Par Patrick Le Hyaric - On avait mesuré à Gaza l’inhumanité dont était capable le gouvernement israélien. On connaissait son mépris total des principes du droit international. On pressentait sa volonté d’étouffer de faim et de soif le peuple de Gaza en maintenant à son encontre un scandaleux blocus. On avait toutefois du mal à imaginer que les dirigeants de cet État soient capables d’attaquer au petit matin avec des commandos militaires une flottille de six bateaux affrétée par des organisations non gouvernementales à but humanitaire, de tuer froidement certains de ceux qui étaient à bord et d’en blesser d’autres.
Cette « coalition de la flottille de la liberté » composée de personnes venant d’une quinzaine de pays d’opinions et de religions diverses n’avait qu’un objectif : apporter à manger, à boire, des médicaments, des matériaux de construction à la population de Gaza.
Par cet acte barbare et sanglant, les dirigeants israéliens signifient bien qu’ils veulent que le blocus de Gaza soit total. Autrement dit, ils souhaitent étouffer ce peuple aux mains nues. Ces méthodes confinent à l’extrémisme d’État, au terrorisme d’État. Les mots ne sont pas trop forts. De toutes les chancelleries du monde, de l’ONU, de l’Union européenne la quasi-totalité des institutions se disent choquées, indignées par ces nouveaux crimes de l’armée israélienne, par ces violations manifestes du droit international. Mais les mots ne suffisent plus ! Il faut des actes. Les allers-retours des dirigeants de ce monde entre Bruxelles, Washington et Tel-Aviv n’ont pas servi à grand-chose jusque-là, sinon à entretenir un voile d’illusions sur de prétendues initiatives de paix alors qu’ils cachent en vérité une impunité totale envers les dirigeants israéliens qui continuent à coloniser, à occuper, à priver de liberté le peuple palestinien et à lui appliquer un régime d’apartheid. Il y a quelques jours, Israël était admis à l’OCDE comme si de rien n’était. C’est bien parce que les dirigeants israéliens se sentent protégés qu’ils peuvent se permettre de telles atrocités. L’heure n’est donc plus aux parlottes qui s’envolent en permanence dans le vent de cette impunité. Les gouvernements, l’ONU et l’Union européenne doivent réagir avec fermeté. Une enquête internationale sous l’égide de l’ONU s’impose et une réunion du Conseil de sécurité doit condamner nettement, clairement, ces actes barbares pour en tirer toutes les conséquences. Qu’enfin les États et l’ONU mettent en ouvre les recommandations du rapport Goldstone, que l’Union européenne suspende immédiatement l’accord d’association Israël-Union européenne, que les ventes d’armes des États-Unis, des pays européens et d’autres investissements envers Israël cessent tant que ne sera pas levé le blocus contre Gaza, tant que la colonisation-occupation se poursuit, tant qu’on ne libère pas les prisonniers politiques palestiniens. Décidément, trop, c’est trop ! Après ce qui vient de se passer, les institutions et les gouvernements qui se contenteraient de quelques paroles d’admonestation sans suite se rendraient complices de ces crimes abominables. Les États-Unis et l’Union européenne, comme d’autres grands pays, ont les moyens de faire cesser une situation qui n’a maintenant que trop duré. La mobilisation pour la justice, la démocratie, la sécurité, la paix et pour que le peuple palestinien accède enfin à ses droits doit encore s’amplifier.
Le crime de trop !
Faire cesser cette impunité envers les dirigeants israéliens
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