L’imposture du NPD

Layton, innocent ou chauffard de la politique ?

Un imposant cortège de victimes

Chronique de Richard Le Hir


Mettons de côté si vous le voulez bien la défaite du Bloc Québécois, et examinons un peu la situation telle qu’elle se présente aujourd’hui.
Le NPD a fait élire 58 députés au Québec. Cinquante-huit sur un total possible de 75. Aucun parti n’a réalisé une telle performance depuis les belles années de Pierre-E. Trudeau. Et je ne crois pas qu’il soit méchant de souligner que le NPD au Québec n’a ni les racines, ni l’histoire, ni l’appareil, ni l’expérience, ni les réalisations, ni le leadership que pouvait avoir le PLC au temps de Trudeau.
Le fait est que l’élection d’un nombre aussi important de députés du NPD au Québec cette année s’explique difficilement autrement que par l’existence chez les Québécois d’un énorme sentiment de frustration et de ras-le-bol dont nous connaissons les causes politiques, et dont le NPD s’est trouvé bien malgré lui, sinon à son corps défendant, à être le bénéficiaire. Car au moment du déclenchement des élections, pas un seul analyste politique au Canada n’avait la moindre idée de ce qui allait se passer.
***
Ceci m’amène donc à vous suggérer d’entrée de jeu qu’il pourrait être assez dangereux de se contenter d’une seule lecture politique des événements que nous venons de vivre, et qu’il serait sans doute plus avisé de rechercher des explications à la montée de lait des Québécois du côté de la psychologie des foules, ou du moins de tempérer fortement nos conclusions sur la nouvelle situation politique avec des considérations d’ordre psychologique.
***
Cela dit, c’est tout de même dans la sphère politique que ce séisme a eu lieu, et c’est là qu’il aura des conséquences, aussi involontaires soient-elles.
Commençons par nos nouveaux élus. Sur les 58 qu’ils sont, il y en a au moins 55 qui n’avaient aucune idée qu’ils risquaient d’être élus. Je n’avance pas ce chiffre au hasard. Le NPD n’est jamais parvenu à faire élire plus d’un élu au Québec, et rien dans les événements qui se sont produits ces dernières années ou même ces derniers mois ne pouvait laisser suggérer que de fortes braises socialistes couvaient sous la cendre.
Bien au contraire, un vent de droite semblait souffler sur le Québec, le vent des Lucides, des Legault, Sirois et Facal, de l’Institut économique de Montréal, du Réseau Liberté, délibérément amplifié par des médias à la solde des empires Power et Québécor, à la recherche de nouvelles sources de pouvoir et de profit. C’est d’ailleurs sans doute eux qui sont les plus dépités par la tournure des événements car elle dérange fortement tous leurs plans.
Donc, pas plus de 3 des 58 élus lundi soir qui s’étaient un seul instant imaginés être élus. Et sur les 3 en question, 2 d’entre eux étaient d’un optimisme délirant. Mettons-nous maintenant dans la peau des 55 personnes élues qui ne s’attendaient pas à l’être. Il y a parmi eux, on l’a appris, des étudiants, des unilingues anglophones, des mères célibataires, des pères de jeunes familles, des gens sans formation, sans préparation, bref du monde ordinaire (ceci dit sans aucune connotation péjorative) dont la vie va être totalement chamboulée alors qu’ils ne s’y attendaient pas du tout.
Même les personnes les mieux préparées à la vie politique, et c’était mon cas lorsque j’ai été élu en 1994, ne se doutent pas de ce qui les attend, des déplacements incessants, de tout le temps qu’il faut passer avec des inconnus avec lesquels on n’a souvent aucune affinité, des enjeux et des données qu’il faut assimiler, du temps qu’il faut consacrer aux autres au détriment des siens et de soi-même, de ces caucus qui s’éternisent, des conciliabules à n’en plus finir, des crises qui se succèdent, aussi bien artificielles que réelles, des nuits passées dans les couloirs du Parlement ou de l’Assemblée à attendre on ne sait plus trop quoi au juste, bref de toutes les servitudes de la vie politique que seuls peuvent accepter ceux qui ont vraiment ça dans le sang.
Il y a aussi cette déconnection avec le monde réel qui survient plus ou moins rapidement selon les fonctions que vous occupez et la durée de votre mandat. Et le besoin de vivre à deux endroits à moins d’être déjà un résident de la capitale, la complexité de l’organisation, l’impression de ne plus être chez soi nulle part... Et dites-vous bien que c’est encore pire que ce que je viens de décrire.
Quand c’est une occasion que vous recherchez, que ça correspond à votre plan de carrière, c’est déjà difficile. Imaginez maintenant ce que ça peut être lors que ça vous tombe dessus « comme un cheval sur la soupe », comme je l’ai justement entendu dire en politique. Or voilà que ce malheur s’abat sur 55 innocents dont la vie ne sera plus jamais la même par la suite, dont la vie risque d’être détruite car, ne nous y trompons pas, la politique est destructrice, un « sport extrême » comme se plaisait à le dire Jacques Parizeau.
