Les larmes, encore

On aime l’Occident lorsqu'il pleure en silence...

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Se résigner ? Jamais !






Et nous allons pleurer. Et nous allons envoyer des messages de sympathies. Et nous allons dénoncer l’horreur­­.




Et nous allons brandir l’Union Jack sur notre page Facebook. Je suis Manchester. Je suis l’Angleterre­­.




Je suis Saffie-Rose.




UNE « TRAGÉDIE »




Surtout, pas de colère­­, non. Pas d’émotions négatives.




On ne sait jamais, ça peut attiser la haine de l’autre côté.




Contentons-nous de pleurnicher et d’allumer des bougies, comme on le fait chaque fois.




Nous sommes avec vous.




Devant ce «drame». Devant cette «tragédie» qui ne porte pas de nom.




Comme si les attentats étaient des «actes de Dieu», comme des tremblements de terre ou des inondations.




Des incidents malheureux, sans cause ni motivation.




Lors des derniers attentats de Londres, Amir Khadir, ce médecin au grand cœur, a dit que l’Angleterre «avait du sang sur les mains. Nous sommes tous collectivement responsables, les payeurs de taxes que nous sommes, les électeurs que nous sommes, nous sommes responsables. Ce sont les gens qu'on élit qui vont lancer les guerres.»




Pensez-vous toujours la même chose­, Monsieur le député «solidaire»?




Nous sommes tous responsables de la mort d’une jeune fille de huit ans? L’Angleterre est responsable de la mort d’une jeune fille de huit ans, tuée par un fou d’Allah parce qu’elle voulait voir son idole?




Dire que le PQ voulait s’allier avec ce parti...




LE DOS VOÛTÉ




«Le Parti québécois porte en lui la bête du racisme», a dit Dalida Awada, membre du comité antiracisme de Québec solidaire.




Imaginez si je disais ça d’une religion. Que telle ou telle religion portait en elle «la bête de l’intolérance et de l’intégrisme».




Radio-Canada, Le Devoir et La Presse­­ me traîneraient dans la boue.




Alors on ne dit rien.




On se contente de pleurer. C’est comme ça qu’on l’aime, l’Occident.




Quand il pleure en silence, la tête penchée et le dos voûté.




Quand il ploie sous le poids de ses péchés et de ses crimes, quand il demande­­ pardon, quand il est contrit, abattu, pénitent.




Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa.




Vite, une Commission sur le racisme­­ systémique à Manchester, ça presse!




Et pendant ce temps, à Birmingham, deuxième plus grosse ville d’Angleterre, la majorité des femmes portent le voile intégral, les librairies ne vendent que des livres religieux, les restaurants pratiquent tous la ségrégation des sexes (les femmes et les enfants­­ mangent dans une section cachée­­ par un voile aux regards masculins­­) et les boutiques sont fermées­­ pendant les heures de prière.




DÉNONCER LES BARBARES




Mais chut, ne disons rien.




Contentons-nous de pleurer. Après tout, la colère est mauvaise conseillère.




Alors que la tristesse, tout le monde aime ça. Et puis, ça fait tellement de bien, de pleurer.




Vaut mieux jeter des larmes que de l’huile sur le feu, non?




Au lendemain de l’attaque à la mosquée de Québec, la province au grand complet a dénoncé cet acte barbare et envoyé des sous aux familles des victimes­­.




Maintenant, c’est à la communauté musulmane de dénoncer d’une seule voix les monstres qui font couler le sang d’innocents au nom de leur religion­­.




Nous, pendant ce temps, nous allons pleurer.




Docilement.




En fermant les yeux.



 




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