Du Chef PKP au Chef Picard

Il faudra Nous pour leur dire

De définir l'État républicain de nos nations ré-unies

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Tribune libre

S’il avait su se retourner sur un 30 sous à son effigie poing levé (notre première monnaie frappée souverainement), PKP aurait non seulement rappelé « l’intrégalité » (1) du territoire, mais son intégrité inébranlable, de chef… à chef retournée. L’objectif de ce premier Conseil national pour lui, PKP, n’était-il pas d’amplifier sa crédibilité auprès des militants, membres téléspectateurs et autres? Et que dire auprès de la médiacrassie, qui n’attend que ses faux pas dans l’arène politique – ce que le texte massue de Michel David au Devoir, fédéralisés tous deux, n’a pas manqué de marteler à double clou plutôt qu’un, dans un élan de christianisme automutilant qu’il représente dans un style parfait. (2)

Avoir laissé dardé par les picardiennes fléchettes le Conseil national des militants indépendantistes, quel retour aux sources, sur le plancher des rapports de forces et d'alliances! Ne restait plus, pour saisir l’autre combat, l’anglo vs franco de langue conquérante à résistante, qu’à inviter Richard Henry Bain, vous savez ce criminel dont le procès n’est pas encore en cour(s) – gouvernance libéralo-couillardienne aidant… ou nuisant sans doute. J’en reviens pas encore de ce plantage à notre Conseil national du PQ, de même relâchement que la dé-motion suicide collectif certifiée unanimement par l’équipe d’Agnès Maltais, nous islamophobilisant sous la tutelle fédérale de DavidQS.

Mais ne pas avoir retourné le fer dans la plaie nord-amérindienne, déjà amplement ouverte, pointe remplie du poison Charest d’une entente contractuelle sur le Plan Nord faite exclusivement avec les Cris mis en supériorité de tribu anglophone sur les autres, lui rappelant qu’il n’a soulevé aucun mouvement indépendantiste anti-canadian, ni au sein de SON Assemblée, encore moins au cœur des peuples-tribus qu’il prétend représenter avec égalité, équité et justice de terrain, (3) voilà qui révèle de la part de PKP un manque d’esprit, non plus seulement une méconnaissance historico-législative de nos lois et liens de sang - loi 99 et autres traités, pactes, alliances et paix des braves amérindiennes.(4)

J’aurais tellement apprécié un PKP s’adressant ainsi, d’aplomb, au Chef Picard :

« Cher Chef Picard, de chef à chef, si vous permettez, de quel indépendance Nous parlez-vous ici? Laquelle revendiquez-vous au sein des Premières Nations? Que vous ne représentez que nationalement hélas, ne l’oublions pas, car vous subissez un autre cadre de dépendance et soumission à part le Canada : celui de l’Assemblée national, non plus régional, bien anglophile de la Confédérations des Premières Nations, représentée par le Chef national, Perry Bellegarde (originaire de la Première Nation de Little Black Bear située sur le territoire visé par le Traité no 4 : Colonie de File Hills, Saskatchewan). (5)

Vous avez donc 2 indépendances à faire avant de vous intégrer, librement, à la Nôtre, et former unité nationale et territoriale du Québec de fait. Cette double mobilisation de séparation du Canada, ce carcan-nada, nous annoncez-vous ici ce soir que vous la mettez en marche pour de vrai et de bon? Pour le Vrai comme dans Victoire du réel État sur l’imaginaire Pays ou le faux de l’West canadian, dont l’apartheid copie invasive, ces West Islanders, se rebellent encore via l’immigration syrienne contre le français et la loi 101? Pour éveiller un peu mes amis Duceppe et Landry, ne sont-ce pas eux, ces anglosphileux inintégrables qui font preuve de désobéissance civile? Ce n’est pas qu’aux démunis syriens que devrait s’appliquer la mise à l’épreuve d’identité nationale avant de voter proposée par Jean-François Lisée (pour une fois qu’il pointe les bonnes cibles, mais les West Islanders, leur posant un ultimatum d’extradition vers leurs homonymes West orangistes, le plus court possible dans le temps.

{Si de tels déclarations anti-canadian de double assimilation vous prenait en cette assemblée et la vôtre, passant de clans à démocratie réelle, j’en serais au Premier Chef fier et prêt à saisir la hache de guerre avec vous par 8 000 000 de mains multipliées et métissées serrées. Guerre finale de séparation sans retour! LA GUERRE DES BRAVES!

