu en mai 2015. Plusieurs ont manifesté leurs intentions de s'y présenter tels que Jean-François Lisée, Bernard Drainville, Martine Ouellet et Alexandre Cloutier. Quant à lui, Pascal Bérubé a décidé de se retirer et d'appuyer Pierre-Karl Péladeau. Pourtant, ce dernier n'a pas encore confirmé s'il se présentait ou non. Il est toujours en période de réflexion. Au lieu, ne serait-on pas en période de stratégie?

Depuis mars 2014, lorsqu'il a décidé de se présenter dans le comté de Saint-Jérôme, la CAQ, le PLQ et QS ont décidé, à tour de rôle, d'y aller avec leurs directives. On se rappelle que François Legault a dit qu'il se présentait dans le « mauvais parti ». Ça ne le dérangeait pas s'il se serait présenté pour la CAQ. Le PLQ a clâmé haut et fort qu'il fallait qu'il se départisse de ses actions comme le ministre Pierre Arcand a du le faire. Pourtant, Pierre Arcand, s'en est départi des années avant d'entrer en politique. Tandis que QS clamait qu'ils ne s'assoirait jamais à ses côtés à cause qu'il n'est pas un homme de gauche. Pourtant, je pourrais vous prouver qu'il est un grand philanthrope. Tous, on ensuite crier qu'ils se battraient bec et ongles pour obliger Pierre Karl Péladeau à se départir de ses actions dans Quebecor. Depuis les élections générales en avril dernier, tout stagne. Serait-ce le premier pan de la stratégie? Le Parti Québécois a même décidé de retarder son prochain congrès à la chefferie d'un mois lors du dernier caucus. Peut-être en fera-t-il tout autant d'ici quelques temps. Pourquoi?

Parce que tout le monde le sait, les sondages le disent, Pierre Karl Péladeau est l'homme de la situation comme chef du Parti Québécois. Il ne sait pas présenté encore car il est en mode « réflexion ». En réalité, les dés ne sont pas encore lancés. L'Assemblée nationale tarde (mais ne tarde plus depuis hier !) à faire passer une motion pour obliger Pierre Karl Péladeau à se départir de ses actions. Maintenant, le processus est lancé. J'ignore si Jean-François Lisée est dans le coup. Peut-être l'a-t-on utilisé consciemment ou non. Toujours est-il, qu'il a lancé le pavé dans la marre. Suite à sa récente sortie, l'Assemblée nationale a flairé la « bonne affaire » pour en finir avec l'ère Péladeau à l'Assemblée nationale. Peut-être que les autres partis sont seulement tombés dans le leurre tendu.

Hier, je me suis dit que Pierre Karl Péladeau ne pouvait pas réagir à cette motion, en vendant ses actions. Ce n'est pas seulement sa fortune, mais un patrimoine familial. Sinon, qui l'achèterait cette succession? Power corp. est la seule qui possède les fonds nécessaires. Vendre est une chose inacceptable. Vendre à ton ennemi, est encore pire! Donc, il se devait de conserver ce giron familial. Je m'attendais à ce qu'il ne veuille que rester un simple député ou qu'il décide de quitter la politique et remettre son siège en jeu.

Coup de théâtre! Au contraire, Pierre Karl Péladeau fait fi de la motion PKP. Il conserve ses actions et il reste comme député. Je ne sais pas si vous le réalisez, mais c'est une qualité de chef d'État qu'il nous démontre actuellement. Il répond aux menaces qu'on lui fait par une intimidation pacifique. Vous savez, la même genre de réplique comme dans le film « Will Hunting » (Good Will Hunting | "Plagiarizing History"):

Clark (Scott William Winters) [à Chuckie (Ben Affleck)]:
- J'espérais que tu serais peut-être en mesure de me donner une idée de l'évolution de l'économie de marché dans les colonies du sud. Moi, je soutiens que préalablement à la guerre révolutionnaire, les modalités économiques, en particulier dans les colonies du sud, pouvaient être définies avec justesse par les termes de pré-capitaliste ...

Will (Matt Damon):
- C'est normal que tu soutiennes ça, t'es un étudiant de première année et tu viens de finir le livre d'un petit historien marxiste, Pitt Garrison probablement, et tu resteras convaincu jusqu'à ce que dans un mois tu lises James Lemon, et là tu soutiendras que l'économie en Virginie et en Pennsylvanie était animée d'un esprit d'entreprise tout à fait capitaliste déjà en 1740, et ça durera jusqu'à ce que l'an prochain, tu régurgites Gordon Wood et ses opinions sur la pré-révolution et son utopie, et les effets bénéfiques au capital de toute mobilisation.

