Merci monsieur Cloutier pour ce pieu, à travers votre article, enfoncé au bon endroit de ce foutu, vampirique, système économique et antisocial, ce qui semble aller de pair de plus en plus.
Pour reprendre un vieux proverbe et le pointer vers l’avenir : on ne fera pas l’omelette de l’indépendance sans casser le Cochon de nos infortunes!
Je réponds à votre question au point [8] de votre texte : je crois qu’au-delà de la complicité implicite des parle-menteurs, obnubilés par le système, il y a cette « gêne » d’amener l’intelligence aliénée par le Haut (ceux qui dominent par le pouvoir de l’argent), à la réalité des peuples par le Bas, où l’équité et le partage des richesses sont revendiqués mondialement désormais.
La lucidité de la rue, genre printemps érable et casseroles, n’est pas capitaliste, mais socialisante. Et le socialisant, par manipulation idéologique des Hautains, correspond encore à de la peur associée aux méchants « communistes » - spectres du passé, sans oublier le mot « anarchisme » qui correspond à « violence, chaos et bombes » et auquel on associe les « jeunes », la rue, les activistes, les Breton (maintenant), et que sais-je encore.
L’orateur(e) manquant(e) dont vous parlez, est relégué à un pseudo-sauveur, genre Jésus de Montréal – je réfère au film de Denis Arcand, dont le personnage principal incarnant Jésus s’appelle Daniel, son nom de famille aurait pu être Breton, notre dernier crucifié québécois en date; de quoi faire crèche dans Sainte-Marie-Saint-Jacques, car, plus « saints » auto-immolants que nous, on meurt!
Pourtant, celui ou celle qui prendra la parole dont vous parlez la portera à bout d’un seul bras, le poing de l’autre sur la table de l’Assemblée nationale en disant « Ça suffit de nous beurrer!!! »; celui-là ou celle-là, devra du peuple, et seulement de lui, porter le flambeau – et brûler l’intelligence ancienne, archaïque et obsolète, ralliant le vent mondial de liberté au souffle d’un Québec plus éveillé.
Vous annoncez l’avenir, monsieur Cloutier, déjà là comme un possible pays, mais cela force un système soit à tomber ou à écraser ce qui s’y oppose. L’évolution peut ne devenir qu’une involution, régression… mais heureusement, si je me fais religieux et dramatique, ce sera pour le pire à venir de la terre, l’infernal s’abattant sur nos têtes irréversiblement.
Comme disait une vieille voisine grincheuse qui œuvrait chez les sœurs grises, lorsqu’on lui parlait de problèmes écologiques : « De toute façon j’va’être morte à ce moment-là! »; des mots de pauvres gens entre peur et indifférence, ce qui peut revenir au même, la peur menant à l’indifférence à l'égard d'autrui.
Le plus étonnant, comme vous dites, c’est le silence de Québec-Solidaire là-dessus, le seul parti qui dénonce le néolibéralisme et qui prône des changements socialisants, tels le revenu minimal garanti (si cher à Bélisle Didier), ainsi qu’un Pharma-Québec, que le doc du PQ, le ministre de la santé Réjean Hébert, a qualifié, avec un simplisme de corporatiste parvenu, de mesure « extrême » - remarquez qu’il a évité le mot « extrémiste » mais l’a sous-entendu : ce ne peut être plus clair comme opposition néolibéraliste.
QS préconise aussi la nationalisation d’institutions financières, l’abolition des abris fiscaux et le partage du profit toujours mystérieusement en hausse des banques (ces « petites » entreprises ne connaissent pas la crise!). QS souhaitent ainsi qu’elles participent activement au développement social (à l’éducation par exemple – mesure qu’étrangement Charest a éliminée en 2006, comme pour accroître exprès le déficit des universités, sans compter le complotage de l’îlot Berri de l’UQÀM, de vrais indigestionnaires corporatistes-affairistes, ces recteurs et Compagnies!
Ils se plaignent déjà, ces recteurs et leurs associés mercantiles de coulisses, en marge du sommet sur l’Éducation, Denis Brière, recteur de l’Université Laval en tête, une des plus orthodoxes universités catholiques néolibérales du Québec avec Ottawa. Les universités McGill et Concordia suivront, vous verrez.
Et aucun journaliste ou média ne parle au sujet de ces recteurs de désobéissance civile ou d’obstruction par boycott, comme quoi le pouvoir d’argent obnubile : en pratique, et par abus médiatique, ces oligarques sont des défaiseurs de consensus ou de collégialité avant même qu’ait lieu le Sommet. Du pouvoir abusif, en voilà messieurs dames, en se vautrant dans leur limousine. Ce qu’ils ne veulent pas perdre, entre autres ristournes, ce sont tous les voyages, dépenses payées, que le marchandisage compétitif du savoir leur permet de faire à travers le monde, spécialement au Brésil où Charest aimait tant aller.
