Garderies familiales illégales

Le ministère de la Famille dépassé

Garderies à vocation religieuse

Le ministère de la Famille du Québec semble dépassé par le phénomène des garderies familiales illégales. Les plaintes s'accumulent contre ces garderies pourtant largement soutenues par les fonds publics. Et les inspecteurs ne sont pas en nombre suffisant pour traiter ces plaintes dans des délais raisonnables.
Comme a pu le constater une équipe de l'émission Enquête, certains propriétaires de garderie semblent profiter largement de la situation.

Jusqu'à tout récemment, trois garderies familiales illégales appartenaient au même homme : Pierre Tremblay, un résident de Gatineau. De 40 à 50 enfants les fréquentaient, alors qu'il faut un permis pour en accueillir plus de six. Pierre Tremblay ne voulait surtout pas de permis.
« On se laissera pas écraser par des lois ridicules qui vont nous faire perdre de la clientèle ou limiter une clientèle », confie-t-il tandis qu'il est filmé par une caméra cachée.
Les plaintes se sont multipliées contre lui. Malgré les nombreux constats des inspecteurs, le ministère de la Famille a laissé Pierre Tremblay exploiter ses garderies illégales pendant trois ans.
« Je ne pense pas que c'est un dossier qui a été bien géré; on n'est pas fier de ce dossier-là », admet le sous-ministre adjoint au ministère de la Famille, Jacques Robert.
Le ministère affirme traiter la majorité des plaintes dans les délais requis de 45 jours.
Une équipe de Radio-Canada a épluché toutes les plaintes d'illégalité depuis trois ans. Elle a trouvé des dizaines de garderies familiales surpeuplées et parfois encore ouvertes, un an et demi ou deux ans après la plainte. D'autres dossiers de plaintes semblent avoir été fermés sans aucune visite de suivi.
« On fait des plaintes, il n'y a rien qui se passe, on n'est pas écouté », déplore Marie-Ève Lamontagne. C'est comme si le gouvernement s'en lavait les mains. »
Les inspecteurs sont débordés, car le nombre de plaintes au sujet des garderies illégales a plus que doublé en deux ans. De 112, elles sont passées à 238 en 2009.
Ils ne sont d'ailleurs que 18 inspecteurs pour couvrir le Québec au complet, un nombre que la ministre de la Famille, Yolande James a promis d'augmenter.
Leurs pouvoirs sont de toute façon très limités, comme l'a constaté notre équipe: ils sont impuissants devant des produits toxiques mal entreposés, une garderie mal chauffée ou même une cour sans clôture.
Les inspecteurs du ministère de la Famille n'ont aucun contrôle sur la qualité des services dans les garderies familiales sans permis. Ces garderies sont pourtant largement financées par les crédits d'impôt accordés aux parents.
D'après un reportage de Pasquale Turbide de l'émission Enquête


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