Le lac de la Souveraineté

Le RRQ Outaouais rebaptisera le lac Meech

Canada Day 2009

«Le Québec est notre seul pays. Il faudra toujours se rappeler que lʼavenir du Québec
ne se décidera plus jamais à Terre-Neuve, au Manitoba ou ailleurs. Vive le Québec!»
Jean Duceppe, le 24 juin 1990
«La preuve a été faite, à partir de Meech, que le Québec est une province comme les
autres, et on s'en occupe de moins en moins. Alors, le fédéralisme correspond de
moins en moins à nos aspirations.» — Louis Bernard, le 8 juin 2009
***
Le 1er juillet est la journée par excellence de lʼarrogance fédérale au Québec. Environ quatre-vingt-cinq
pour cent du budget de la fête du Canada est dépensé au Québec. Libéral ou conservateur, le
pouvoir fédéral utilise sans vergogne lʼargent des contribuables pour poursuivre lʼoeuvre du
programme des commandites. Il ne semble jamais avoir les poches vides lorsquʼil veut acheter les
consciences des Québécois. Mais, quand vient le temps dʼétablir des centres de recherche en
Outaouais, de donner des contrats aux entreprises de lʼOutaouais ou dʼaccorder à lʼOutaouais sa juste
part des emplois fédéraux, cʼest toujours trop cher ou trop compliqué pour lui.
Ottawa a beaucoup dʼargent pour occulter le passé et le présent, mais les Québécois se souviennent
quʼen 1987, au lac Meech, un accord était signé pour réparer lʼaffront de 1982: lʼadoption dʼune loi
constitutionnelle et dʼune charte sans le consentement du Québec. En 1987, le Québec a obtenu du
Canada cinq concessions quʼil considérait comme un minimum vital, même dʼun point de vue
fédéraliste. Mais, trois ans plus tard, le Canada anglais a renié son engagement. Les Canadiens
anglais ont répondu à la nation québécoise quʼelle nʼavait le droit dʼexister que symboliquement. Que
le Canada était à prendre ou à laisser tel quel.
Le 3 juin 2009, on a eu un nouvel exemple de la négation du droit de la nation québécoise dʼexister.
Le Parlement fédéral sʼest une nouvelle fois opposé à la volonté des Québécois de travailler en
français au Québec. Les grands défenseurs de la diglossie assimilatrice, comme Marcel Proulx et
Lawrence Cannon, ont voté contre le projet de loi C-307, du Bloc Québécois, qui visait simplement à
faire du français la langue de travail dans les entreprises fédérales au Québec, comme cʼest le cas
dans les autres entreprises. Marcel Proulx et Lawrence Cannon sont des valets du pouvoir fédéral, qui
sont payés pour mettre le Québec à sa place. Ils disent être fiers, mais quand vient le temps de
défendre leur nation, ils sʼaplatissent.
Il faut avoir tout un culot pour proposer à la nation québécoise de célébrer dans lʼallégresse, le
1er juillet de chaque année, un régime auquel elle nʼa jamais adhéré librement, ni en 1759, ni en 1840,
ni en 1867, ni en 1982. Il faut avoir tout un culot pour rejeter les demandes les plus élémentaires du
Québec, qui étaient comprises dans lʼaccord du lac Meech, puis venir dire aux Québécois quʼils
doivent quand même être heureux dʼappartenir à un régime colonial qui les exploite, les assimile, les
humilie, les trompe et les vole. Le RRQ invite les Québécois de lʼOutaouais à sortir de lʼindignité.

Le 1er juillet à 13 heures, la section outaouaise du RRQ tiendra une manifestation au lac Meech et le
rebaptisera le lac de la Souveraineté. Nous donnerons vie ainsi à un projet du regretté Brian Jewitt, un
militant indépendantiste québécois originaire de Winnipeg qui est venu sʼétablir au Québec avec sa
femme, elle aussi de langue maternelle anglaise, pour y élever leur famille en français. Nous sommes
fiers dʼavoir pu compter Brian parmi nous. Il aura été la preuve bien vivante que lʼappartenance à la
nation québécoise est un choix et que le mouvement indépendantiste québécois est mû par un esprit
républicain et fraternel.
Pourquoi rebaptiser le lac Meech? Parce que, depuis lʼéchec de lʼaccord du lac Meech, les Québécois
savent que le Québec est leur seul pays et que lʼavenir de leur nation passe nécessairement par
lʼindépendance. Ils y sont presque arrivés en 1995. En fait, comme le dit Jacques Parizeau, ils ne sont
même pas certains de ne pas avoir gagné le dernier référendum. Et ils savent quʼils vont gagner le
prochain parce que, cette fois, personne ne va venir saboter leur démarche démocratique et leur faire
avaler des promesses en lʼair de supposé renouvèlement du fédéralisme. Lʼaccord du lac Meech a été
la preuve que même des concessions minimales pour le Québec sont incompatibles avec la vision
que se font les Canadiens anglais de leur pays. Pour eux, les Québécois ont été conquis et il est dans
leur intérêt de rentrer dans le rang comme tous les autres. Cʼétait vrai en 1990, cʼest vrai aujourdʼhui
et ce sera vrai demain.
Évidemment, personne ne sʼimagine que la commission de la capitale fédérale va poser des
nouveaux panneaux routiers indiquant lʼemplacement du lac de la Souveraineté. Mais, le 1er juillet, le
RRQ invitera les Québécois à montrer quʼils se souviennent de leur histoire et à intégrer ce nouveau
nom à leur vocabulaire courant. Plus quʼun symbole, le lac de la Souveraineté deviendra un rappel de
la nature réelle du régime quʼOttawa insiste avec arrogance pour fêter chaque année au Québec le
1er juillet: un régime imposé à la nation québécoise, qui a pour effet de la priver de ses leviers de
développement et de forcer son assimilation à lʼensemble fédéral.
Le RRQ Outaouais ne se contentera pas dʼune manifestation le 1er juillet 2009, il reviendra
régulièrement à la charge pour rappeler aux Québécois le nouveau nom du lac de la Souveraineté et
pour quʼils se souviennent toujours des leçons de lʼhistoire, puisque lʼhistoire a des incidences bien
actuelles. Plus les Québécois adopteront ce nom, en particulier en Outaouais, plus nos adversaires
sauront que nous ne sommes pas dupes et que, malgré lʼapparente résignation, par moments, le
peuple nʼattend que le signal pour sʼaffranchir enfin.
***
Le lendemain du baptême du lac de la Souveraineté, le 2 juillet, les militants du RRQ Outaouais se
joindront à leurs camarades du RRQ venus des autres régions du Québec pour rapporter à Ottawa
des unifoliés ramassés ici et là qui symbolisent lʼarrogance du régime colonial pas seulement le
1er juillet, mais toute lʼannée. Le message sera clair et net: «Ne les replacez pas au Québec, car - si
vous le faites - soyez assurés que nous vous les ramènerons»!
Louis-Philippe Dubois
Bernard Desgagné
Réseau de résistance du Québécois


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