Un accommodement absurde

Cet accommodement où une petite musulmane est contrainte à porter un atténuateur de bruit en classe est intolérable!

Laïcité — débat québécois





Cet accommodement où une petite musulmane est contrainte à porter un atténuateur de bruit en classe est intolérable! Il s'agit d'une atteinte à l'intégrité physique de cette enfant qui est privée, pour une partie de la journée, de l'usage de l'un de ses sens.
À l'origine, un accommodement raisonnable visait à atténuer un handicap. C'est le monde à l'envers! Prenons l'exemple de la surdité: l'école doit fournir à l'élève des appareils et les services d'une orthophoniste pour que l'élève handicapé puisse avoir accès au même programme que les autres. Dans le cas de cette petite, l'accommodement absurde qui a été trouvé fait en sorte que l'on prive une enfant normalement constituée de l'usage de ses oreilles. Cette enfant n'est pas seulement privée d'une partie de l'enseignement auquel tous les autres enfants auront eu droit, elle est privée de l'usage de son propre corps.
A-t-on seulement idée des conséquences que pourrait avoir une telle privation de l'usage normal de ses sens pour une enfant en plein développement? Quelle conséquence ce handicap artificiel pourrait-il avoir non seulement sur les apprentissages de cet enfant, mais aussi sur son épanouissement personnel?
Est-ce qu'un adulte peut seulement imaginer passer une partie de la journée privé de l'un de ses sens? La situation lui semblera vite intolérable. Que ferait la directrice si l'enfant, légitimement excédée ou attristée, refusait tout à coup de se plier à ces simagrées? La direction de l'école a-t-elle prévu en ce cas de rétablir les pleins droits de l'enfant conformément à la volonté de cette dernière (eh oui, à six ans, il est possible de trouver des mots tout simples pour revendiquer sa dignité...) ou a-t-elle plutôt prévu d'appeler les parents en renfort?
Voilà un autre accommodement déraisonnable résultant de l'improvisation causée par ce mode de gestion des demandes d'accommodement au «cas par cas» érigé en système par le gouvernement Charest.
On est loin de ces balises claires, élaborées et approuvées par des comités compétents qui encadreraient et soutiendraient de manière responsable le travail des gestionnaires, ceux-ci étant devenus extrêmement vulnérables en raison de la multiplication des demandes, religieuses ou non, de plus en plus insensées.
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Marie-Michelle Poisson
L'auteure enseigne la philosophie au collégial.


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