{{Pour ce qui est des aménagements de gouvernance, pas de territoire puisqu’indivisible si nous partageons les mêmes fins désormais. Je vous dis : faites-les donc vos premiers pas en rejetant le Canada et ses anglos-Cris associés, tout cet angloanthropophalosexisme privatif et lucratif chefferies de bandes et banditisme qui vous appauvrit comme nous. Alors nous saurons faire les pas, de grands pas marqués et marquants de nos liens nous liant d’empreinte de sang, pour construire ce pont rebonifié en une solidarité sans faille. Solidarité dont j’entends déjà harmonieusement l’écho de la danse indienne rendant hommage à nos métissages magiques, célestes et enrichissants : illimités!

{{Danse de nos peuples ré-unis résonnant d’ici vers la planète entière, dans la joie de provoquer le retour à toutes nos valeurs d’indépendances nationales et sociales, d’économique à linguistique. Un gros pow-wow, tel un {Big Bang universalisant!»

Voilà un modèle stratégique de discours qu’aurait pu livrer… historiquement, PKP. Discours annonciateur, constitutionnel et doctrinaire, visant dès maintement notre avenir consensuel, contractuel, ré-unissant toutes les tribus québécoises devenues démocratiquement un «Nous-nations» du Québec, à hauteur d’État pris en mains. Mais à part PKP lui-même, lorsqu’il est présent (de corps et d’esprit percussif idéalement!), qui le conseille pour le porter à une telle hauteur d’affirmation? Je vois plus de ramasseurs de pots… cassés cherchant où la petite monnaie est cachée, que de fleurs épanouissantes à l’intérieur, n’y trouvant plus qu’une vague gouttelette d’eau vive pour nourrir la Cause. De là, mon rappel : où est la COLLÉGIALITÉ stratégique, exigence première d’une cause qui vise à faire d’une peuple un État représentatif de facto comme de jure. De la somme d’État, je n’entends qu’un somme politicaillée de ronflements… d’Éteint.es, cette tendance lourde et morte des politiques pris dans le bitumineux léthargisant.

Suis-je seul à percevoir ce rapetissement dans ce qui devrait dans les élu.es nous faire, tels que nous pourrions être, des géants?

https://www.youtube.com/watch?v=i0giWOmO6_M (6)

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Sources et notes:

1- Terme que j’emprunte au patriote Marcel Haché, tiré de son commentaire sous son propre texte « Vaste chantier »…A-t-il un pilote, oui ou non, le navire amiral ? La lutte de l’Indépendance, c’est une lutte de Libération : http://vigile.quebec/A-t-il-un-pilote-oui-ou-non-le#forum

2- http://www.ledevoir.com/politique/quebec/456092/l-ineptie-du-chef : 24 novembre 2015, Michel David.

3- « Jeune fille Crie née à Val d’Or, étudiante à Québec, Maïté Labrecque-Saganash « revendique haut et fort son identité autochtone. Elle prêche pour qu’on revisite de toute urgence les rapports avec les Premières Nations et rêve d’une société plus juste, selon un modèle républicain, au nom d’un Québec indépendant. » (…) . En 2013, elle commence à militer pour le Parti Québécois. » … « En janvier 2014, Maïté Labrecque-Saganash était whip de l’Assemblée lors du 22e Forum étudiant.
Dans dix ans, que sera devenue cette jeune femme ? demande Renaud Philippe, le photographe du Devoir.
Elle répond: « J’aimerais faire de la politique active pour les Cris. » Pour les convaincre de devenir indépendantistes eux aussi ? « On a encore peur des institutions dans les communautés. Il y a du népotisme encore, et tellement de choses à faire pour assurer la place des femmes. C’est un défi. » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/454106/plint-chaud-maitee-labrecque-saganash-au-cri-du-pere

4- Voir le remarquable texte, prémonitoire d'un "faire État" pour vrai, historico-géopolitique, de Jean-Claude Pomerleau: http://vigile.quebec/Le-Chef-Picard-et-la-partition

5- http://www.afn.ca/fr/nouvelles-et-medias/dernieres-nouvelles/11-27-15-allocution-du-chef-national-de-lapn-perry-bellegarde-au-club-rotary-de-toronto-il-est-temps-detablir-de-nouvelles-relations-de-nation-a-nation-et-de-combler-lecart : « Le 27 novembre 2015

