La communauté médicale du Québec

Tribune libre

La Société canadienne du cancer avec la collaboration du Consortium de recherche en oncologie clinique du Québec, ont rendu disponible sur internet le répertoire des essais cliniques sur le cancer au Canada. On y apprend, entre autres choses, que plus de 500 essais cliniques sur le cancer du sein, près de 250 et 200 essais sur les cancers du poumon et de la prostate ont cours au Canada. Ce dynamisme de la recherche en cancérologie est particulièrement porteur d’espoir et réconfortant pour la population invitée par ailleurs à consulter le site pour se forger une opinion sur les options de traitements, relativement aux traitements conventionnels, en vue de futurs échanges plus structurés avec un professionnel de la santé.


D’autre part, le Collège des médecins du Québec a publié en mars 2025 des statistiques intéressantes sur les 22 900 médecins québécois en exercice. De ce nombre, 51 % sont des spécialistes. La profession s’est féminisée à hauteur de 56 %. Parmi les médecins en exercice, 33,5% ont moins de 40 ans et 22,1 % ont plus de 60 ans. Les régions de Montréal et de la Capitale-Nationale concentrent 45 % des effectifs médicaux pour une population qui représente 33,3 % des 9 056 044 québécois. C’est dire que les 15 autres régions administratives du Québec, qui comptent pour 67 % de la population du Québec, se partagent 55 % des effectifs médicaux. Ce déficit dans la répartition territoriale des effectifs médicaux est connu depuis longtemps et les correctifs à y apporter ne sont pas faciles sans la collaboration pleine et entière de chacun.


Si Montréal et la Capitale-Nationale contribuent à hauteur de 44 % du Produit intérieur brut (PIB)  du Québec sur un total de 535,2 milliards $, les autres régions y contribuent pour 56 %, et à ce titre, méritent des services médicaux conséquents. Comment s’en tirent les régions nettement en périphérie des grands centres que sont les régions du Nord-du-Québec, de l’Abitibi-Témiscamingue, du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord, de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et du Centre-du-Québec ? Somme toute relativement bien, avec des valeurs respectives de 12,5 % pour la population, 11,9 % pour les effectifs médicaux et 13,5 % pour leur contribution au PIB de la province. Bien qu’incomplets, les efforts de répartition des effectifs médicaux des dernières années semblent donner des résultats positifs. Mais, considérant les dimensions des régions éloignées, Il est permis de penser que certaines clientèles soient moins bien desservies malgré tout. 


Comme pour bien d’autres professions, le droit, la médecine vétérinaire par exemple, les études en médecine sont longues et exigeantes. Au Québec, après deux ans de cégep, idéalement en sciences, le cursus se poursuit à l’université dans une faculté de médecine pour cinq autres années, suivi d’une résidence rémunérée de deux à six ans, une étape obligatoire pour exercer la profession. Les résidents sont des travailleurs rémunérés qui oeuvrent principalement en milieu hospitalier. Leur salaire annuel brut  pour l’année 2025-2026 va de 57 296 $ pour la première année de résidence à 86 957 $ à la fin de la résidence. À cela s’ajoutent plusieurs avantages sociaux : quatre semaines de vacances, des primes d’appel et divers congés pour résident-coordonnateur, conférence, examen, selon la dernière entente collective 2021-2028 des résidents québécois.


Comme point de comparaison, rappelons qu’au Québec, 42 % des ménages gagnent moins de 60 000  $ par année, 32 200 $ pour les travailleurs au salaire minimum, 25 800 $ pour les travailleurs à pourboire. Soulignons aussi que les frais de scolarité sont plus faibles au Québec, entre 4 000 $ et 9 000 $ par année, comparativement à une fourchette comprise entre 18 000 $ et 30 000 $ pour les provinces anglophones. La hausse de 600 $ des frais de scolarité pour les années 2025 à 2028 ne va certainement pas inverser la situation avantageuse des étudiants québécois en médecine.


Note : Les données dans ce texte peuvent varier en fonction de la source de celles-ci, soit le Collège des médecins du Québec, l’Institut de la statistique du Québec, la Fédération des médecins résidents du Québec et autres références disponibles incluant l'IA. Mais l’ordre de grandeur restera sensiblement dans les mêmes paramètres.


Yvonnick Roy


Québec



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