***
Plongez maintenant ces 55 innocents qui n’en demandaient pas tant dans le milieu dans lequel ils vont vivre, et demandez-vous ce qui risque de se passer. Je peux vous le dire tout de suite sans risque de me tromper. Cela va devenir une énorme source de tensions pour toutes les parties concernées : les nouveaux élus, leurs proches, le NPD, Jack Layton, Thomas Mulcair, déjà désigné à l’encadrement, les commettants des élus, le Québec, et même le Canada tout entier.
Vous croyez que j’exagère ? Hélas, je voudrais bien que ce soit le cas. Mais la politique est un univers fragile qui a le frémissement facile, et l’arrivée inopinée d’une bande de néophytes, aussi sympathiques et aussi bien intentionnés soient-ils, peut avoir de très graves conséquences. La politique canadienne est un champ miné. Une déclaration maladroite peut précipiter le pays en crise, un parti en crise. Il en va de même pour une interprétation erronée, et même les silences peuvent être coupables ! Vous comprenez donc que nous sommes entrés dans une zone dangereuse où tous les dérapages deviennent possibles, dérapages qui vont nécessairement occasionner des dommages.
***
Dès lors qu’on évoque la perspective de dommages, se pose la question de la responsabilité, et, en l’espèce, elle est particulièrement accablante pour le NPD. D’abord envers les personnes qu’il a choisies pour se porter candidats dans des comtés où il n’avait aucune organisation. Aucune association de comté digne de ce nom, aucun processus de mise en nomination, rien !
Ces personnes sont donc à juste titre qualifiées de « poteaux » dans la grande majorité des cas. Elles n’ont pas été choisies au terme d’un processus démocratique digne de ce nom, mais plutôt selon un processus aléatoire du genre « un trou, une cheville ». Leur légitimité s’en trouve durement affectée, et ils n’en sont même pas conscients car ils sont trop inexpérimentés. Leur vie va se trouver bouleversée parce qu’ils se sont laissés « enfirouâper » par des chauffards de la politique qui se sont bien gardés de jouer cartes sur table avec eux.
Pour ce qui est censé être un « Nouveau parti DÉMOCRATIQUE », vous avouerez avec moi que ça la fout plutôt mal en partant. Même les vieux partis qui n’en sont pourtant pas à une coche mal taillée près, ne poussent pas la stratégie des « poteaux » à cet extrême. À peine quelques uns dans des comtés qu’ils savent perdus d’avance, mais où ils doivent maintenir leur image de parti national. Mais à l’échelle pratiquée par le NPD, il ne s’agit plus d’une stratégie, il s’agit d’une imposture !
Et cette imposture va loin. Elle joue auprès des électeurs des comtés qui n’y ont vu que du feu et se sont laissés berner par l’apparence de la normalité. Elle joue auprès de la population du Québec toute entière qui en devient captive et va voir ses intérêts se décider sur une base qui est sinon totalement fausse du moins très déficiente en partant. Elle joue sur le processus politique canadien qui va fonctionner selon des prémisses possiblement fausses. Elle joue sur la population du reste du Canada qui va se faire une opinion du Québec et des Québécois qui sera nécessairement erronée, et Dieu seul sait qu’on n’avait pas besoin d’en rajouter à ce chapitre !
La responsabilité du NPD est donc énorme, et, à chaque jour qui va passer, elle deviendra de plus en plus apparente et accablante. Les premiers surpris seront sans doute les néo-démocrates eux-mêmes. Ils plaideront la main sur le coeur qu’ils n’ont jamais eu d’intention malveillante, et je serai le premier à les croire. Ils vous diront qu’ils n’ont fait que se prévaloir des dispositions de la loi sur le financement des partis politiques qui les a poussés à adopter cette stratégie, et qu’ils n’ont jamais vu que cela déboucherait sur un tel fiasco, et là encore il faudra les croire.
Mais en même temps qu’il faudra les croire, il faudra savoir qu’on est en face d’une bande d’apprentis sorciers de la politique qui n’ont aucune formation sérieuse, ni en sciences politiques, ni en droit, ni surtout en éthique. Et pour ma part, je ne serai pas rassuré. Je serai même plutôt inquiet de savoir que notre démocratie est si fragile qu’elle peut-être détournée par une bande d’innocents, aussi bien intentionnés soient-ils.
Et le bon Jack dans tout ça ? Et bien le bon Jack n’a pas fini de nous cafouiller des protestations de bonne foi et de sincérité. Lui aussi, il faudra le croire. Mais on n’en pensera pas moins. Voilà comment le succès d’un jour tourne au cauchemar.
***
Mais la recherche des responsabilités ne s’arrête pas là. Les néo-démocrates ont eu de l’aide, une aide qu’ils n’avaient sans doute pas sollicitée, mais qu’ils tout de même bien contents d’avoir obtenue, et c’est l’aide des médias et des « spin doctors » fédéralistes qui ont vu dans la poussée du NPD une occasion de se défaire à bon compte du Bloc Québécois.
Leur stratégie a réussi. Trop bien même, car ce qu’ils ont gagné d’une main, ils l’ont perdu de l’autre. Les voilà pris avec la perception que les Québécois sont de gauche, eux qui tentaient désespérément de les convaincre du contraire pour mieux les déposséder de leurs ressources !
Des apprentis sorciers vous disais-je déjà dans mon analyse du 3 mai.



