Bonjour M. Landry,
Je partage tout à fait votre point de vue quant à la nécessité d'ajuster notre vocabulaire aux réalités présentes. Vous avez raison de rappeller que dans les esprits et les pratiques de nos contemporains, la fête nationale des québécois n'a plus grand chose de religieux et devrait par conséquent être tout simplement nommée Fête Nationale du Québec.
Je serais rassurée si un texte tel que le vôtre était mis au programme des cours du primaire et du secondaire pour expliquer adéquatement l'évolution de la réflexion sur l'identité québécoise. Or le nouveau cours de Culture Religieuse, obligatoire dans toutes nos écoles primaires et secondaire depuis septembre 2008, nous fera régresser exactement dans le sens que vous déplorez.
À preuve, cette image tirée d'un manuel d'éthique et culture religieuse destiné à des enfants du premier cycle du primaire. ( Près de Moi, Les éditions CEC, pages 76 et 77)
Je vous laisse apprécier le discours qui fait de la fête nationale des québécois un événement à classer sous la sous la rubrique "culture religieuse". Une fête qui appartiendrait d'abord et avant tout aux chrétiens catholiques... Ainsi le débat sur l'identité nationale vient de reculer de 40 ans?! Voilà le genre de choses complètement décalées qui s'enseignent dans nos écoles.
Il semble bien qu'une petite clique de conservateurs catholiques aie repris le contrôle de l'enseignement de la "culture religieuse" au sein du ministère de l'éducation. Ce nouveau cours réjouit l'assemblée des évêques du Québec qui y voit une manière d'"éviter la perte de toute mémoire chrétienne parmi les générations montantes."
Il est à noter que contrairement à l'ancien régime d'option, le cours ECR est obligatoire pour tous les élèves du primaire et du secondaire. Ainsi les 40% à 60% d'élèves qui optaient pour l'enseignement moral non-confessionnel pourront "retrouver" leur mémoire chrétienne perdue... de même que les immigrants sans doute...
Les enjeux de ce nouveau programme sont lourds de conséquences à commencer par la définition adéquate de l'identité nationale des québécois.
Bonne Fête Nationale M. Landry!
Réaction au texte de Bernard Landry
La St-Jean selon le nouveau cours de Culture Religieuse
Tribune libre
Marie-Michelle Poisson37 articles
Professeure de philosophie Vice-présidente du Mouvement Laïque Québécois
Collège Ahuntsic, Montréal
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4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
26 juin 2009Qu'attendez-vous de Bernard Landry ?
C'est sous le Premier Ministre Bernard Landry que commence le développement du cours ECR en 2001, sous le Ministre de l'Éducation François Legault. C'est Georges Leroux qui est choisit pour diriger le tout. En 2002, c'est le Ministre Sylvain Simard qui prend la relève de Legault jusqu'à l'élection des libéraux en 2003.
En 2005, c'est Pauline Marois, dans l'opposition, qui demande à l'assemblée de permettre le changement de la Charte des Droits et Libertés du Québec qui permettra enfin d'imposer ce cours ECR.
Michel Guay Répondre
26 juin 2009Le jour de l'indépendance nationale deviendra la date de l'indépendance et de notre fête nationale lorsque nous l'aurons réalisé
Michel Guay Répondre
26 juin 2009La Saint Jean ne cessera jamais comme fête religieuse du patron du Québec et du Canada francophone et catholique. Le patron du Canada est Saint Joseph . Voilà pour la religion
Notre fête patriotique ethnique comme Canadien Français c'est à la Saint Jean baptiste le 24 juin et ceci peut importe ou nous nous trouvons dans le monde
Notre fête nationale du Québec et de tous les Québecois c'est le 24 juin et il en sera toujours ainsi à moins de décider de façon raciste que seuls les descendants des français au québec sont de nationalité québecoise .
Les trois fêtes ne cesseront jamais et il n'y a aucune contradiction la dedans
Archives de Vigile Répondre
26 juin 2009On aurait pu conserver le nom de Saint-Jean Baptiste pour notre fête nationale en référence à notre passé collectif. Va-t-on changer, comme certains le souhaitent, les noms des fêtes de Noël et de Pâques? Allons-nous rebaptiser nos rues et nos villes? Devrait-on rayer le mot église de notre vocabulaire?
En changeant les noms, nous changeons notre histoire. Nous l'adaptons au goût du jour. Nous nous effaçons.
M