Le rapport du BAPE rendu public hier semble faire le bonheur du gouvernement, des environnementalistes, des ingénieurs, des municipalités et sans doute des futurs exploitants de cette ressource, même s'ils semblent manifester un désaccord. La valeur des actions des sociétés gazières va sans doute fléchir avant de mieux rebondir d'ici deux ans..
Après avoir entendu les réactions des différents acteurs et interlocuteurs, j'en viens cependant à la conclusion que l'État québécois a déjà décidé d'aller de l'avant avec l'exploitation des gaz de schistes. Un consensus implicite est perceptible à travers les discours, les porte-parole de l'État manifestant un optimisme certain, discutant déjà de restrictions, d’échéances et de redevances accrues. On a déjà mis le pied dans l’étrier.
Les recommandations du BAPE, donc celle de créer un comité pour étudier l'impact environnemental et la faisabilité du projet, semblent donc être une gigantesque mise en scène destinée à calmer le jeu et à gagner du temps pour mieux aiguiser l'argumentaire avant d'avaliser, ou plutôt de faire avaler, le projet aux Québécois. Je suis donc sidéré par l'attitude de soumission et la naïveté dont font preuve la plupart des environnementalistes et des opposants à ce projet.
Cela dit, il faut rappeler que l'exploitation des gaz de schistes va à l'encontre des efforts visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant des énergies fossiles, à protéger les nappes phréatiques, l’eau étant une ressource qui se raréfie, et à développer les énergies renouvelables. L’exploitation des gaz de schistes va totalement à l’encontre de tels objectifs. L'avenir est aux énergies propres, pas aux énergies polluantes.
Le gouvernement Charest a déjà tranché
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
9 mars 2011Belle mise en scène en effet pour une pièce burlesque sur du gaz à dix cents l'hectare dont le dindon de la farce, ou le con du dîner, sera le Québécois qui devra, à la tombée du rideau, payer les pots cassés. Déjà, comme contribuable, il a payé un Bape pour calmer le jeu politique, il paiera maintenant un groupe d'experts choisis par Charest et cie, puis il épongera les coûts d'encadrement de l'exploration-exploitation et en fin de compte les dégâts seront portés sur son compte. Tout ça pour une énergie dont il n'a pas besoin et dont les profits iront au privé.
Déjà écrit, le leitmotiv destiné à l'enfirouaper est déjà formulé par les vedettes de la pièce. Il aura «sa juste part» répètent déjà en choeur les Charest, Bouchard et Arcand. Voyons voir ce que sera cette «juste part»!
Fernand Lachaine Répondre
9 mars 2011Bonjour monsieur Lefrançois,
Ce qui m'a le plus surpris dans ce rapport du BAPE c'est la similitude des mots employés qui ressemblent étrangement aux mots exprimés par Lucien Bouchard lors de l'entrevue qu'il donnait à TVA dimanche passé concernant le refus de ne pas avoir de moratoire sur l'exploitation de ce gaz naturel.
Collusion. Il y a peut-être un journaliste honnête qui pourrait faire une enquête sur ce qui vient de se passer entre le BAPE et Lulu.
Ça sent du Charest!!
Fernand Lachaine
Archives de Vigile Répondre
9 mars 2011Voilà la réalité. L'immobilisme, c'est l'ancienne mentalité des hydrocarbures. L'évolution de la pensée, c'est les énergies renouvelables. Le comité EES sera nommé par le gouvernement, qui n'ose pas encore dire qui en fera partie... Alors que les scientifiques devraient donner le ton, il y a fort à parier qu'ils ne seront qu'un membre à la table sous un président issu de l'industrie. Le BAPE ne dit rien des risques de fuite dans l'air et dans l'eau. Vous l'avez dit, l'eau manque déjà de par le monde, pour causes de gaspillage et de climat. Poursuivre dans cette lancée sans considérer polluer les plus grandes sources mondiales d'eau douce... si c'est pas criminel... déjà qu'on achève de détruire les sources alimentaires marines... de même que la végétation pour alimentation humaine... tout se tient. Voir plus loin que le bout... de sa drill.