Loi 21 : la position de Charest fait réagir à Québec

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La laïcité du Québec n’a pas à être remise en cause par un tribunal étranger à notre culture


Le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, s’inquiète de voir le nouveau candidat à la chefferie du Parti conservateur du Canada, Jean Charest, s’opposer à la Loi sur la laïcité du Québec, une «tentative explicite de nier aux Québécois le droit de décider par eux-mêmes», selon lui. 


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En entrevue à LCN, jeudi, l’ancien premier ministre libéral a affirmé que «la question de la laïcité pour les Québécois, c’est fondamental [...] et ça, il faut respecter ça».


«Ce n’est pas moi qui vais courir avec des poursuites devant les tribunaux, je n’en ferais pas de poursuite devant les tribunaux. Si l’affaire va à la Cour suprême, le gouvernement fédéral s’exprimera», a-t-il ajouté par la suite.





 


 



 


 




Cette position tranche avec celle de non-ingérence de son prédécesseur, Erin O’Toole, et a fait réagir à l’Assemblée nationale où les députés ont réitéré, pas plus tard qu’en novembre dernier, que ce débat appartenait aux Québécois.


Démonstration par l’absurde


Jean Charest continue ainsi «dans sa ligne directrice de nier le droit des Québécois de décider pour eux-mêmes», une tradition qu’il aurait entamée en 1995 lorsqu’il a fait campagne pour le camp du Non au deuxième référendum sur la souveraineté, dit le chef péquiste.


Une potentielle course pour diriger le pays entre le chef libéral fédéral, Justin Trudeau, et Jean Charest, tous deux opposés à la Loi sur la laïcité de l'État (loi 21), démontrerait «par l’absurde» l'inutilité de la démarche de collaboration avec le fédéral adoptée par la Coalition Avenir Québec, ajoute-t-il.


Plus nuancé, le député du Parti libéral du Québec (PLQ) Gaétan Barrette note que Jean Charest se situe «sur la clôture» en matière de laïcité. «À la limite, quelqu’un pourrait dire qu’elle est contradictoire», dit-il. Par contre, «c’est un débat québécois», tranche-t-il toutefois.





Si certains députés du PLQ ont déjà dit être prêts à appuyer leur ancien chef dans sa tentative d’être élu à la tête du PCC, comme Lise Thériault et Christine St-Pierre, il ne faut pas voir ces prises de position personnelles comme un appui du parti à la position de Jean Charest, explique Gaétan Barrette.


«Les individus qui sont aussi députés ont le loisir de prendre position comme personnes, maintenant au PLQ on ne va pas prendre position par rapport à qui que ce soit au fédéral», dit l’ancien ministre de la Santé.


Ça va se régler ici


Pour Québec solidaire, dont la position anti-loi 21 est bien connue, Jean Charest n’est qu’un partisan parmi «des milliers et des milliers à être contre l’interdiction du port des signes religieux qui empêche des femmes de travailler». Mais «peu importe sa position, ça va se régler ici, au Québec», indique la porte-parole du parti, Stéphanie Guèvremont.


S’il se réjouit de l’appui de Jean Charest à la reprise de certains projets de pipelines, le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, s’inscrit en opposition à son potentiel vis-à-vis fédéral en matière de laïcité.





 


 



 


 




«Le Québec a la compétence exclusive en matière de laïcité de l’État. Le gouvernement fédéral doit respecter le choix des Québécois. Le débat est clos», a-t-il indiqué jeudi.


Seule la Coalition Avenir Québec, pourtant à l’origine de la Loi sur la laïcité de l’État, s’est abstenue de commenter la position de Jean Charest. L’attaché de presse du premier ministre, Ewan Sauves, s’est contenté de faire référence à une déclaration passée de François Legault où il disait ne pas vouloir se mêler de la course à la chefferie du Parti conservateur du Canada.



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