Quand exactement s'arrêtera ce délire du groupe de pression fondamentaliste juif B'nai Brith (traduction française: les Fils de l'Alliance)? Cet organisme de défense des droits de la communauté juive est en train de déraper littéralement et de s'attirer l'animosité de la majorité francophone du Québec plutôt que son estime. En accusant notre collègue Jocelyn Coulon de sympathie palestinienne et d'hostilité à l'égard de l'État d'Israël, le B'nai Brith tombe une fois de plus dans l'excès.
Par le passé, le B'nai Brith a blâmé le regretté «crooner» Fernand Gignac d'avoir tenu des propos antisémites alors qu'il vivait en Floride. Son seul tort: avoir critiqué le manque de savoir-vivre de certains membres de la communauté juive de cet État américain. Le chroniqueur Pierre Foglia a subi les foudres de l'organisme pour avoir écrit un billet perçu par le B'nai Brith comme antisémite. Il y a deux ans, le groupe demandait l'interdiction d'entrée au pays de l'humoriste français Dieudonné. Plus récemment, le caricaturiste Serge Chapleau a été dénoncé publiquement par l'organisme pour avoir dessiné un Mario Dumont affublé d'un «shtreimel», un des chapeaux caractéristiques porté par les juifs hassidiques. Toutes ces «offenses» ont été répertoriées dans le bilan annuel canadien des actes antisémites comme des exemples de gestes racistes portés contre la communauté juive canadienne. On est loin des attaques au cocktail Molotov contre des écoles hébraïques, aux croix gammées dessinées sur les murs des synagogues et au vandalisme dans les cimetières juifs. À ma connaissance, aucune des cinq personnes mentionnées dans ce texte n'est membre ou n'a été membre d'un groupe néonazi.
Le B'nai Brith, par ses dénonciations radicales, met même mal à l'aise ses propres coreligionnaires du Congrès juif. Il serait grandement temps que ses dirigeants cessent cette absurde pression sur le droit des individus et des journalistes de s'exprimer ouvertement sans aucune haine, mais pour le simple partage de l'information et des opinions. À moins que ce texte ne s'ajoute lui aussi à la liste annuelle des actes antisémites répertoriés par les «Fils de l'Alliance».
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Charles Faribault, Chargé de cours à l'Université de Montréal et collègue de Jocelyn Coulon
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