Le Bloc au bout du rouleau

Le BQ à Ottawa

Le Bloc québécois va voter contre le discours du Trône que lira ce soir, au nom du gouvernement Harper, la gouverneure générale Michaëlle Jean. S'il n'en tenait qu'au chef du Bloc, Gilles Duceppe, il y aurait des élections générales cet automne. Pourquoi des élections? Quel changement ce scrutin pourrait-il produire qui, de l'avis des bloquistes, serait bon pour le Québec?



Voici la réponse que donnait M. Duceppe à ces questions en fin de semaine: «La meilleure garantie, c'est une bonne majorité de députés du Bloc québécois. Parce que quand vous dites un gouvernement conservateur majoritaire, ça aurait voulu dire à l'époque que le Canada aurait été en guerre en Irak, parce que c'était ça la position de Stephen Harper. Sur plusieurs des sujets, voyez ce qu'ils auraient fait s'ils n'avaient pas été minoritaires. Heureusement qu'ils sont minoritaires et la bonne façon de faire en sorte de ne pas tomber dans une situation qui serait néfaste pour le Québec, c'est qu'il y ait, dans tous les scénarios, le plus grand nombre de députés du Bloc.»
Suivons le raisonnement de M. Duceppe. La pire chose qui pourrait arriver au Québec, estime-t-il, est l'élection d'un gouvernement conservateur majoritaire. «Heureusement qu'ils sont minoritaires», insiste le chef bloquiste. Alors pourquoi forcer la tenue d'élections qui risquent de donner une majorité à Stephen Harper?
Selon le leader souverainiste, il est dans l'intérêt du Québec d'être représenté aux Communes par «une bonne majorité de députés du Bloc». À l'heure actuelle, le Bloc domine la députation québécoise avec 49 députés sur 75. Qu'est-ce que cela sinon une «bonne majorité»?
À moins que le Bloc veuille un changement de gouvernement. Attendez, le Bloc, souhaiter l'arrivée au pouvoir de Stéphane Dion? Impossible. D'ailleurs M. Duceppe a tracé la semaine dernière un portrait peu flatteur du Parti libéral du Canada, «le parti de Trudeau, qui a imposé la Charte qui permet aujourd'hui de démolir la loi 101, pierre par pierre», «le parti qui a imposé de force une Constitution que le Québec ne voulait pas et qu'on n'a toujours pas signée». «Il n'y a plus rien à attendre des libéraux», a tranché le chef du Bloc.
Après avoir fait tomber un gouvernement libéral l'an dernier, le Bloc espère faire tomber un gouvernement conservateur. Que veulent donc les bloquistes? Un gouvernement néodémocrate? Non plus, puisque selon Gilles Duceppe, «le NPD a une longue tradition de parti centralisateur». Le gouvernement fédéral que souhaite le Bloc n'est donc ni libéral, ni conservateur, ni NPD, ni majoritaire, ni minoritaire...
On le voit, le Bloc arrive au bout de son rouleau logique. Longtemps, le parti a pu défendre avec une certaine cohérence la pertinence de sa présence à Ottawa. Ce n'est plus le cas. Aujourd'hui, le rôle des bloquistes se limite à semer la pagaille dans la capitale fédérale dans l'espoir que cela insuffle une nouvelle énergie à la cause souverainiste.
Il serait temps que les Québécois, du moins ceux qui ne sont pas indépendantistes, se choisissent d'autres représentants que ces empêcheurs de tourner en rond.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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