Les religions : de l'humain travesti en divin

Modeste contribution à la Charte québécoise des valeurs…

Tribune libre

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«Il n’est possible de croire qu’à ce qu’on ne comprend pas et il est parfaitement impossible de croire à ce qu’on comprend.»
Clément Rosset, Le Principe de cruauté

Les religions sont des idéologies comme les autres. Comme l'écrit ailleurs, et pertinemment, une certaine Dame Carole Jean.
Ce qui par ailleurs ne constitue ni un défaut, ou une carence rédhibitoire, ni une qualité au sens second du terme.
Et chacun peut adhérer à l'une ou l'autre de ces idéologies (il en existe d'innombrables au sein de l'Humanité, qui se font et se défont au fil des siècles et des millénaires : il n'y a pas seulement – beaucoup s'en faut – que les trois monothéistes de source abrahamique : l'islam, la chrétienté et le judaïsme).
C'est tout de même étonnant, convenons-en d'emblée. À savoir –.
Les hommes s'inventent des dieux (leur existence n'a jamais été d'aucune manière démontrée. Non, jamais). Ils lui mettent ensuite des mots en bouche (la bible, le coran, le tanakh...), pour enfin se soumettre corps et âme (et idéalement, de l'Inquisition catholique de jadis aux intégristes de notre temps – islamiste, hindouiste... – soumettre les «infidèles» aussi, voire surtout...) aux préceptes émanant de ces textes.
C'est ainsi que le Créé de toute pièce devient Créateur.
Aussi nommé, en toute rigueur, Idole. Mais appelons-là Odile, pour ne pas faire de ségrégation (et ainsi ménager les susceptibilités) entre les non moins innombrables noms qui lui sont assignés selon les époques, les pays et les communautés concernés.
Mais là ou le bât blesse très sérieusement (car enfin, tout un chacun peut émettre une HYPOTHÈSE et s'y soumettre totalement, si ça lui chante), c'est que cette Hypothèse (on y croit ou on n'y croit pas, faute de la vérifier : tel un fer en bois, dirait Hegel) se métamorphose rapidement, pour les fidèles concernés, en ABSOLU.
Sophisme monumental.
En outre, un Absolu c'est par définition indiscutable.
Tout le contraire – mais radicalement le contraire – de la Démocratie.
Dans laquelle les hommes sont «condamnés» (une forme d'Enfer ? : pensons au mot de Churchill...), par le langage (expression, écoute, discussion, débat et enfin : décision), à polir leurs différends (par police moins que par polissage) afin de créer des sociétés viables. C'est-à-dire dans lesquelles ces différends se révèlent compatibles dans le respect par tout un chacun de tout un chacun.
Herculéen labeur de Sisyphe.
Car il s'agit, on le sait, d'un d'un travail perpétuel. Jamais achevé. À remettre en permanence sur le métier.
(Ah ! ce serait tellement plus simple – via un dieu, une folle idée ou un psychopathe, peu importe – la Dictature !)
Bref. Le religieux, cela dit en tout respect des croyances, n'a rien à faire au sein de l'État.
L'Absolu dans le Politique (de quelque idéologie qu'il puisse participer : du sang aryen à l' «homme nouveau» manière Polpot, en passant par la jihad), c'est la Guerre.
Tôt ou tard.
Invariablement.


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