Alors comment s’expliquer le silence de QS sur la farce d’une dette et la reprise par le PQ du déficit 0 de lux lux clan Bouchard sous la forme d’un « équilibre » (dans le déséquilibre croissant) budgétaire? Faut croire que quand on arrive à s’élever dans les breloques protocolaires de la gouvernance britannique, on garde ses idées socialisantes à la maison et on s’articule tout en particules, dans le ton du cadre aristocratique du parlement – madame Françoise David, à la différence de la parvenance honorable de madame Marois, a de véritables lettres de noblesse d’origine familialo-ancestrale, ne l’oublions pas.
Enfin, vous, monsieur Cloutier, vous n’avez pas répondu à ma question laissée en commentaire suite à votre dernier article, "Réponse de la Banque du Canada" : pourquoi ne pas créer par le pouvoir citoyen, un trésor national parallèle à celui de l’État? Un fonds pour l’indépendance économico-politique du peuple québécois. Ce fonds, fait d’or massif, physique, (et quelques matières premières achetées au passage) engrangé en vue de pallier à l’effondrement de la monnaie en cours, constituerait une garantie et une force inaliénable au service du pouvoir politique autonomiste et socialisant du Québec.
Car il s’agit bien de socialisme, mais sans lourdeur de parti « pris » ou d’idéologie : le socialisant, c’est simplement le partage des richesses pour le développement humain, l’argent au service des humains, des citoyens d’un État, comme 99% + 1, pas, incomptabilistement que pour 1% – 99% - ce qui est la source des inégalités intestines systématisées. Argent et idéologie, 2 pouvoirs de corruption : préférons les faits et gestes de prise en charge du territoire et de l’État québécois.
Tous les économistes, juristes et autres agents ayant à cœur ce véritable changement démocratisant dont vous parlez, monsieur Cloutier, devraient être appelés à la barre de l’aménagement de ce fonds, que j’appelle « trésor national », puisque ce concept, dans sa source générique, renvoie au sens patrimonial autant qu’économique de la richesse d’une nation.
N’est-il pas temps, au-delà des orateurs manquants, dont votre parole revendique la présence, de passer à l’action : d’établir dans les faits une affirmation concrète du peuple par l’argent, du changement systémique dont vous parlez. Comment ne pas passer par le même (un rapport de force économique, le poids de l’argent) pour arriver au différent, à la différence d’un Pays? À une société décapitalisée par le pouvoir du bas, le pouvoir citoyen.
Vous, à titre de légaliste et d'indépendantiste, monsieur Cloutier, les Amis de Vigile et nous vigiliens, pourrions lancer cette véritable opération offensive d’« union sécessionniste », sous forme de fondation ou autrement. Sur la lancée de cette pierre de fondation viendrait se greffer immanquablement de nombreuses sources d’appuis et de revenus, des collectes de fonds sur d’autres sites Internet et médias sociaux favorables à la cause, échafaudant ainsi le mur de notre indépendance sur du solide et en solidarité avec et par la collaboration du peuple.
Pourquoi pas faire un dvd et un cd (visant les handicapés visuels, les personnes âgées, les auditifs, etc.) qui seraient à la fois un hommage à Bernard Frappier, une publicité pour Vigile, une promotion de l’indépendance du Québec et une collecte de fonds. Nous pourrions faire appel à notre ami Pierre-Karl Péladeau qui, à titre de nationaliste dévoué à la cause, nous fournirait gracieusement son réseau de promotion et de distribution (ses magasins Archambault musique entre autres) pour répandre le produit et la bonne nouvelle à travers le Québec.
À en juger par les guignolées « bonne conscience » corporatistes, médiatiques et affairistes, qui « profitent » amplement du temps des Fêtes, les coffres-forts du peuple ne fermeraient plus. Les organismes dits à but non lucratif reçoivent du gouvernement d’un côté et quêtent de l’autre, auprès du même dindon de la farce mercantilo-monétaire : le peuple-contribuable-citron à presser jusqu’à sec, poches vidées et surendettement par cartes de crédit plafonnées. Là se trouve le vrai déséquilibre budgétaire de la population, non plus celui imaginé par les riches. Le déséquilibre budgétaire n’est réel que dans la mesure où les mieux nantis s’en servent pour remplir leurs poches de Noël à eux.
La fin du monde, au-delà du 12 décembre qui vient, correspond à cette descente aux enfers alimentée par l’argent qui nous consume en dévaluation humaine. Alors tout est possible, le pire comme le meilleur.
J’attends humblement votre réponse, monsieur Cloutier, de vos merveilleuses terres de campagne enneigées, loin de notre noire et joueuse de Tour de la bourse de Montréal.
Réponse et question adressées à Me Pierre Cloutier
La guignolée du peuple : prérequis pour se faire cadeau d’un Pays
Suite à l’article L’Arnaque du siècle de Pierre Cloutier
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
4 commentaires
Chrystian Lauzon Répondre
15 décembre 2012Monsieur Gignac,
Merci beaucoup pour vos messages positifs! Pour ajouter à votre enthousiasme j’ai ces quelques pensées. Votre dernier commentaire m’a fait quelque peu réfléchir.