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20 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    8 mai 2011

    M.Le Hir,
    Avez-vous peur d'écrire les vrais choses? Comme prémisse, vous prétendez que la justification de l'élection de 58 députés NPD au Québec est "le ras-le-bol dont nous connaissons les causes politiques"... Hello? C'est bel et bien l'effondrement du Bloc Québécois et de sa raison d'être qui a engendré l'élection du NPD au Québec. Pour le reste, ces élus ne sont guère mieux équipés que les 71 députés élus en 76 pour le PQ, vous en conviendrez! Pourtant, Le gouvernement Lévesque a marqué l'histoire du Québec et s'est avéré être une référence pour le nationalisme Québécois qui perdure jusqu'à ce jour. Ne soyez pas trop dur pour les oranges qui ne font que marcher dans le même chemin que vous.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 mai 2011

    Propagande Canada et ses médias au Québec en voulant détruire le Bloc en faisant élire le NPD vient de pièger toute la politique fédéraliste .
    == En divisant= le Canada à droite et le Québec à gauche
    == En rendant impossible la moindre opposition devant un parti de droite majoritaire à la Chambre des Communes et au Sénat
    == En piégeant Jack s'il vote Québec il se fermera le Canada et s'il vote Canada il se fermera le Québec
    == En rassemblant au Québec les forces indépendantistes pour les élections dans deux ans et un référendum gagnant dans trois ans
    == En libérant les pensionnés passionnés du Bloc pour organiser au Québec les Assemblées constituantes en prévision de l'indépendance
    == En mettant fin au Bloc devenu inutile pour laisser se confronter les fédéralistes les uns contre les autres
    == En rapprochant à grand pas l'essentielle indépendance du Québec la fin de cette pénible colonisation WAP , notre droit à notre représentation internationale comme pays francophone et en mettantt fin au vol de nos richesses naturelles sous la complicité des fédéralistes .
    TÉTRAÈDRE

