Candidat du PLC dans Outremont

Jocelyn Coulon veut faire obstacle à la "dérive pro-Bush" de Harper

Stéphane Dion peut-il lutter contre la "DÉRIVE" pro-Bush de Stephen Harper sans l'appui du Québec ? L'histoire prend l'allure d'une boîte à surprise...


Thibault, Simon - Jocelyn Coulon, nouveau candidat du Parti libéral dans Outremont, a décidé de faire le saut en politique pour faire barrage à la "dérive pro-Bush de Stephen Harper".
Vu par certains comme un potentiel ministre de la Défense dans un éventuel gouvernement libéral, M. Coulon a officialisé sa candidature, hier, dans le quartier Côte-des-Neiges, qui fait partie de la circonscription fédérale d'Outremont. Il était accompagné par le chef libéral, Stéphane Dion, et plusieurs personnalités du parti, dont Justin Trudeau, candidat dans Papineau.
Ancien chercheur et universitaire, M. Coulon a sévèrement critiqué le Parti conservateur lors de son discours. "Le gouvernement de Stephen Harper est de plus en plus collé aux options du Parti républicain de George Bush. Je crois que ce n'est pas dans la tradition canadienne", a-t-il dénoncé devant quelques dizaines de militants.
Cette position a fait réagir le gouvernement Harper. "C'est son opinion. Je ne la partage pas", a tonné Josée Verner, ministre de la Coopération internationale.
La question de l'Afghanistan est au coeur des débats des principaux candidats pour l'élection complémentaire d'Outremont. Jeudi, le candidat néo-démocrate Thomas Mulcair, ancien ministre du gouvernement Charest, avait demandé à M. Coulon de justifier son appui à la "guerre d'agression" du Canada en Afghanistan. Hier, il a réitéré ses critiques.
"M. Coulon dit que M. Harper est trop proche de M. Bush? C'est pourtant clair que M. Coulon et M. Dion appuient M. Harper. Ils veulent que nos troupes restent en Afghanistan jusqu'en 2009. Nous sommes contre", a-t-il dit.
De son côté, Jocelyn Coulon a rappelé que l'intervention en Afghanistan a été approuvée par l'ONU, "la plus haute autorité politique et morale de l'humanité". Il a cependant pressé le gouvernement d'annoncer à l'OTAN que le Canada ne prolongerait pas sa mission de combat à Kandahar après février 2009. Le Parti libéral estime que d'autres pays doivent prendre le relais.
Cette position rejoint celle du Bloc québécois. Le parti souverainiste exige la fin des opérations militaires après 2009, mais il ne souhaite pas un départ précipité. "On ne quitte pas l'Afghanistan comme on quitte un camping", dit Claude Bachand, porte-parole du Bloc québécois en matière de défense nationale.
Cette semaine encore, Stephen Harper a indiqué que le prolongement de la mission militaire canadienne à Kandahar serait débattu à la Chambre des communes.
Un disciple de Pearson
Avant d'annoncer sa candidature, M. Coulon était directeur du Réseau francophone de recherche sur les opérations de paix, un Centre d'études de l'Université de Montréal. Il a aussi été journaliste au quotidien Le Devoir et collaborateur régulier de La Presse au cours des dernières années, ainsi que directeur du bureau montréalais du Centre Pearson pour le maintien de la paix de 1999 à 2003. Le spécialiste des relations internationales voue d'ailleurs une admiration à l'ex-premier ministre canadien Lester B. Pearson, qui s'est démarqué pour son rôle de médiateur sur la scène internationale.
Hier, M. Coulon s'est réclamé de l'héritage de Pearson. Le candidat vedette a aussi affiché ses ambitions politiques. "Je connais bien les questions internationales. J'ai confiance d'être pour le Parti libéral un porte-parole crédible sur ces enjeux", a-t-il lancé.
Stéphane Dion a vanté les qualités de son candidat. Il a cependant refusé de préciser les responsabilités dont il pourrait hériter. "Il jouera un rôle qui convient à l'importance qu'il représente. Mais je n'ai jamais fait de promesses", a-t-il spécifié.
Jocelyn Coulon mènera une lutte serrée dans Outremont contre le néo-démocrate Thomas Mulcair et le bloquiste Jean-Paul Gilson. Lors des élections fédérales de 2006, le candidat du NPD Léo-Paul Lauzon y avait récolté 17% des suffrages, divisant le vote entre libéraux et bloquistes. Le libéral Jean Lapierre l'avait remporté avec moins de 3000 voix.
De son côté, le Parti conservateur n'a toujours pas trouvé son candidat. Le parti a échoué dans sa tentative de recruter Marcel Tremblay, frère du maire de Montréal, qui a décliné l'offre au début juillet. Le gouvernement Harper a jusqu'au 28 juillet pour choisir la date de l'élection complémentaire dans Outremont.


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