PROMESSES ÉLECTORALES

Le PC se dit seul à respecter les provinces

NPD et PLC empiètent sur les compétences provinciales, affirme Maxime Bernier

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Le dossier Trans-Canada permet à lui seul de comprendre que les Conservateurs se moquent des provinces, et du Québec en particulier

Les conservateurs accusent leurs adversaires libéraux et néodémocrates d’empiéter sur les champs de compétence des provinces avec leurs promesses concernant les garderies, la santé ou l’éducation.

« On s’aperçoit encore que les chefs des deux partis, avec leur discours constitutionnel d’ingérence dans les champs de compétence des provinces, essaient de définir comment on pourrait détruire le Canada. Ça ne fait absolument pas partie des priorités des Québécois », a déclaré lundi matin le candidat conservateur Maxime Bernier, lors d’un point de presse à Montréal, au sujet de certains engagements formulés par le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Parti libéral du Canada (PLC) au cours de la présente campagne électorale.

« Nos philosophies sont complètement différentes. Les néodémocrates et les libéraux veulent prendre l’argent dans les poches des citoyens et le donner à des fonctionnaires pour créer des programmes de garderies, qui ne répondront pas aux besoins de l’ensemble de la population, comme on le voit ici au Québec, a-t-il poursuivi. On croit aux individus : on remet l’argent dans les poches des familles et celles-ci ont la liberté de faire ce qu’elles veulent avec cet argent-là, soit de payer une gardienne à la maison ou de payer une garderie publique ou privée. »

Le candidat conservateur a ainsi critiqué à mots couverts la volonté des néodémocrates de créer un million de places en garderies à 15 $ par jour d’ici huit ans. Pour que cet engagement se concrétise, les provinces devront payer 40 % de la facture, et certaines d’entre elles ont déjà signifié leurs réticences. Le chef néodémocrate, Thomas Mulcair, se dit malgré tout convaincu qu’il parviendra à mettre sa réforme en place.

De manière générale, M. Bernier a ciblé sans les nommer les promesses néodémocrates et libérales en matière d’éducation et de santé, deux champs de compétence réservés aux provinces.

Respecter la Constitution

« Lorsqu’on n’interfère pas dans le champ [de compétence] des provinces, on n’a pas besoin de s’asseoir avec elles pour trouver un terrain d’entente, on a seulement à respecter la Constitution, a expliqué le député sortant. La constitution est bien faite. Tous les sujets de nature locale sont dévoués au gouvernement provincial et tous les autres sujets sont dévoués au gouvernement fédéral. En respectant la constitution, on respecte l’autonomie des provinces et il n’y a pas de chicane fédéral-provincial. »

« Nous, on collabore avec l’ensemble des premiers ministres et on respecte la Constitution canadienne », a-t-il conclu.

Collaborer sans s’ingérer

En tenant un tel discours, Maxime Bernier tente de justifier l’inaction des conservateurs, rétorque le candidat néodémocrate dans Rosemont–La Petite-Patrie, Alexandre Boulerice.

« Nous sommes capables de faire la différence entre s’ingérer dans les affaires des provinces et travailler avec les provinces, dit-il. Ce qu’on veut, c’est travailler avec les provinces et on veut aller de l’avant en santé, en éducation postsecondaire parce que c’est ce que les gens réclament. »

M. Boulerice fait remarquer que l’« esprit collaboratif » privilégié par le NPD est une approche contraire à celle des conservateurs. « On va avoir une approche qui est complètement différente. Ça va être nouveau, ça va faire du bien et on va travailler pour le monde. Si on peut aider à ce que les gens aient un médecin de famille, tout le monde va être content », a illustré le lieutenant québécois du NPD au Québec.

« Contrairement à Stephen Harper, qui refuse catégoriquement de travailler avec ses homologues provinciaux, et à M. Mulcair, qui refile les coûts de ses promesses aux provinces, Justin Trudeau est convaincu que ces dernières ont besoin d’un partenaire fédéral qui respecte leurs compétences », a pour sa part fait valoir Adam Veilleux, le candidat libéral dans la circonscription de Beauce, que représente Maxime Bernier depuis 2006.

« Un gouvernement libéral sera le vrai partenaire dont les provinces ont besoin pour relever les défis collectifs auxquels nous faisons face », juge-t-il.


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