  • Serge Charbonneau Répondre

    6 mai 2011

    Monsieur Racine, je me fous pas mal de ce que disent les dogmes de QS.
    Moi, ce que je fais passer en premier, c'est l'Indépendance, ensuite nous prendrons le temps d'évaluer les valeurs dites de droite et celles dites de gauche.
    Vous, Monsieur Racine, je crois que c'est la droite que vous faites passer en premier:
    Qui donc a dit:
    « le Québec est mieux de rester dans le Canada si c’est pour faire l’indépendance avec Québec solidaire. »
    Je crois que c'est vous.
    http://www.vigile.net/Pour-une-sociale-democratie
    Vous dites qu'il vaut mieux rester dans la protection du Canada que de courir le risque du communisme avec le grand satan de QS.
    «Seul le Parti québécois a la crédibilité pour promouvoir une sociale-démocratie moderne, pragmatique et réaliste. Québec solidaire défend aussi une sociale-démocratie, mais qui tend vers le communisme.»
    Monsieur Racine fait passer la grande peur du communischme avant l'Indépendance, ce n'est vraiment, alors vraiment pas sérieux !
    QS se réjouit de l'élection du NPD. Moi aussi, j'aurais été abattu de voir l'élection de députés réformistes au Québec ou de voir des députés libéraux qui ont une vision tout à fait semblable (mais avec plus de "douceur").
    Concernant le Bloc québécois que je respecte hautement, son rôle à Ottawa était périmé. Tout ce que le Bloc faisait c'était nous enliser dans le fédéralisme en nous faisant croire que les peanuts qu'il pouvait obtenir par de chaude lutte compensent notre soumission totale au fédéralisme canadien.
    C'est malheureux pour le Bloc, mais sa mission était expirée.
    Concernant le NPD, je crois que ce serait le mieux qui pourrait arriver chez nos voisins.
    Il serait temps de cesser de discuter de l'étranger et de prendre les choses en main chez nous.
    Monsieur Racine, vous avez peur du grand communischme de QS !
    Mais, mon dieu, vous nous ramenez en arrière de 40 ans.
    La peur pour empêcher de faire des pas vers l'avant, pour nous empêcher de faire reconnaître notre Pays.
    Vous êtes en retard de 40 ans, Monsieur. Le parti créditiste est mort depuis longtemps. Voulez-vous le ressusciter ?
    Salutations, Indépendantistes, Monsieur Racine.
    Sortez votre crucifix, les communischtes mangent les bébés.
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Stéphane Russell Répondre

    6 mai 2011

    Excellente chronique M. Le Hir, brillante analyse de la situation. Pour ma part, il n'y a rien à y ajouter.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mai 2011

    M. Charbonneau:
    Qui dit ceci?
    "Mais, un parti progressiste fort au Québec et dans le rôle de l'opposition officielle à Ottawa, c'est rempli de promesses pour les combats que nous devons nous-mêmes mener au Québec pour la justice sociale, pour l'équité fiscale et pour la protection de l'environnement. »"
    C'est Québec solidaire. C'est Québec solidaire qui se réjouit de l'élection du NPD à Ottawa. Donc, entre M. Le Hir etles disciples de Québec solidaire, je crois savoir qui est le plus fédéraliste des deux :)
    Québec solidaire fait passer la "gauche" avant l'indépendance. Ce n'est pas sérieux...

  • Serge Charbonneau Répondre

    6 mai 2011

    Monsieur JPB (ça veut dire quoi JPB ?),
    Merci pour votre éloquente analyse de la situation.
    On passe de la sacristie et on se rend pratiquement jusqu'au crucifix (qui trône toujours au salon bleu).
    On note votre attachement à la GRC et on a l'impression que Monsieur Harper pourrait grandement donner un puissant coup de main à notre dérisoire SQ pour contrer le crime organisé.
    Vous propos bousculent un peu ma confortable position fœtale.
    Heureusement que Monsieur Le Hir peut nous apporter des analyses légèrement supérieures à celle que vous nous livrez présentement.
    J'apprécie toujours les débats ayant une argumentation reposant sur des éléments appuyés sur des observations pertinentes. Votre argumentation concernant ma position fœtale est, à mon sens, un peu faible. Je vous prierais de mieux la développer.
    Concernant mon liquide amniotique provincialiste, vous m'en voyez renversé. Votre adresse à saisir des points aussi intimes de ma personnalité m'étonne.
    Dans quel liquide baignez-vous, cher ami ?
    Croyez-vous que nous ferons un pays en nous tenant de tels discours ?
    Est-ce la peur du Pays, la peur du communischhhme ou de je ne sais trop quoi qui vous met dans cet état de délire intense ?
    J'apprécierais que vous signiez vos analyses me concernant. J'aime toujours mieux m'adresser à une personne en connaissant son nom.
    Merci
    et cordiales salutations,
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Serge Charbonneau Répondre

