Carlos Leitão vient de s’engager dans la longue campagne qui nous mènera aux élections d’octobre 2018.
CAQ
Apparemment inquiet du passage d’une partie du vote de la communauté anglophone vers la CAQ, il a mis en garde ses électeurs : même si elle n’est pas souverainiste, la CAQ serait coupable de nationalisme ethnique. En d’autres termes, elle miserait sur l’instinct tribal des Québécois francophones et proposerait une vision de la société fondée sur le repli sur soi. C’est une manière sophistiquée d’accuser la CAQ de racisme.
Comment dire ? Manifestement, le PLQ croit encore à l’efficacité de sa vieille machine à faire peur. Il se présente comme le gardien des libertés contre les Québécois intolérants. Mais si on y pense sérieusement, on peut retourner la proposition. Chez les francophones, le PLQ est un tiers parti. Si le PLQ conserve une chance de garder le pouvoir, c’est parce qu’il mise sur l’appui presque unanime des anglophones et des communautés issues de l’immigration. Il mise sur une forme de solidarité des groupes ethniques qu’il invite à redouter la majorité francophone, jugée immature, tyrannique et mauvaise. Il les pousse à ne pas s’identifier à la société québécoise, dans laquelle ils seraient toujours menacés sans leur protection. Il excite chez elles une peur malsaine. La politique des Libéraux, c’est le maximum d’immigration avec le minimum d’intégration.
Comment ne pas y voir une forme de nationalisme ethnique inversé qui ne dit pas son nom ? On invite les minorités à ne pas s’ouvrir à la société où elles habitent, à se méfier de son histoire, à ne pas adhérer à son identité.
Repli
Le PLQ pousse au repli ethnique des minorités qui, sinon, pourraient chercher à s’intégrer au Québec francophone. C’est sa stratégie identitaire bien à lui, qu’il ose faire passer pour une forme de tolérance supérieure. Dans les faits, il divise pour régner.