Les tannants

Marois "tannée"



La chef du Parti québécois, Pauline Marois, a senti le besoin de rappeler à l'ordre les gens de la mouvance péquiste qui expriment des dissidences à l'égard des positions du parti. «Vous êtes tannés? Moi aussi, je suis tannée, a-t-elle dit à des militants réunis à Québec. Chaque fois qu'un membre ou un groupe déballe ses états d'âme, ses propositions sur la place publique, on donne qu'on le veuille ou non la perpétuelle image d'un parti où il y a toujours de la bisbille.»


La virulence de cette sortie étonne. On comprend que Mme Marois en ait marre de l'omniprésence de son prédécesseur, Bernard Landry, dans les médias. La leader péquiste ne devrait pas tant s'en faire: la crédibilité de l'ancien premier ministre fond à mesure qu'il multiplie les sorties.
Pauline Marois a fait prendre deux virages majeurs à son parti, l'un relatif à la stratégie référendaire, l'autre portant sur la création de la richesse. Jusqu'ici, les militants ont fait preuve d'une docilité exemplaire. Pourquoi, au moindre frisson de divergence, s'emporte-t-elle ainsi?
Mercredi dernier dans les pages du Devoir, les dirigeants du SPQ-Libre ont fait valoir leur point de vue sur les orientations que devrait adopter le parti. La formation indépendantiste étant précisément à élaborer son programme, en quoi cette expression d'opinion peut-elle être considérée comme de la «bisbille»?
Le même jour, on apprenait que M. Landry, Joseph Facal, Jean-François Lisée et François Rebello avaient signé une pétition réclamant un moratoire sur la réforme de l'éducation. Il se trouve que Mme Marois s'oppose à un tel moratoire. À cet égard, la position de M. Rebello, président de la commission politique, est en effet problématique. Mais MM. Facal et Lisée, qui n'occupent aucun poste officiel et commentent régulièrement l'actualité sur leurs tribunes respectives, ne sont certainement pas contraints par la discipline de parti.
Le fait que quatre personnes de sensibilité péquiste s'associent au mouvement antiréforme, plutôt que d'être vu comme une preuve de déloyauté, devrait sensibiliser Mme Marois à l'ampleur du mécontentement suscité par ces changements. Libéraux et péquistes ont tort de blâmer le chef du PQ pour les ratés d'une réforme qui, lorsqu'elle l'a lancée il y a 10 ans, n'avait rien à voir avec les «compétences transversales» et le «socio-constructivisme». Mme Marois est cependant mal venue de rendre le gouvernement libéral responsable d'un dérapage qui s'est bel et bien produit sous un gouvernement péquiste.
De toute façon, sur le fond, Mme Marois et la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, sont d'accord: des ajustements majeurs doivent être apportés à la réforme, mais un moratoire causerait plus de problèmes qu'il n'en réglerait. Pourquoi ne pas préserver de la politique partisane ce dossier aussi crucial que complexe?
Pauline Marois souhaite que le Parti québécois soit plus discipliné. Quand on connaît l'histoire turbulente du PQ, c'est certainement un voeu légitime. Seulement, il ne faudrait pas que cette discipline soit si tatillonne qu'elle fasse taire les débats d'idées sans lesquels un parti politique est condamné à l'apathie.
apratte@lapresse.ca
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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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