    6 mai 2011

    Que veut dire «Êtes-vous fédéraliste ou nationaliste ?»
    « Je vois pas où vous pouvez quelques signes de fédéralisme chez Lehir...
    Mais pas pan toute ! »
    S Sauvé
    Monsieur Sauvé, bien sûr, que Monsieur Le Hir défend le Québec, mais je lui pose la question : «Êtes-vous fédéraliste ou nationaliste?» parce que selon moi, accorder une si grande importance à un parti fédéraliste et au résultat d'une élection «fédérale» m'apparaît déplacé.
    On accorde de l'importance à un parti fédéraliste si on considère que nous sommes à jamais pris dans ce fédéralisme.
    Que les députés NPD soient des poteaux et que leur chef soit un incompétent, dans le fond nous n'en avons rien à foutre.
    Nous visons l'Indépendance de notre pays et nous n'avons vraiment aucune énergie à perdre à dénoncer les faiblesses ou les subterfuges d'un parti fédéraliste.
    Le fédéralisme nous soumet. Que le NPD soit merveilleux ou désastreux ne change en rien que rester dans le Canada n'est pas une option valable pour le Québec. Alors à quoi riment ces grands états d'âme concernant un parti fédéraliste ?
    Voilà plus clairement le pourquoi de ma question provocante:
    «Êtes-vous fédéraliste ou nationaliste ?»
    Je crois que nous perdons notre temps à vouloir des bienfaits (sic) de ce parti. Pour le Québec, il n'y a rien à attendre ni du NPD, ni de Jack Layton. Il serait plus important de discuter à la mise en place d'une Assemblée constituante ou tout autre moyen pour parvenir à établir notre Pays.
    Le NPD et Jack Layton travaillent pour un pays étranger. Nous n'en avons absolument rien à foutre.
    Parlons Québec et cessons de parler Canada.
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Jean-Pierre Bélisle Répondre

    5 mai 2011

    @ Serge Charbonneau
    Vous me faites penser à ma vieille tante dont l’échiquier politique et l’intérêt se résumait à l’élection des marguilliers de la fabrique de sa paroisse et aux bons soins de la sacristie. L’Horizon de sa compréhension des structures de l’Église s’assombrissait au-delà du curé, des notables et des chefs de familles de son village.
    Et d’ailleurs, pourquoi se serait-elle intéressée aux politiques de l’évêché et du Vatican ? Il y avait, comme vous dites, « des choses beaucoup plus sérieuses à faire » dans son village pour sauver les âmes et aller au Ciel.
    Vous n’avez peut-être rien à foutre de la politique fédérale et de notre présence à Ottawa, mais lorsque la GRC a diminué ses effectifs et fermé une dizaine de ses postes de police au Québec, c’est la SQ qui en a pâti aux Îles-de-la-madeleine, à Baie-Comeau, à Roberval, à Rivière-du-Loup, à Joliette, è Lac-Mégantic, à Coaticook et à Granby … à la grande joie du crime organisé. Le NPD défendra-t-il le Québec comme l’a fait le Bloc dans ce dossier ?
    Recroquevillé dans une position fœtale, vous pourriez bien vous noyer dans votre liquide amniotique provincialiste à force d’ignorer le rapport des forces et ce qu’elles trament en Amérique du Nord et sur le reste de la planète.
    C’est facile de demander à Le Hir s’il est fédéraliste ou nationaliste. Ça l’est moins de rédiger une analyse du calibre des siennes. Ne croyez-vous pas ?
    Au fait, avez-vous visionné l’allocution de jacques Parizeau ?
    http://www.mediasud.ca/nouvelle4000-le-bloc-est-plus-que-jamais-essentiel-dit-parizeau.html (2 parties)
    JPB

