Une personne âgée qui ne peut pas avoir de bain, un accidenté du travail qui reçoit moins d’indemnités, frais illégaux dans les hôpitaux: la quête à l’équilibre budgétaire fait mal aux plus vulnérables selon la protectrice du citoyen.
L’ombudsman des services gouvernementaux a complètement démonté la thèse du gouvernement Couillard, qui répète sans arrêt que les restrictions budgétaires ne touchent pas les services.
Mme Saint-Germain «souscrit aux mesures de redressement des finances publiques» et croit qu’elles ne sont pas «inconciliables avec le maintien de la qualité des services». Or, Québec fait parfois les mauvais choix, a-t-elle lancé lors d’une conférence de presse pour présenter son rapport annuel jeudi.
Son organisme est intervenu auprès de 70 % des ministères et organismes pour constater que «des citoyens ont été lésés parce que des services ne leur ont pas été rendus ou n’ont pas été rendus en temps raisonnables; que des frais, certains abusifs, certains autres illégaux, leur ont été chargés; que des situations problématiques ne se règlent pas.»
Des hôpitaux, par exemple, vont équilibrer leur budget en chargeant «des frais administratifs indus» ou carrément «illégaux».
C’est sans compter le coût des stationnements qui est «abusif» et le référencement à des cliniques de radiographies et d’échographies qui font payer des frais accessoires.
«On en prend acte», dit Barrette
Selon la protectrice du citoyen, les personnes ayant des problèmes de santé mentale font partie des citoyens vulnérables les plus touchés.
Interrogé par les médias alors qu’il se trouvait justement à l’inauguration d’une nouvelle unité de soins de courte durée en psychiatrie au CHUL – des travaux majoritairement payés par le privé -, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a dit accueillir le rapport favorablement.
«On en prend acte, a réagi M. Barrette. Mais comprenons que la protectrice fait une lecture du passé, qui est juste, je ne conteste pas ça. Je l’ai dit : la santé mentale, pour notre gouvernement, est sujet qui doit être traité sur le même pied que des sujets plus spectaculaires comme la chirurgie cardiaque et la neurochirurgie, par exemple», a-t-il soutenu, précisant qu’il doit présenté «dans les prochains jours» son plan d’action en santé mentale.
Dans son rapport, la protectrice du citoyen reproche au ministère de la Santé et des Services sociaux de se traîner les pieds dans le domaine de la santé mentale, en ne faisant pas de cette clientèle une priorité.
- Avec la collaboration de Sophie Côté
Cinq endroits où les coupures font mal
Revenu Québec pousse des entreprises à la faillite
Le fisc québécois a des cibles de récupérations fiscales «très élevées» pour permettre au gouvernement d’atteindre l’équilibre budgétaire. Les méthodes utilisées «ne se font pas toujours dans le respect des droits des citoyens». Conséquence : «On a eu des situations où des entreprises ont dû faire appel à la Loi sur la protection de la faillite.»
Tout le monde doit se serrer la ceinture, même les accidentés du travail
Pour atteindre les cibles budgétaires, la CSST a réduit les services aux travailleurs blessés. «À la CSST, on a diminué le niveau maximal d'indemnités disponibles. On anticipe des économies sur des programmes, lesquels sont prévus pour servir des citoyens accidentés du travail. C'est ça qu'il ne faut pas faire», a dénoncé Mme Saint-Germain.
Augmentation des plaintes de 168 % chez Hydro
Les plaintes contre Hydro-Québec ont explosé de 168 % contre Hydro-Québec, surtout concernant les compteurs intelligents. Or, la protectrice du citoyen n’a pas le pouvoir d’enquêter sur le monopole d’État et demande qu’on élargisse son mandat. Le gouvernement a toutefois répliqué que ce serait trop cher.
La santé et la sécurité des personnes âgées compromises
De plus en plus de résidences privées accueillent des «cas trop lourds». Certains centres n’ont même pas de bains adaptés pour des résidents qui sont simplement lavés à la débarbouillette. Dans un cas, le centre avait indiqué à son CSSS qu’une patiente courrait des risques et nécessitait davantage de soin. Rien n’a été fait et la dame s’est enfuie à deux reprises.
Les enfants autistes doivent attendre leur tour
Dans un cas, un enfant autiste de quatre ans ne reçoit que quatre heures d’intervention comportementale par semaine. Il devrait plutôt recevoir 20 heures de soin, selon le programme en vigueur au Québec. «Des situations problématiques ne se règlent pas: par exemple l'enjeu des élèves en difficulté d'apprentissage ou les élèves qui ont des troubles du spectre de l'autisme.»
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