Clark:
- Je ne pense pas que je le ferais parce que Wood a tendance à sous-estimer l'impact ...

Will:
- Wood a tendance à sous-estimer l'impact des distinctions sociales fondées sur la fortune, en particulier la fortune héritée. Tu as lu ça dans Vickers? Travail dans le comté d'Essex, page 98. Ouais, je l'ai lu aussi, tu allais nous régurgiter tous les bouquins. Tu n'as pas une idée personnelle sur le sujet? Alors c’est ça ton truc, tu arrives dans ce bar, tu débites d’obscurs passages de quelques bouquins et tu prétends que ce sont tes idées à toi? Et tu fais tout ça juste pour impressionner une fille et embarrasser mon ami? Ce qui est triste pour un type comme toi, c’est qu’à 50 ans tu vas commencer à penser par toi-même et tu vas découvrir le fait qu’il y a deux certitudes dans ta vie: primo, t’es pas fait pour penser. Et deuxio, tu as paumé 150 000 dollars pour un enseignement que tu aurais trouvé pour un dollar cinquante d’amende de retard à la bibliothèque municipale.

Clark:
- Oui mais moi j’aurai mon diplôme et tu serviras à mes gosses des frites dans un drive-in quand je les emmènerai skier à la montagne.

Will:
- Oui, peut être. Mais au moins j’aurai ma personnalité. Mais si ça te pose un problème, on peut faire quelques pas dehors et régler l'affaire entre nous?

Clark:
- Non vieux, il n'y a aucun problème.

Aurait-il des « As » dans sa manche? Je ne connais pas le droit, mais certains avancent que cette motion serait contraire à la Charte des droits et libertés canadiennes. Est-il prêt à se battre jusqu'au bout, en allant jusqu'à la Cour suprême du Canada s'il le faut, pour invalider une motion ou une loi l'empêchant de réaliser ses objectifs? Il ne serait pas pire qu'un canadien, immigré, voulant conserver son voile parce que la même Charte le protège.

Jusqu'où est-il prêt à aller? Si cette hypothèse n'est pas du domaine du farfelu, je crois qu'il est prêt à aller jusqu'au bout pour réaliser l'indépendance du Québec. C'est sa façon à lui de se battre sans les armes. Probablement même, que d'autres personnalités influentes viendront s'intégrer à son équipe. Peut-être qu'un Jean-Martin Aussant n'attend qu'un geste d'une telle envergure pour revenir s'impliquer davantage dans l'accession du Québec à son indépendance. René Lévesque avait cette endurance que personne d'autres ne possédaient, tous partis politiques confondus.

Vous saisissez maintenant? Et si, Pierre Karl Péladeau devait s'assurer qu'il peut se présenter au congrès à la chefferie du Parti Québécois, avant de présenter officiellement sa candidature? Ça fait plus de six mois que le PLQ a pris le pouvoir à Québec. Rien ne se passait à ce niveau. Le caucus du Parti Québécois ne pouvait tout de même pas faire passer cette motion! Le caucus a peut-être déjà fait l'analyse de la situation actuelle et il devenait impératif que le chef soit nommé le plus tôt possible, voire en mai 2015. Si on devait attendre la décision de la Cour suprême, on aurait tous les motifs de retarder ce congrès à la chefferie pour la bonne cause.

Reste à savoir si Jean-François Lisée est un preux chevalier qui se sacrifie! Peut-être veut-il se retirer, non seulement de la course à la chefferie, mais de la politique active. Sinon, on connaît le côté « couenne dure » de celui-ci. Peut-être a-t-il toutes les forces nécessaires de paraître le « Judas Iscariote » du Québec, qui se repent en temps opportun et apporte son support à la cause. J'avoue qu'il me rend perplexe celui-là. Je l'admirait encore il n'y a pas si longtemps. Peut-être est-il utilisé à son insu? Tout ça, on ne le saura jamais ...


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9 commentaires

  • Mario Boulet Répondre

    12 octobre 2014

    Monsieur Ssauve,
    J'adore votre citation de Roosevelt. Je crois que l'on arrive à comprendre bien des années plus tard, les décisions qui ont été prises dans le passé.

  • Mario Boulet Répondre

    12 octobre 2014

    Monsieur Charles Simon,
    Le débat des chefs n'est qu'un simulacre de politique. Rien n'indiquait au débat que le Parti Libéral du Québec serait aussi austère dans sa gestion de l'état. Bien au contraire!

