Loi 101: Québec promet la tolérance zéro

Le ministre Béchard remettait aux journalistes une copie de son discours au Congrès de l'industrie forestière du Québec. Le texte comprend au moins une trentaine de fautes majeures de français.

17. Actualité archives 2007

Norman Delisle - En matière linguistique, ce sera «tolérance zéro» pour les infractions à la loi 101, promet la nouvelle ministre responsable du dossier, Christine Saint-Pierre.
«La question de la langue française, c'est une priorité pour notre gouvernement. C'est aussi une priorité pour M. Charest. Tout ce qui est de la question de la langue française, ce sera tolérance zéro. Nous serons là, nous surveillerons et nous ferons appliquer la loi», a déclaré la ministre Saint-Pierre jeudi, alors qu'elle était interrogée à l'Assemblée nationale par le député péquiste de Borduas, Pierre Curzi.
Le député Curzi avait mis en relief le fait que dans le Discours inaugural du premier ministre Jean Charest, la veille, l'objectif du gouvernement était de renforcer la fierté de la langue française dans l'espace public.
Un tel objectif suppose «des efforts accrus, des efforts supplémentaires, entre autres pour permettre aux citoyens d'être servis en français dans les commerces, notamment à Montréal,» croit M. Curzi.
La Charte de la langue française reconnaît en effet le droit d'être servi en français dans tous les commerces et restaurants du Québec. Elle stipule également que l'affichage commercial doit être fait en français de façon prioritaire. M. Curzi a voulu savoir quelles mesures la ministre mettra de l'avant pour donner suite au mandat que vient de lui confier le premier ministre.
La ministre a répondu qu'elle allait «promouvoir la qualité du français parlé et écrit à travers tout le Québec, car le français, c'est la langue des Québécois, c'est la langue officielle du Québec».
Fautes de français
Mais Mme Saint-Pierre devra probablement commencer cette promotion auprès de son propre collègue, le ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard.
Au moment même où Mme Saint-Pierre faisait cette profession de foi envers la langue française à l'Assemblée nationale, le ministre Béchard remettait aux journalistes une copie de son discours au Congrès de l'industrie forestière du Québec. Le texte comprend au moins une trentaine de fautes majeures de français.
On y parle de la «crise que traversent (sic) le Québec». Le ministre Béchard écrit que «les intervenants sociaux doivent s'associés (!) à une industrie moderne». Il promet de consulter sur «tout (?) les projets» qui seront présentés.
Le ministre invite aussi tous les forestiers «à effectuer le travail dans lequel vous exceller». Il promet aussi de poser des actions «pour les travailleurs qui sont les premier (sic) touché (resic) par l'incertitude».
Ce n'est pas la première fois qu'un texte public d'un ministre du gouvernement libéral est cousu de fautes. En 2005, le texte du Discours inaugural remis aux journalistes par le bureau du premier ministre contenait lui aussi grand nombre de fautes de français qu'on avait dû corriger le lendemain.


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