  • Jean-Pierre Bélisle Répondre

    5 mai 2011

    @ Serge Charbonneau
    Vous me faites penser à ma vieille tante dont l’échiquier politique et l’intérêt se résumait à l’élection des marguilliers au conseil de fabrique de sa paroisse et aux bons soins de la sacristie. L’horizon de sa compréhension des structures de l’Église s’assombrissait au-delà du curé, des notables et des chefs de familles de son village.
    Et d’ailleurs, pourquoi se serait-elle intéressée aux politiques de l’évêché et du Vatican? Il y avait, comme vous dites, « des choses beaucoup plus sérieuses à faire » dans son village pour sauver les âmes et aller au Ciel.
    Vous n’avez peut-être rien à foutre de la politique fédérale et de notre présence à Ottawa, mais lorsque la GRC a diminué ses effectifs et fermé une dizaine de ses postes de police au Québec, c’est la SQ qui en a pâti aux Îles-de-la-Madeleine, à Baie-Comeau, à Roberval, à Rivière-du-Loup, à Joliette, à Lac-Mégantic, à Saint-Hyacinthe, à Coaticook et à Granby… à la grande joie du crime organisé. Le NPD défendra-t-il le Québec comme l’a fait le Bloc dans ce dossier?
    Recroquevillé dans une position fœtale vous pourriez bien vous noyer dans votre liquide amniotique provincialiste à force d’ignorer le rapport des forces et ce quelles trament en Amérique du Nord et sur le reste de la planète.
    C’est facile de demander à Le Hir s’il est fédéraliste ou nationaliste. Ça l’est moins de rédiger une analyse du calibre des siennes. Ne croyez-vous pas ?
    Au fait, avez-vous visionné l’allocution de Jacques Parizeau ?
    http://www.mediasud.ca/nouvelle4000-le-bloc-est-plus-que-jamais-essentiel-dit-parizeau.html (2 parties)
    JPB

  • Serge Charbonneau Répondre

    5 mai 2011

    « Je vois pas où vous pouvez quelques signes de fédéralisme chez Lehir...
    Mais pas pan toute ! »
    S Sauvé
    Monsieur Sauvé, bien sûr, que Monsieur Le Hir défend le Québec, mais je lui pose la question : «Êtes-vous fédéraliste ou nationaliste?» parce que selon moi, accorder une si grande importance à un parti fédéraliste et au résultat d'une élection «fédérale» m'apparaît déplacé.
    On accorde de l'importance à un parti fédéraliste que si on considère que nous sommes à jamais pris dans ce fédéralisme.
    Que les députés NPD soient des 2 de piques et que leur chef soit un crosseur, dans le fond nous n'en avons rien à foutre.
    Nous visons l'Indépendance de notre pays et nous n'avons vraiment aucune énergie à perdre à dénoncer les faiblesses ou les subterfuges d'un parti fédéraliste.
    Le fédéralisme nous soumet. Que le NPD soit merveilleux ou désastreux ne change en rien que rester dans le Canada n'est pas une option valable pour le Québec. Alors à quoi riment ces grands états d'âme concernant un parti fédéraliste ?
    Voilà plus clairement le pourquoi de ma question provocante:
    «Êtes-vous fédéraliste ou nationaliste ?»
    Je crois que nous perdons notre temps à vouloir des bienfaits (sic) de ce parti. Pour le Québec, il n'y a rien à attendre ni du NPD, ni de Jack Layton. Il serait plus important de discuter à la mise en place d'une Assemblée constituante ou tout autre moyen pour parvenir à établir notre Pays.
    Le NPD et Jack Layton travaillent pour un pays étranger. Nous n'en avons absolument rien à foutre.
    Parlons Québec et cessons de parler Canada.
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Stéphane Sauvé Répondre

    5 mai 2011

    Je vois pas où vous pouvez quelques signes de fédéralisme chez Lehir...
    Mais pas pan toute !

