De toute évidence, cette campagne non désirée et vieille d'à peine quatre jours dérape dans les insultes et annonce des jours encore plus rock'n'roll jusqu'au 8 décembre.
Après Pauline Marois, qui a traité Jean Charest de «menteur» hier matin pour sa promesse de maintenir à 7 $ le tarif des garderies subventionnées, c'est au tour de la ministre des Finances d'y aller d'une montée de lait, très loin de la rectitude politique à laquelle les politiciens s'astreignent habituellement.
Crêpage de chignon
Le crêpage de chignon s'est produit vendredi lors de l'enregistrement de l'émission politique Larocque-Lapierre, que l'on pourra voir aujourd'hui à midi et qui est disponible sur le réseau Canoë.
Le débat entre les représentants des trois partis a rapidement dégénéré lorsque Gilles Taillon et François Legault ont réussi à mettre la ministre Monique Jérôme-Forget sur la défensive.
Lorsqu'il a été question d'Hydro-Québec et du programme d'infrastructures versus la dette, la ministre n'a pu s'empêcher de lancer à Gilles Taillon «Yé con», que l'on entend distinctement dans l'échange.
Plus tard, alors qu'elle débattait avec François Legault de la prétendue hausse de la TVQ que le député péquiste voudrait, selon elle, la ministre l'a traité de «polisson» après que les deux se furent accusés mutuellement de mentir effrontément.
La ministre s'en est même prise à l'animateur Jean Lapierre, l'accusant de donner trop de temps à ses adversaires.
Des excuses
Joint hier, le député adéquiste Gilles Taillon a jugé que les propos de la ministre des Finances étaient «inacceptables». Monique Jérome-Forget «est incapable d'endurer la chaleur dans la cuisine, dit-il. J'exige des excuses pour ces propos qui n'ont pas leur place dans un débat politique serein.»
Joint lui aussi hier, François Legault estime que la ministre «a sauté une coche parce qu'elle était déclassée et se trouvait sur la défensive». Il a déploré son «attitude inappropriée» dans un débat public.
Hier matin pourtant, le premier ministre Jean Charest avait souhaité que la campagne «se fasse sur les idées» et non pas sur les personnalités.
Il a vite déchanté plus tard en apprenant que Pauline Marois l'avait traité de «menteur» avec sa promesse de maintenir à 7 $ le tarif des garderies subventionnées. Il s'est demandé «où Pauline Marois s'en va» avec cette invective «après seulement quatre jours de campagne». Qu'est-ce que ce sera après 30 jours? a-t-il ajouté.
Jean Charest n'a pas voulu commenter la foire d'empoigne entre péquistes, survenue dans la circonscription de L'Assomption.
«Je n'ai pas été informé de tous les détails de l'événement, qui a sans doute été très coloré», a dit le premier ministre à Victoriaville, avec le petit sourire du gars qui n'en demandait pas tant...
ychartrand@journalmtl.com
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La ministre Jérôme-Forget s'excuse
La Presse lundi 10 novembre 2008
(Québec) On savait que sa «sacoche» contenait un carré de soie controversé et des milliards. Mais elle contenait aussi une lettre d'excuses.
Monique Jérôme-Forget craint d'avoir mis le Québec à l'envers en lâchant «il est con» à un de ses adversaires sur le plateau de l'émission Larocque-Lapierre diffusée par LCN.«Si j'ai blessé quelqu'un, je le regrette. J'ai exprimé ma frustration, mais je n'aurais pas dû», a déclaré de guerre lasse la ministre des Finances, hier soir, dans un entretien avec La Presse. Depuis 24 heures, les mots qu'elle avait laissé échapper lors de l'enregistrement avaient déclenché une cascade de commentaires et de réactions, un débat qui risquait de s'emballer. Déjà, hier, LCN avait interrogé des citoyens qui, unanimement, désapprouvaient la sortie intempestive de la ministre.
Dans un débat intense avec l'adéquiste Gilles Taillon et le péquiste François Legault, Mme Jérôme-Forget avait laissé tomber «il est con» tandis qu'on voyait M. Taillon à l'écran.
L'adéquiste, outré, a réclamé des excuses par voie de communiqué. Refusant de plier l'échine, Mme Jérôme-Forget a alors expliqué que l'épithète ne s'adressait pas à lui, mais bien à son vis-à-vis péquiste, François Legault.
Elle a refusé de s'excuser jusqu'à hier soir. Interpellé à ce sujet, en Outaouais, Jean Charest a cautionné le refus de Mme Jérôme-Forget, «Ce sont des propos échangés dans le feu de l'action. J'espère qu'on ne s'oriente pas dans ce genre de campagne négative», a-t-il soutenu. Et la demande d'excuses «venait de quelqu'un qui n'a pas été visé», a observé M. Charest.
Mais en soirée, la Dame de fer a plié les genoux et a admis ses torts. Elle a tenu, toutefois, à donner le contexte de sa bévue. Elle avait chuchoté son «il est con» à l'endroit de François Legault, mais elle s'adressait en fait à son adjointe, près d'elle lors de l'enregistrement. Elle s'est rendu compte, une seconde trop tard, que le micro épinglé à son revers avait tout capté.
«C'était un débat plus qu'intense, on ne me laissait pas terminer mes phrases», a expliqué hier Mme Jérôme-Forget.
Joint hier soir, François Legault semblait exaspéré. «Il est temps que ça finisse, ces affaires-là. On se doit de parler du fond des choses», a-t-il lancé. Joint dans l'Outaouais, Gilles Taillon a accueilli avec un éclat de rire toute la controverse autour de cet impair.
Sanguine, Mme Jérôme-Forget n'en est pas à ses premières colères ni à ses premières gaffes devant un micro.
Peu après son élection, en 2003, elle avait dû s'expliquer pour avoir enguirlandé une vendeuse dans une boutique de luxe qui refusait de lui échanger le foulard de soie Hermès qu'elle avait reçu en cadeau.
La ministre des Finances aime les déclarations percutantes, imagées. La semaine dernière, elle a soutenu avoir «une sacoche à double fond» en annonçant un surplus inattendu de 484 millions dans les finances du gouvernement. Elle a aussi, par le passé, accusé ses collègues masculins, qui souhaitaient plus de chantiers, d'avoir le «complexe de la pépine».
Source: http://www.cyberpresse.ca/actualites/elections-provinciales/partis/200811/10/01-37951-la-ministre-jerome-forget-sexcuse.php
La ministre sort de ses gonds - La ministre Jérôme-Forget s'excuse
Elle traite le député Gilles Taillon de «con» et l'ex-ministre François Legault de «polisson».
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