(Ottawa, ON) – Le Chef national de l’Assemblée des Premières Nations (APN), Perry Bellegarde, a pris la parole aujourd’hui au Club Rotary de Toronto. Il a parlé des possibilités d’une collaboration fondée sur une relation de nation à nation entre les Premières Nations et le gouvernement fédéral portant sur des priorités communes afin de combler l’écart entre les citoyens des Premières Nations et les Canadiens sur le plan de la qualité de vie.
« Combler l’écart signifie prendre l’engagement de remédier aux inégalités de longue date entre la population des Premières Nations et les Canadiens ainsi qu’aux violations des droits de la personne vécues par les Premières Nations » , a déclaré le Chef national Bellegarde. « Les inégalités sont stupéfiantes et elles nous empêchent d’avancer. Les Premières Nations sont prêtes à collaborer avec le gouvernement afin de bâtir un avenir meilleur pour nos enfants, des communautés plus sûres pour notre peuple et un pays plus fort pour nous tous. Combler l’écart nous permettra à tous de réussir, car quand les Premières Nations sont gagnantes, le Canada l’est aussi. … ».

Notons-le : on est, par ces déclarations pro-canadians, à des milliers d’arpents de neige de la revendication à l’indépendance associative avec celle du Québec/Parti Québécois, énoncées par le Chef Picard. Sa première indépendance à faire : c’est face à sa Confédération anglo-canadian, et au gouvernement fédéral. Sa première séparation, plus qu’un chantage, devrait s’opérer à ces paliers de gouvernements. Quitter sa confédération serait un grand pas de fait : d’autant que lors de référendum Québécois de 1995, n’eut été l’achat du vote des Cris et leur complicité de propagande anti-indépendance, nous serions déjà indépendant – se reporter pour preuves au livre du Patriote de l’année 2015 de la Société Saint-Jean Baptiste de Montréal, Robin Philpot, Le référendum volé – 20 ans plus tard (Nouvelle édition enrichie), éditions Baraka Books (Président et éditeur : Robin PHILPOT), Québec, 2015, 270 pages.

Voici, de plus, un extrait de la Charte canadienne des Premières Nations, qui encadre l’Assemblée régionale et les Premières Nations du Québec : « http://www.afn.ca/fr/a-propos-apn/charte-de-lassemblee-des-premieres-nations : « CHARTE DE L’ASSEMBLÉE DES PREMIÈRES NATIONS : Ceci est une version modifiée de la Charte originale adoptée en 1985 qui incorpore les changements apportés jusqu'en 2003. - Avril 2003, Charte :
NOUS LES CHEFS DES PREMIÈRES NATIONS INDIENNES DU CANADA AYANT DÉCLARÉ:
QUE nos peuples sont les peuples originels de cette terre ayant été placés içi par le Créateur;

QUE le Créateur nous a donné des lois qui gouvernent toutes nos relations pour que nous puissions vivre en harmonie avec la nature et le genre humain;

QUE les lois du Créateur ont défini nos droits et responsabilités; … »

Le Chef Picard et son Assemblée, de même que les tribus qu’il représente ne sont pas sortis de l’auberge canadian pour prétendre à une indépendance « de fait », vers une vision et une gouvernance d’État-nation québécois, d’abord face à la Confédération hors-Québec dont il fait partie, enclavage de bandes ayant ses contraintes confédératives à intérêts spécifiques.

Enfin, une dernière référence : http://www.afn.ca/fr/a-propos-apn/chronologie-des-chefs-nationaux : par tradition, les nord-amérindiens, anglicisés, sont pour la plupart des Cris… de l’Ouest. Ces derniers sont associés en complicité « bargaining power » au pouvoir du système fédéraliste canadian central et centralisateur. Quand le Chef Picard prétend à une « indépendance », on peut se demander de qui et de quel pouvoir? fédéral canadian? De l’Assemblée de la Confédération de Premières nations canadians dominée par des anglos-Cris? La preuve lui revient de fait et à faire.

6- Loco Locass, les paroles de la chanson Les Géants :
http://www.parolesmania.com/paroles_loco_locass_58033/paroles_les_geants_1484338.html


