"221 Bataclan par an en Afrique du Sud" : le cri d'alarme d'un ancien rugbyman pro du SUA

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L'Afrique du Sud post-apartheid est devenue un pays rongé quotidiennement par l'ultra-violence

« Quelle serait votre réaction si plus de la moitié de la population d’Agen se faisait assassiner chaque année ? ». A trois jours du « Black Monday », qui invite tous les Sud Africains à s’habiller en noir le lundi 30 octobre pour dénoncer la violence dans leur pays, c’est un véritable cri d’alarme qu’est venu pousser Wessel Jooste au sein de notre rédaction d'Agen. « Il y a 19 000 homicides par an en Afrique du Sud », lâche-t-il. C’est cette statistique éloquente qui a provoqué la prise de conscience de l’ancien troisième ligne sud africain du SUA, devenu responsable du développement chez 2Gareni Industrie à Calignac depuis qu’il a raccroché les crampons.


"221 Bataclan par an en Afrique du Sud "


«J’adore manier les chiffres et là, cela fait quand même plus de 52 morts chaque jour ! Si je voulais être provocateur je dirais qu’il y a 221 Bataclan en Afrique du Sud par an. Je n’ai pas l’impression que la communauté internationale réagisse à cela. Noirs, blancs ou marrons comme l’on dit chez nous, au risque de choquer certains, tout le monde pâtit de cette situation. Une grande partie du peuple sud africain est effrayée par cette violence, mais rien n’évolue et les chiffres affolent un peu plus chaque année ».


Ce que d’autres de ses compatriotes dénonçaient à mots à peine couverts, comme ceux prononcés par l’ancien Springbok et aujourd’hui demi de mêlée du SUA, Enrico Januarie, qui déclarait en début de saison aimer « la possibilité d’avoir une vraie vie sociale en France et de pouvoir sortir sans angoisser », Wessel Jooste veut désormais le clamer haut et fort. 


Il veut mobiliser les joueurs sud-africains du SUA


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"Certes il y a eu l’apartheid et nous sommes tous conscients de ce qu’il a représenté en Afrique du Sud, mais pourquoi est-il compliqué aujourd’hui de dire ce qu’il se passe aujourd'hui dans mon pays ? Qu’est-ce qui a arrêté l’apartheid ? C’est parce que les sanctions prises à l’époque ont mis l’Afrique du Sud à genoux. Est-ce qu’il n’est pas possible de faire quelque chose aujourd’hui ? », s'interroge-t-il.


Tout ceci mis bout à bout a donc poussé Wessel Jooste à réagir et mobiliser autour de lui : « J’ai déjà contacté les joueurs sud africains du SUA pour qu’on se rassemble lundi matin, après leur entraînement, pour mettre en lumière cette situation dramatique. » L’ancien rugbyman qui a aussi fait les beaux jours de Bourgoin-Jallieu voudrait également rencontrer le maire d’Agen dans les prochains jours : « S’il pouvait relayer ma petite voix, cela serait déjà une grande satisfaction pour moi. »


BAPTISTE GAY