Claude Lévesque - La Chambre basse de la Fédération de Russie, la Douma, a approuvé en première lecture, cette semaine, une nouvelle loi qui multiplie par 200 le montant des amendes imposées aux citoyens qui participent« activement » à des manifestations non autorisées.
Plusieurs députés d’opposition ont dénoncé les nouvelles mesures, y voyant une tentative d’étouffer la critique et mettant le pouvoir en garde contre la colère et les possibles débordements qu’elle pourrait susciter. Mardi, jour du vote en première lecture, la police a arrêté le chef et plusieurs membres du parti d’opposition Yabloko, qui tentaient de manifester à l’extérieur du parlement.
Faisant fi des critiques, Vladimir Poutine, le président russe, a par ailleurs nommé à de hauts postes certaines des personnalités les plus détestées de son entourage.
Plusieurs manifestations réunissant parfois plus de 100 000 personnes ont eu lieu à Moscou pendant l’hiver au lendemain des législatives jugées truquées et au cours de la campagne pour la présidentielle qui a suivi et qui s’est terminée avec le retour à la fonction suprême de M.Poutine. La veille de la prestation de serment de ce dernier, début mai, une nouvelle manifestation a dégénéré en un violent affrontement avec la police dans un parc de Moscou. Des centaines de protestataires ont été arrêtés, et plusieurs dizaines d’entre eux ont été blessés.
Human Rights Watch a sévèrement condamné ces arrestations, qui auraient visé aussi bien les manifestants pacifiques que la poignée de casseurs, et l’usage d’une « force excessive ». « Même quand une protestation publique devient désordonnée et que les policiers font face à de la violence de la part de certains protestataires, cela ne justifie ni l’usage sans discernement d’une force excessive ni les détentions arbitraires », a écrit Hugh Williamson, le directeur de la division Europe et Asie centrale de HRW, dans un communiqué.
Après ces événements, les opposants au maître du Kremlin ont organisé des manifestations quotidiennes dans différents parcs et boulevards de Moscou, chaque fois dispersées par les forces de l’ordre. D’autres politiciens appartenant à des partis d’opposition ont été emprisonnés.
La nouvelle loi fait passer l’amende pour la participation à une manifestation interdite de 160 $ à 32 250 $.
Vladimir Poutine a succédé à Boris Eltsine comme président de la Russie en 1999. Il a occupé ce poste pendant deux mandats, de 1999 à 2008, avant de le céder à Dmitri Medvedev puisque la loi lui interdisait de solliciter un troisième mandat consécutif.
Disons-le tout de suite, le Québec n’est pas la Russie, même si les deux pays possèdent beaucoup de taïga et de toundra et qu’ils subissent des hivers la plupart du temps rigoureux. D’abord, les Russes réussissent mieux le bortsch, et les Québécois la… poutine. Ensuite, les systèmes politiques sont différents. Les hommes qui les dominent aussi. Idem pour la férocité de la répression, la plupart du temps. D’autre part, il faut remonter beaucoup plus loin dans l’histoire du Québec que dans celle de la Russie pour pouvoir parler sans déconner d’une opposition qui a recours aux bombes et aux prises d’otages.
Cela dit, les politiques gouvernementales font de très nombreux mécontents dans le monde entier par les temps qui courent et le dialogue, entre deux élections, se limite souvent à ces deux mots : cause toujours…
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