  • Serge Charbonneau Répondre

    5 mai 2011

    Monsieur Le Hir, la gauche au Québec, on s'en occupe.
    Le discrédit qui se fait de la gauche est non seulement au Canada, mais au niveau mondial.
    Les élections «fédérales» qui ont eu lieu nous donnent des résultats fantastiques pour promouvoir la reconnaissance de notre Pays, le Québec.
    Je crois que la défense de la gauche et la promotion de la gauche est un autre volet qui pour l'instant n'est vraiment pas à l'ordre du jour.
    Vous dénoncez des choses qui concernent le Canada. Je crois qu'il vaille mieux s'occuper à faire comprendre à nos concitoyens qu'il est grand temps de devenir «Maîtres chez nous».
    Les problèmes de la gauche et de la droite, ce n'est pas par un texte aussi performant soit-il qu'ils se résoudront.
    La perception de la gauche est une longue éducation à entreprendre et je ne crois pas que nous en soyons là.
    Pour l'instant, c'est de la reconnaissance de notre Pays qu'il faut parler.
    Qu'on soit de droite ou de gauche, qu'on soit de QS ou du PQ ou d'ailleurs, il faut unir nos forces (et cesser les chicanes puériles) pour lever notre drapeau à l'ONU afin qu'il soit reconnu à travers le monde. Nous habitons un PAYS non reconnu et nous sommes un peuple FIER qui veut être non seulement reconnu par des endormeurs canadiens, mais par le monde entier.
    Êtes-vous fédéraliste ou nationaliste, Monsieur Le Hir?
    Salutations, Monsieur Le Hir.
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Henri Marineau Répondre

    5 mai 2011

    En ce qui a trait aux vieilles guéguerres fédéralistes, je suis entièrement d'accord avec M. Charbonneau sur le fait qu'il est plus que temps que nous nous occupions de "nos oignons" et que le discours sur l'indépendance se replace ici...au Québec!

  • Stéphane Sauvé Répondre

    5 mai 2011

    Sinon, avec ce que décrit M. Lehir, c'est une imposture qui doit être déclamée. N'est-ce pas là où l'on devrait aller ?
    Et vous M. Lehir, pourquoi ne pas mener un projet de recours collectif pour dommage à la démocratie du Québec ? Il ne s'agit que de planter l'idée. Le Québec entier suivra.
    Encore une fois, merci M. Lehir, vous éclairez mes lanternes.

  • @ Richard Le Hir Répondre

    5 mai 2011

    Réponse @ Serge Charbonneau
    Je suis surpris que vous ne vous rendiez pas compte du tort que cette imposture va faire à la gauche, car ne vous y trompez-pas, c'est toute la gauche qu'on va vouloir discréditer, et peu importera qu'elle soit fédéraliste ou indépendantiste.
    Plus vite on la dénoncera, plus vite on la mettra derrière nous, moins les dommages seront grands.
    Et je ne sais pas où vous voyez que je demeure accroché au Canada.

  • Jean-Pierre Bélisle Répondre

    5 mai 2011

    Je partage votre avis qu'il est périlleux de se contenter d’une seule lecture politique des événements et qu’il serait sans doute plus avisé de rechercher des explications à la montée de lait des Québécois du côté de la psychologie des foules.
    J'ajouterais qu'il y a aussi d'autres lectures possibles que la seule politique de droite ou de gauche.
    Un ami sociologue se demandait s'il était possible de compiler, par bureau de scrutin, le nombre de votants selon le sexe afin d'établir s'il y a ou non corrélation avec les votes exprimés.
    C'est que parmi les gens qu'il avait pu interviewer, les femmes, surtout, qui pensaient voter pour le NPD, étaient d’avis que "Jack avait l'air d'un bon gars. Toujours souriant, le dos droit, il était de surcroit l'exemple du courage face à la maladie".
    La campagne a commencé bien avant celle des médias à la solde des empires. Comme pour Lucien, avec sa jambe mangée par "la" bactérie, la prostate de Jack a été mise à profit longtemps avant le scrutin.
    Un point de vue qui s'ajoute à d'autres, sans plus.
    JPB