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2 commentaires

  • Chrystian Lauzon Répondre

    23 décembre 2015

    Bien que tardivement, si Vigile me le permet, je vais faire les corrections suivantes à mon texte.
    La première, que tout Vigilien digne de ce nom a sans doute devinée : il fallait distinguer l’Assemblée nationale (canadian) de la régionale (celle du Québec) des Premières Nations. La première, la canadian, est présidée par le chef Perry Bellegarde, tandis que la québécoise et régionale, est représentée par le chef Ghislain Picard (le Labrador est aussi représenté par lui). C’est ainsi qu’il fallait lire (lorsque je m’imagine PKP parler à ma place) : "« Cher Chef Picard, de chef à chef, si vous permettez, de quel indépendance Nous parlez-vous ici ? Laquelle revendiquez-vous au sein des Premières Nations ? Que vous ne représentez que RÉGIONALEMENT (et non pas nationalement)… »"
    La correction est majeure dans le sens que l’Assemblée représentée par M. Picard DÉPEND de l’orientation canadian anglaise des Amérindiens, et plus ethnocentriquement du pouvoir Cri. Ce qui est une première dépendance dont les Amérindiens du Québec devrait se séparer pour prétendre à une souveraineté réelle.
    La deuxième correction relève d’une erreur technique de transfert du texte vers Vigile. Le caractère gras devait s’arrêter avec la fin du propos imaginé de la bouche de PKP.* Alors, serait apparu distinctement les caractères gras dans mes sources et notes en fin de texte, qui visaient à montrer le fédéralisme du chef Bellegarde d’une part, fédéralisme encadrant le pseudo-souverainisme ludique de boutade du chef Picard.
    D’autre part, je visais à signaler que la représentante réelle de l’indépendance amérindienne existait en cette personne exceptionnelle, et Crie en plus, Mme Maïté Labrecque-Saganash. Un nom à retenir : c’est elle que PKP aurait dû inviter à prendre parole au Conseil national du PQ puisqu’elle est membre du Parti québécois d’une part, et qu’elle reformule déjà une "alliance", que dis-je, une fusion étatique d'identité québécoise "franco-amérindienne" visant des libérations réciproques de pouvoirs locaux et fédéraux abusifs, de même que de nature tribale (sortir d’un mode foncièrement népotiste et antidémocratique des sociétés amérindiennes).
    De plus, avec Mme Labrecque-Saganash, c’était la libération, et de la femme amérindienne (incluant celles maltraitées récemment et dont PKP fit juste cas) et celle des JEUNES amérindien.nes qui étaient touchées – jeunesse amérindienne majoritaire doit-on le répéter.
    Encore un rendez-vous raté, de PKP comme du PQ. Dommage! Un autre dossier sous-développé, maltraité ou intraité, et laissé sans stratégie au PQ. Ce dossier reste donc en suspens et reviendra hanter l’indépendance du Québec… qui ne se fera pas sans EUX, aussi brillants que Nous nous pensions!
    *Cette erreur technique de transfert à Vigile se poursuit ici dans ce commentaire. J'ai tenté d'éliminer ce caractère gras généralisé tel un virus, rien à faire. Et Vigile semble rien y pouvoir non plus.

  • Gilles Verrier Répondre

    29 novembre 2015

    Aujourd'hui, le problème de la Grande Alliance historique se situe dans le fait que les Québécois comme les Amérindiens ont tourné le dos à leur patrie Néo-française, cette époque fondatrice qui ancre la communauté des Fontaine, Bellegarde, Riel, Picard, d'une part, et les Morin, Fortin, Tremblay d'autre part dans la terre du continent. Tant que nous renoncerons pas à cette fausse libération, essentiellement de se couper de notre héritage commun, un héritage qui brille pourtant comme une épopée sans égale dans l'histoire de la colonisation des Amériques, la division entretenue nous affaiblira. Pour les Québécois, la grande patrie, celle qui marque notre continentalité partagée avec les Amérindiens, les Canadiens-français et les néo-français des États-Unis (dont nous sommes toujours, ontologiquement et comme foyer original de déploiement) ne s'oppose nullement au Québec pays. Bien au contraire, cette ouverture aux nôtres, sans concession sur nos propres objectifs politiques, enrichirait notre propre quête. Et là-dessus, je pense que je rejoins l'auteur.
    Les pionniers de l'indépendance moderne ont beaucoup défendu l'idée qu'il fallait couper avec les nôtres hors Québec et cesser de revendiquer nos attaches continentales pour que le Québec devienne un pays. Ayant pour urgence d'affirmer la modernité du Québec et d'abattre la tradition portée par Lionel Groulx, ils ont sous-estimé le fait de longue durée qui fait du Québec, malgré les désaccords politiques, le berceau et le phare de la francophonie continentale et l'acteur qui, en regard de sa puissance politique, est le plus en mesure de témoigner pour aujourd'hui et pour demain de la rencontre fructueuse et bénéfique qui se prolongea pendant près de deux centenaires entre les indigènes d'Amérique et les Français-Néo-français.