CAQ

La CAQ et le mot en S

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À quoi sert-il de se dire « souverainiste »? Il suffit d'agir en conséquence

C’est tabou. 


Il faut faire comme si ce mot et le concept qu’il désigne n’existaient pas.


La S... ?


Jamais entendu parler !


C’est quoi ça ? Une maladie ?  




 

 



LE MOT MAGIQUE


Seul le mot en N (nationalisme) est permis. 


Et pas seulement permis : encouragé ! 


Plus vous l’utilisez, plus vous gagnez de points.


Tout est en N à la CAQ.


Les portes sont nationalistes. Les fenêtres sont nationalistes. Les lampes sont nationalistes. 


Bernard Drainville ? Il n’est pas S, voyons, non, jamais, ark !


Il est Nationaliste !


Avec un N majuscule. 


La Nation, les amis, la Nation !


C’est le mot magique qui va nous permettre d’ouvrir les portes de la caverne d’Ottawa. 


« Bonjour, monsieur Trudeau ! Nous sommes venus négocier le rapatriement de certains pouvoirs au Québec !


— Oh mon Dieu ! Êtes-vous des S ?


— Non, non, rassurez-vous, nous sommes des N !


— Des N ? Ouf ! Entrez, les amis, j’arrive avec des rafraîchissements et des petites bouchées ! » 


C’est le pari que fait François Legault. 


Un N, c’est gentil, sympathique, bon enfant. 


Alors qu’un S, c’est menaçant, ça parle fort et ça laisse planer toutes sortes de menaces si jamais vous n’acquiescez pas à ses demandes. 


Voilà pourquoi Bernard Drainville faisait autant de contorsions pour ne pas prononcer le mot, mardi. 


On aurait dit un participant au jeu-questionnaire Ni Oui Ni Non.


« Êtes-vous Bernard Drainville ?


— Euh... Ça se peut !


— Êtes-vous encore souverainiste ?


— J’ai toujours été nationaliste !


— Êtes-vous végétarien ?


— J’aime beaucoup les légumes !


— Pratiquez-vous le ski ?


— En effet, j’aime les montagnes ! »


On aurait dit un sketch absurde écrit par Claude Meunier. 








SLAP SHOT


François Legault avait tellement peur que Bernard Drainville fasse un PKP de lui-même et qu’il brandisse son poing en l’air qu’il a dû prendre deux Gravol avant la conférence de presse...


C’est quand même bizarre, cette peur morbide du mot en S. 


Ça ferait peur aux anglos que la CAQ compte des souverainistes dans ses rangs ?


Et alors ? On s’en fout ! Qu’ils votent libéral ! La CAQ n’a pas besoin de leurs votes pour gagner !


Quant aux francophones, même si l’appui pour la souveraineté bat de l’aile (c’est un euphémisme), je suis sûr que Monsieur et Madame Tout-le-Monde ne trembleraient pas dans leur culotte à l’idée de voir des S se joindre à la CAQ. 


Ils se diraient que c’est comme au hockey.


Ça prend un Guy Lafleur, mais ça prend aussi des goons. 


Et ils verraient les S comme des goons. 


Georges Laraque, John Ferguson, Dave Morissette.


Niaisez-nous pas, car on lâche les bêtes.   



  • Écoutez la rencontre Martineau - Dutrizac diffusée chaque jour en direct 11 h via QUB radio :   





LE ROCKET


François Legault est convaincu que tu as ce que tu veux quand tu es gentil.


Pas sûr que tous les Québécois pensent ça...


En fait, monsieur Legault sous-estime le côté « bum » des Québécois.


Le côté bagarreur. 


Pourquoi autant de Québécois se sont identifiés à Maurice Richard ?


Parce que le Rocket n’avait pas peur de jeter les gants quand on l’écœurait trop. 


« Viens pas me chercher, parce que si tu me cherches, tu vas finir par me trouver ! »


Un N sans un S, ça vaut pas le Q...










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