  • Serge Charbonneau Répondre

    5 mai 2011

    Non, mais quelle perte de temps!
    S'acharner sur le NPD !
    Aurions-nous dû voter pour les conservateurs ?
    Sommes-nous «fédéralistes» ?
    Devions-nous élire le Bloc à OTTAWA pour notre salut ?
    Il serait peut-être temps, mon cher monsieur Le Hir, de mettre de côté les choses du fédéralisme et s'occuper un peu plus de nos oignons.
    Jack Layton est le chef d'un parti «fédéraliste» et le NPD est un parti canadien et non pas un parti québécois.
    Absolument tout le monde est très conscient de ces faits indéniables.
    Il est temps de s'occuper de NOTRE maison et laisser la maison du voisin s'occuper de ses affaires.
    Ce n'est pas en pleurant sur ce que peut nous apporter ou pas le voisin que l'on va devenir «Maîtres chez nous».
    Il faut changer de discours, Monsieur Le Hir.
    Concernant Jack Layton, chef d'un parti étranger. J'approuve les politiques qu'il défend. Au Canada, Jack Layton représente le meilleur chef qui soit pour le Canada. Au niveau morale, il est mille fois supérieur à Stephen Harper et Michael Ignatieff réunis. Pour ce qui est de Gilles Duceppe et du Bloc, ce chef et ce parti n'ont rien de canadien et leur présence dans ce pays étranger est une anomalie qui vient de se corriger.
    Nous n'avons plus rien à voir avec ce Canada. Il est temps de décrocher de ce parlement canadien bon sang (ou bon sens)!
    Va-t-on pleurer encore beaucoup de temps sur notre départ du Canada ?
    Non, mais!
    « Le NPD a fait élire 58 députés au Québec. … le NPD au Québec n’a ni les racines, ni l’histoire, ni l’appareil, ni l’expérience, ni les réalisations, ni le leadership » ET C'EST TANT MIEUX parce qu'on n’en a RIEN À FOUTRE DU FOUTU CANADA.
    Par votre texte, êtes-vous en train de nous dire comment revenir au parlement canadien ?
    Non, mais!
    Je crois qu'il y a des choses beaucoup plus sérieuses à faire que de démolir un parti canadien.
    Il est temps que nous réalisions (et que vous réalisiez) que nous sommes Québécois et non pas Canadiens.
    Oui, oui, vous pouvez toujours me dire que nous sommes encore «canadiens» et que nous devons nous défendre au Canada…
    Sacrament, va-t-on être «canadiens» toute notre cibole de vie ?
    Non, mais !
    Je m'attendais à un texte plus positif et plus porteur de votre part.
    Salutations, INDÉPENDANTISTES,
    Serge Charbonneau
    Québec
    P.S.: L'Indépendance ne se fera JAMAIS à Ottawa.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 mai 2011

    Je suis mort de rire! Ces gens (élus comme députés alors qu'ils ne s'y attendaient pas*) ont joué à la loto-politique (À quand l'invention par Loto-Québec du « gratteux du Député ») et ont remporté la palme (157 731,00 $ par député par année civile)!
    Tout simplement hilarant! Ah! La politique spectacle! Guy Debord, quand tu nous tiens.
    André Meloche
    P.S. Et vous voulez faire un peuple avec ça!
    * La probabilité qu'une chose se passe, vous ne connaissez pas?

  • Archives de Vigile Répondre

    5 mai 2011

    Le vrai choc, qu'on ne mesure pas encore, c'est que le Québec ne compte plus dans le nouveau Canada. Non seulement on est en dehors du Canada depuis bientôt 30 ans sans que ça dérange personne dans le ROC, mais là, pour la première fois, même si le Québec avait élu 75 députés libéraux ou 75 députés orange, ça n'aurait rien changé. Harper serait toujours majoritaire. On peut mener le Canada sans le Québec.
    Et on a encore rien vu parce qu'on va ajouter 18 nouveaux sièges à l'Ontario! C'est une Ile de Montréal. Sans parler des 13 nouveaux sièges dans l'Ouest.
    La démographie(et par la bande l'immigration et la menace identitaire) va être le gros argument en faveur de l'indépendance du Québec. Mais Pauline ne le sait pas encore
    ---
    Portrait de la situation présentement au Québec:
    10% de verts et de Québésoso (c'est leur période de gloire avec le tsunami orange)
    20% de Libéraux à la vie à la mort
    30% de Péquistes, à la vie à la mort
    40% d'électrons libres, écoeurés par tous les scandales, prêts à voter pour n'impore qui. Comme à Berthier....

  • Archives de Vigile Répondre

    5 mai 2011

    Bonjour M. LE HIR,
    Merci de nous donner votre analyse de la nouvelle situation politique qui prévaut
    maintenant. Vous avez entièrement raison et je crois que votre texte devrait être lu par tous les québécois.
    Mes meilleures salutations à vous et à Vigile!
    Lawrence Tremblay.