Troisième réponse à M. Barberis-Gervais

La paix des Braves

Chronique de Richard Le Hir

[M. Barberis-Gervais a décidé de ranger les armes->27128], j’en fais autant. La seule fois de ma vie que j’ai refusé une main tendue, c’était celle de Pierre-Elliot Trudeau, et je m’en enorgueillis.
Comme il trouve néanmoins le moyen de me lancer quelques messages, vous comprendrez que j’en fasse autant.
Toute la lumière n’a pas été faite sur le référendum de 1995. Il est donc imprudent pour quiconque de porter un jugement définitif sur ce qui a bien pu se passer, et les responsabilités de chacun. Cela explique peut-être pourquoi certaines personnes n’ont pas engagé contre moi les poursuites que d’autres auraient pu croire nécessaires.
Quelques mois après le référendum, je me suis retrouvé au pied de l’ascenseur de l’Assemblée nationale à attendre ce vétuste engin en compagnie de Jacques Brassard et de celui qui était alors mon attaché, Jacques Dubuc. Sans doute pour me témoigner sa sympathie devant mon allure déconfite, Brassard me dit : « Tu sais, Richard, c’est sale la politique ». Je me suis alors tourné vers lui pour lui répondre sur le même ton : « Tu sais, Jacques, ce n’est pas la politique qui est sale, c’est ceux qui la font ».
Ce que je sais pour en avoir été profondément affecté et mis des années à m’en remettre, c’est qu’on a cherché délibérément à me nuire, et j’ai répondu du tac au tac. M. Barberis-Gervais n’a pas le monopole de la vindicte, et il devrait être d’autant mieux en mesure de comprendre de quoi je parle.
Pour éviter d’envenimer la querelle, et parce qu’aujourd’hui nous sommes sollicités par des tâches plus urgentes et que notre idéal est désormais à portée de la main, je me suis abstenu dans mes réponses de relater certains autres faits (notez bien, des faits, pas de la gesticulation) qui ne pourraient qu’attiser nos divisions, pour le plus grand bonheur de nos adversaires pour qui une « diversion » serait un cadeau de la providence. Je préfèrerais de beaucoup ne pas avoir à le faire.


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    16 avril 2010

    {La colère de l’indépendantiste
    Affreux ce colletage entre Le Hir et Barberis-Gervais. Beau spectacle sur Vigile.

    Le Hir a fait ce qu’il a fait. Pour moi, son cas était réglé : l’homme a un orgueil démesuré. Le revoilà animé d’une foi « scientifique ». L’enfant prodigue revient au bercail. On l’applaudit, d’autant plus qu’il nous abreuve d’analyses autant pertinentes que percutantes. J’estime qu’il est définitivement sur la voie de la rédemption. Les catholiques convaincus apprécieront.
    Je le dis d’emblée : je déteste ce chamaillage qui vire au brettage entre deux duellistes d’une époque révolue. La fine lame de l’un contre la fine lame de l’autre. Si je ne perce pas ton cœur, peut-être atteindrais-je ton bras armé pour que tu te taises. Ça frise la décadence aristocratique.
    Vous avez fait la paix? J’en doute. Vous êtes de vieux coqs, ayant toujours main sur le pommeau de votre épée. La rancune est le charbon de vos rages. Pourtant, je vous aime. Je ne voudrais pas que vous me déceviez.
    Les accusations, les menaces de poursuite, le gant haut levé qui gifle, les coups de Jarnac, cela suffit messieurs. Les témoins ahuris qui vous observent préfèrent la chasse à courre : le gibier Charest et consort qui s’enfuit sous les buissons , ainsi que le sombre maître des alpages, le bouc Harper. Épargnez-nous ce tapage de hobereaux intempestifs qui risque de vous condamner au ban, alors que la république est à l’ordre du jour.
    Messieurs, on se ressaisit pour pourfendre l’ennemi. Pas de quartier.

  • Raymond Gauthier Répondre

    16 avril 2010

    Très heureux qu’on arrête enfin de se chamailler comme des enfants d’école.
    Nos munitions, au lieu de les gaspiller en tirant sur nos propres alliés, gardons-les donc pour cibler nos véritables adversaires communs. Nous en aurons encore grandement besoin. Peu importe où nous logeons sur l’échiquier politique, peu importe les griefs qu’on a emmagasinés dans la besace de la rancune. Parfois, on se croirait sur la tour de Babel.
    Ce n’est pas dans la discorde que nous parachèverons l’ouvrage sublime auquel nous nous sommes consacrés : ce Pays à libérer. Nous aurons en masse de temps pour nous disputer et régler nos comptes quand l’œuvre sera accomplie.
    Raymond Gauthier

  • Archives de Vigile Répondre

    16 avril 2010

    Je suis tout à fait d'accord avec les énoncés de M. Claude Thompson. J'ai beaucoup de respect pour M. Barberis-Gervais et aussi pour M. Le Hir et il serait dommage que deux personnes de votre envergure n'unissent pas leurs forces pour que, la main dans la main, avec tous les Québécois, nous nous sortions de cette spirale néfaste de saletés politiques. Tous les éléments positifs du Québec doivent être mis en commun pour, enfin, cesser de nous agenouiller. Il n'y a rien de plus puissant qu'un peuple uni. Nous avons tous, au cours de notre vie commis des impairs. Souvent les blâmes que nous nous faisons sont des questions de perceptions, de compréhensions. Aujourd'hui, au moment présent, la main dans la main, préparons-nous de meilleurs demains.
    Ivan Parent

  • Claude G. Thompson Répondre

    16 avril 2010

    Monsieur Le Hir, merci.
    J'en profite pour remercier également monsieur Barberis-Gervais.
    Je crois cincèrement que des individus comme vous répondent davantage aux attentes que nous pourrions avoir quant aux opinions que vous êtes susceptibles d'avoir sur des questions aussi importantes que celles qui se posent faces aux événements auxquels Jean Charest et son gouvernement nous confrontent, qu'aux points de vues que sont les vôtres sur des événements passés qui ne suscitent pas notre intérêt s'il n'est question que de "chiquer de la guenille" pour reprendre l'expression de madame Vallée.
    Claude G. Thompson