Des faussetés

L'affaire Coulon



Moins d'une semaine après son plongeon en politique, le candidat libéral en vue de l'élection complémentaire dans Outremont, Jocelyn Coulon, a été la cible de deux critiques aussi injustifiées qu'injustes.


Il nous importe de rétablir les faits. Non pour appuyer la candidature de cet ex-collaborateur de La Presse; à la suite de l'entrée en course aujourd'hui du diplomate de carrière Gilles Duguay (pour les conservateurs), les électeurs d'Outremont auront le choix entre plusieurs candidats de calibre. Toutefois, en cette époque où tant de gens fuient la politique active, il compte qu'une candidature comme celle de M. Coulon ne soit pas dès le départ handicapée par des faussetés.
Le coup le plus dur a été asséné par l'organisation de défense des droits de la personne, B'nai Brith. Selon ce groupe, le chef libéral Stéphane Dion devrait rejeter la candidature de l'expert en politique internationale en raison de «son attitude hostile envers Israël, ses discours anti-américains et ses appels demandant la fin de l'isolement d'un gouvernement contrôlé par le Hamas, un groupe terroriste interdit au Canada». Dans une circonscription où habitent des milliers de membres de la communauté juive, de telles allégations pourraient ne pas passer inaperçues.
Jocelyn Coulon a signé plus de 160 textes dans La Presse au cours des six dernières années. Jamais il n'a exprimé la moindre hostilité envers Israël. Au contraire, il a toujours soutenu le droit d'exister de cet État et celui des Israéliens de vivre en paix. «Les Israéliens sont obsédés par la sécurité. Ils ont raison», a-t-il notamment écrit.
Cependant, M. Coulon a critiqué certaines politiques mises en oeuvre par le gouvernement israélien, entre autres la colonisation des territoires occupés. Il n'a pas minimisé pour autant la gravité des attentats commis contre Israël. Du Hamas, «une organisation terroriste», il a dénoncé l'objectif «de rejeter les Juifs à la mer et d'éradiquer l'État hébreu». Après l'élection d'une majorité de députés du Hamas l'an dernier, il a cru, comme bien d'autres, qu'il vaudrait mieux donner une ultime occasion au groupe d'emprunter la voie de la modération plutôt que de le marginaliser.
En somme, dans ce dossier délicat comme dans tous les autres qu'il a abordés à l'occasion de ses nombreuses interventions publiques, Jocelyn Coulon a exprimé des points de vue nuancés et extrêmement bien documentés. Il a toujours été animé par un grand humanisme et un profond attachement à la paix.
M. Coulon n'est pas plus anti-américain qu'il n'est anti-israélien. Il s'est opposé avec vigueur à la politique irakienne de l'administration Bush, en particulier parce qu'elle était fondée sur la tromperie et faisait fi du consensus international. Ici encore, le commentateur a fait preuve d'une rigueur et d'une cohérence exemplaires.
Jocelyn Coulon a aussi eu droit à une première salve de son adversaire néo-démocrate, Thomas Mulcair. Celui-ci, fidèle à sa réputation de bagarreur, a frappé fort et bas: «M. Coulon aura à répondre à une question clairement, pas avec des longues phrases de prof d'université, mais une réponse claire que tout le public peut comprendre: pourquoi appuie-t-il la guerre d'agression de M. Harper dans le sud de l'Afghanistan?»
Si M. Mulcair a lu ou écouté l'ancien journaliste au cours des dernières années, il sait que celui-ci n'emploie pas de «longues phrases de prof d'université», qu'au contraire la clarté a toujours été sa marque de commerce. De plus, le candidat du NPD a beau avoir un faible pour l'hyperbole, il dépasse les bornes en qualifiant la mission des forces armées canadiennes en Afghanistan de «guerre d'agression de M. Harper».
Plusieurs bons candidats sont sur les rangs pour cette élection complémentaire. Souhaitons qu'à compter de maintenant, le débat soit à la hauteur des qualifications de ces candidats et des attentes des gens d'Outremont.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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