  • Mario Boulet Répondre

    12 octobre 2014

    Monsieur Lagacé,
    Je n'ai pas lu vos commentaires malheureusement. Tout indique que nous pouvons être trois à présent. Ai-je été de façon moins subliminale? Peu importe, je crois qu'il fallait provoquer la situation à propos du droit ou non de briguer l'investiture comme chef de parti pour Pierre-Karl Péladeau.
    M'enfin, je souhaite peut-être un peu trop à une telle alternative, sinon, un autre chef devra être élu. En même temps, les sondages peuvent donner le pouls des gens à propos de l'image de chef en Pierre-Karl Péladeau.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    12 octobre 2014

    « « En politique, rien n'arrive par hasard. Chaque fois qu'un évènement survient, on peut être certain qu'il avait été prévu pour se dérouler ainsi. »»
    Franklin D. Roosevelt

  • Archives de Vigile Répondre

    11 octobre 2014

    Je vous dirais que la politique n’est pas une entreprise. Elle n’est pas non plus une émission de télé que l’on regarde sur une chaîne spécialisée...
    Justement non, c'est précisément ceci, une télé-réalité...suffit de ragarder le débât des chefs...

  • Yvon Lagacé Répondre

    11 octobre 2014

    @ M. Boulet
    Merci d'avoir apporté le sujet sous forme d'un texte, ce n'est qu'une hypothèse, mais cela pourrait en dire très long sur PKP.
    Par contre, j'ai trouvé votre texte très long pour en arriver là. On doit gruger l'os longtemps avant de toucher un bout de viande.
    Et je ne sais pas de quand date l'écriture de votre texte, mais je souligne qu'en quelques lignes, M. Pierre Bourassa avais parlé de cette hypothèse ici :
    http://www.vigile.net/La-tactique-preventive-de-Jean#forum
    Et moi-même ici :
    http://www.vigile.net/La-demesure#forum
    Je me demande bien comment PKP se sortira de cette histoire, mais je soupçonne également qu'il avais déjà son plan, est-il dérouté?

  • Mario Boulet Répondre

    11 octobre 2014

    Monsieur Simon,
    Mon titre comporte deux petits mots: « Et si ... ». J'utilise le conditionnel. Ce sont de pures spéculations. Prenez le temps de lire! Comment pourrais-je trouver des fondements à ces histoires.
    Oui! J'ai écrit ça avant l'annonce de l'ouverture de l'enquête par le commissaire à l'éthique. Ça n'a rien à voir pareil!
    La politique n'est pas une entreprise. Mais pourquoi dit-on « caucus »? Pensez-vous que l'on se raconte les intrigues des émissions de télévision de la veille? Ce n'est pas une ligue du « vieux poêle », tout de même!
    À aucun endroit j'ai dit que PKP irait en Cour suprême. J'ai dit qu'il est peut-être prêt à aller jusqu'à la Cour suprême. Ça implique qu'il soit aller à la Cour auparavant!
    On n'a pas le choix de se compromettre! PKP est un magnat de la presse. Aucune loi n'est spécifique, mais on le sait tout ça que ça reviendra hanter le PQ si on ne règle pas cette question. Si PKP est élu chef et que l'on devient obligé de faire un autre congrès car il doit s'en aller, on va perdre temps et argent, en plus de vivre avec une déception. Qui pourra avoir sa prestance qu'il nous démontre actuellement?
    Je vous dirais que la politique n'est pas une entreprise. Elle n'est pas non plus une émission de télé que l'on regarde sur une chaîne spécialisée.

  • Marcel Haché Répondre

    11 octobre 2014

    Je ne lance pas toutes les pierres à JFL. C'est un indépendantiste. Peut-être un preux chevalier.Mais un sacrifié ? Rien de tel dans sa feuille de route.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 octobre 2014

    Rien compris.
    Une suite de suppositions sans fondements.
    Vous avez probablement écrit ca avant l'annonce de l'ouverture d'une enquête par le commissaire chargé de l'éthique à l'AN.
    La politique ce n'est pas un conseil d'administration ou l'on possède la majorité des actions votantes.
    Avant d'aller en Cours Suprême du Canada, quelle ironie, il faut d'abord que la cour veuille entendre la cause...
    Un manque de flair politique, la cerise sur le gateau, se compromettre imprudemment, ceci s'ajoute au climat actuel de pourissement.