La soif et l’euphorie du pouvoir-argent m’apparaît la clef de ces politiciens girouettes de gauche et de droite. La différence n’est pas dans la croyance qui s’use, ce qui est toute hommerie banale, mais la conviction qui trouve en soi sa fermeté face à l’extériorité négative.
Cette conviction intérieure, bien que rarissime, a ses modèles dans l’Histoire. Celui qui m’est venu, suite à vos propos sur le colonialisme britannique, et par un hasard heureux, m’a été rappelé par un film, Amazing Grace (La grâce du ciel), réalisé par Michael Apted, sorti en 2006.
Ce film relate l’abolition de l’esclavage des noirs pratiqué par l’Empire britannique, une lutte qu’un seul homme politique acharné suffit à gagner à la Chambre des communes, contre le pouvoir de l’argent et l’opinion publique : William Wilberforce.
Sur Wikipédia on dit de lui :
« William Wilberforce (24 août 1759 - 29 juillet 1833) est un homme politique et philanthrope britannique qui fut l'un des meneurs du mouvement abolitionniste.
Il mena la campagne parlementaire contre le commerce des esclaves durant près de 26 ans jusqu'au passage du Slave Trade Act de 1807. Il fut proclamé citoyen français par l’Assemblée nationale législative le 26 août 1792. »
Ce qui aujourd’hui peut sembler évident ne l’était pas il y a 200 ans. Ce qui semble indicible et infaisable à l’Assemblée nationale du Québec aujourd’hui, même par des péquistes soit disant social-démocrates, deviendra une évidence par le peuple et le courage d’un seul humain multiplié en appuis, qu'il s'avère politicien ou citoyen.
Gardez le cap! nous dit encore Bernard Frappier, notre mentor de l'indépendance citoyenne omniprésent.
Il a aussi suffi d'un Thomas Edison pour éclairer l'humanité au complet et d'un unique René Lévesque pour nationaliser l'électricité du Québec. Et tout le monde en profite, même les néolibéraux, hélas!
Archives de Vigile Répondre
11 décembre 2012Cristal de Paix
Dans un article publié vendredi dernier, dans le Devoir, un lecteur que je résume, écrit ceci: C'est le fait de croire qu'on ne pourra jamais parvenir à la souveraineté qui a amené, dans le passé, bon nombre de nos leaders politiques québécois à se laisser tenter par la corruption. C'est en tout cas la thèse que défend un historien québécois, Stéphane Kelly, dans un livre intitulé "La petite loterie", publié en 1997, chez Boréal.
Ce livre explique comment la Grande-Bretagne a pu maintenir très longtemps sa domination sur ses nombreuses colonies en favorisant un système de corruption chez les élites des peuples conquis etc. Ça ne vous fait pas penser à ce que nous avons vécu au Québec ces 9 dernières années avec ce gouvernement corrompu qui était au pouvoir?
André Gignac 11/12/12
Archives de Vigile Répondre
11 décembre 2012À Cristal de Paix.
J'ai beaucoup de difficultés à répondre à votre suggestion, non pas parce que je ne la trouve pas intéressante, mais tout simplement parce que je connais mes forces et mes faiblesses et que je ne suis doué d'aucun talent pour l'organisation.
Par contre, j'ai toujours été doué - je pense - d'une intelligence prospective qui m'incite à m'intéresser au changement, au possible, à l'inédit, à ce qui sort des sentiers battus.
Pour employer une image, dans une armée, je ferais un très mauvais général, mais par contre je ferais possiblement un très bon éclaireur mettant mes énergies et mes talents dans les services de renseignement.
Bref je suis un homme de réflexion plus que d'action.
D'autre part, j'essaie tant bien que mal dans ma vie de respecter la loi de l'économie de l'effort pour atteindre le maximum de résultat. Cette loi n'a rien à voir avec la paresse. Au contraire, elle exige rigueur et discipline mais aussi humilité de reconnaître qu'il faut la plupart du temps savoir bien planter une petite graine en terre que de se lancer dans les 12 travaux d'Hercule.
Par contre, si un mouvement devait se dessiner à l'horizon dans le sens où vous le suggérez, j'en ferais sûrement partie.
Pierre Cloutier
Archives de Vigile Répondre
11 décembre 2012Cristal de Paix
Je trouve génial votre idée de créer un fond parallèle par le peuple pour le peuple; c'est un excellent moyen de sortir de ce bordel capitaliste qui enrichit de plus en plus les riches et les paradis fiscaux tandis que les pauvres en arrachent de plus en plus en cr.... Je suis prêt à contribuer tout de suite à votre fond lorsqu'il existera. Vous êtes plein de bonnes idées et c'est toujours agréable de vous lire; vous sortez de l'ordinaire. Bravo!
André Gignac 11/12/12