Les Québécois insatisfaits de l'enseignement de l'histoire du Québec

Tribune libre

Les Québécois insatisfaits de l’enseignement de l’histoire du Québec dans le réseau scolaire
MONTRÉAL (Québec), le 24 avril 2012 – Le président de la Fondation Lionel-Groulx, M. Claude Béland, et le porte-parole de la Coalition pour l’histoire, M. Robert Comeau, ont dévoilé aujourd’hui les résultats d’un sondage commandé par la Fondation Lionel-Groulx et réalisé par Léger Marketing sur l’enseignement de l’histoire du Québec.
Une insatisfaction partagée par un grand nombre de citoyens
Le sondage montre que les Québécois, en particulier les Québécois francophones, sont mécontents de l’enseignement de l’histoire du Québec dans le réseau scolaire. Ainsi, moins du quart (24%) des personnes interrogées sont d’avis que le nombre de cours d’histoire est suffisant. Une proportion de 52% (59% chez les francophones) juge au contraire le nombre de cours insuffisant. 48% des Québécois francophones se déclarent en outre globalement insatisfaits de la qualité de l’enseignement de l’histoire du Québec contre 32% qui s’estiment satisfaits.
« Ces données viennent confirmer que, contrairement à ce que prétendent les tenants du statu quo, les inquiétudes exprimées depuis plusieurs années par les membres de la Coalition pour l’histoire et documentées par trois études rigoureuses ne sont pas le fait d’un groupe marginal mais sont au contraire partagées par un grand nombre de citoyens », déclare M. Robert Comeau, porte-parole de la Coalition.
Un appui solide aux propositions de la Coalition pour l’histoire
Le sondage témoigne d’un appui solide de l’opinion publique aux principales propositions mises de l’avant par la Coalition pour l’histoire. Ainsi, près de neuf personnes sur dix (87%) considèrent important qu’à la fin de leur cours secondaire, les élèves aient acquis une bonne connaissance des grands moments et des grands personnages de l’histoire du Québec, alors que le programme actuel tend à effacer cet enseignement. De plus, à l’instar de la Coalition pour l’histoire, 58% des Québécois (65% des francophones) estiment insuffisante la formation universitaire en histoire donnée aux futurs professeurs d’histoire au secondaire.
Par ailleurs, alors que l’offre de cours en histoire du Québec décline dans le réseau collégial et que moins de 5% des collégiens suivent un cours d’histoire du Québec, 73% des Québécois (79% des francophones) croient qu’un cours obligatoire d’histoire du Québec doit être instauré pour tous les étudiants de cégep.
Enfin, au moment où l’histoire politique de la nation québécoise est négligée dans l’enseignement et la recherche universitaires, la moitié des Québécois (54% des francophones) considèrent au contraire que les départements d’histoire devraient en faire une de leurs priorités.
Pour M. Claude Béland, président de la Fondation Lionel-Groulx, les résultats de cette enquête d’opinion interpellent directement la ministre de l’Éducation et le Premier ministre: « après les études réalisées par la Coalition pour l’histoire, après la pétition à l’Assemblée nationale signée par plus de 6 000 de nos concitoyens, après ce sondage plus que révélateur, le gouvernement québécois doit cesser de faire la sourde oreille et poser d’urgence des gestes concrets pour revaloriser l’enseignement de l’histoire du Québec dans notre réseau scolaire. »
Méthodologie
L’étude a été réalisée par sondage Internet auprès d’un échantillon représentatif de 912 Québécoises et Québécois. Un échantillon probabiliste de cette taille comporterait une marge d'erreur maximale de + ou - 3,3% et ce, 19 fois sur 20. Les entrevues ont été effectuées les 21 et 22 mars 2012.


Laissez un commentaire



4 commentaires

  • Réjean Labrie Répondre

    29 mai 2012

    Je proposais récemment une possibilité d'orientation du cours d'histoire:
    Sous quel angle aborder l’enseignement de l’histoire du Québec ? Sur celui du désir de survivance de notre identité culturelle en terre d’Amérique.
    Pour lire l'article complet:
    http://www.vigile.net/Sous-quel-angle-aborder-l

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mai 2012

    Il est tout à fait clair que, généralement parlant, l’oligarchie qui s’arroge tous les pouvoirs actuellement n’a pas intérêt à ce que les jeunes connaissent l’histoire du Québec comme le disait le commentaire précédent de Jean-François-le-Québécois. Le chaos social actuel risque cependant de changer la donne. Nous découvrons que la prise de conscience des étudiants a fouetté l’éveil de toute la population. Si l’histoire, la vraie, pas celle des bons blancs et des ‘’méchants sauvages’’ qu’on devait évangéliser, était plus connue, on cesserait peut-être d’être ultra tolérants vis-à-vis toutes les sottises véhiculées par l’oligarchie pour nous garder ignorants donc plus facilement contrôlables.
    L’heure de l’éveil national a sonné mais il faut avoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va.
    Ivan Parent

  • Marcel Haché Répondre

    28 mai 2012

    Ce que vous souhaitez s’inscrit dans la nécessité d’un Redressement National. C’est donc l’affaire d’un gouvernement dédié, qui croit à votre souhait et qui s’y attelle. Un gouvernement qui n’aurait pas froid aux yeux et ne baisserait pas le regard, comme le gouvernement actuel.
    Cela nécessiterait un gouvernement qui a du nerf, un ministre de l’Éducation qui a du nerf et de la conviction, et non pas un miniss et un gouvernement qui « pogne les nerfs », ce qui est bien différent.
    Vivement un Redressement National.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    27 mai 2012

    Ça me fait penser à une phrase du roman «1984», de George Orwell, qui m'avait frappé...
    Si je me souviens bien: «He who controls the past, controls the future».
    Les ennemis de la nation québécoise, veulent que nous oubliions qui nous sommes... ou étions.
    À noter qu'ils s'attaquent aussi à la langue française, et à un niveau encore plus fondamental que celui de la linguistique, aux pensées que nous nous sentons libres d'avoir et d'exprimer (ou non), avec la rectitude politique. Comme avec la «Newspeak», imaginée par le même auteur.
    Orwell adorerait!