Indépendance du Québec

Lucien Bouchard est-il souverainiste?

Performance de Legault au Face-à-Face

Tribune libre




Dans un article publié dans Le Quotidien du 2 avril 2013 sous le titre « Lucien Bouchard n'a jamais été souverainiste », l’auteur reprend les paroles tirées des Mémoires de l’ex-ministre péquiste Jean Garon qui « estime que Lucien Bouchard n'a jamais été souverainiste » mais plutôt « un nationaliste profondément conservateur, ancré dans le passé religieux du Québec, et jamais un souverainiste social-démocrate. »

En juin 2022, lors du dévoilement de la statue du premier ministre Jacques Parizeau derrière l'Assemblée nationale. Lucien Bouchard, en mêlée de presse, a reconnu que « l'ancien parti qu'il a dirigé, le Parti québécois, était dans une posture difficile à quelques mois des élections. Le PQ est à la traîne, selon ce que suggèrent les sondages.C'est clair que ça ne va pas bien au PQ en ajoutant que les partis sont des véhicules qui peuvent être remplacés, qui durent le temps que ça rend service. Enfin, aux yeux de Lucien Bouchard, la souveraineté demeure pour lui une nécessité qui doit peut-être pour le moment être revue pour la transformer en d'autres projets, selon ses propres mots. Plutôt démobilisant comme argumentaire, n’est-ce pas ?

En ce qui me concerne, sa stratégie sur les « conditions gagnantes » lorsqu’il était premier ministre du Québec, une stratégie héritée en droite ligne de l’« étapisme » de Claude Morin qui nous a conduits à la question alambiquée du référendum de 1980, m’a toujours fait triturer les méninges à tel point que je me suis souvent demandé si, dans la tête de Lucien Bouchard, les conditions gagnantes s’érigeaient comme un mur (ce qui faisait son affaire) devant la faisabilité de la souveraineté du Québec

De toute évidence, Lucien Bouchard n’occupe plus le territoire de la souveraineté qui « doit peut-être pour le moment être revue pour la transformer en d'autres projets, selon ses propres mots. » Mais à quels projets fait allusion l’ex-chef du PQ ? Je serais très curieux de l’entendre à ce sujet au lieu de lancer un ballon vide !

Performance de Legault au Face-à-Face

Après quelques jours de recul, j’aimerais apporter ma petite contribution eu égard au Face-à-Face diffusé sur TVA, notamment sur la performance de François Legault qui, soit dit en passant, semblait trouver bien lourd l’exercice auquel il devait se prêter.

J’entends par là le visage bougon de « pitbull » qu’il affichait lorsqu’il écoutait les questions des autres chefs comme s’il avait l’intention de les attaquer continuellement. Je veux bien croire qu’il a subi un barrage de questions de la part de ses adversaires (ce qui est tout à fait normal en tant que premier ministre sortant) mais il aurait pu, en tout respect, se passer du ton acrimonieux, voire méprisant, envers les chefs de partis.

Quant au fond des questions, il est plutôt demeuré vague et même parfois contradictoire, notamment sur les études sur le troisième lien entre Québec et Lévis, à tel point que le lendemain du débat, il crachait le morceau en point de presse en avouant qu’il n’y avait pas encore d’étude sur le troisième lien alors que, quelques jours auparavant, il avait argué que, compte tenu des nombreux travailleurs qui sont en télétravail maintenant, les experts devaient adapter leurs études en fonction de cette nouvelle réalité.

En termes clairs, François Legault devra retrouver son calme, son sourire et sa cohésion à défaut de quoi il risque d’en subir les conséquences lors du prochain sondage, une deuxième baisse consécutive substantielle de la CAQ dans l’opinion des Québécois pouvant changer complètement la donne eu égard à la répartition des résultats dans l’ensemble des partis.


Henri Marineau, Québec


Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2020 articles

  • 1 412 891

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





Laissez un commentaire



1 commentaire

  • Jean-Jacques Nantel Répondre

    22 septembre 2022

    Une seule est chose est absolument certaine, c'est que le mouvement souverainiste s'est mis à refluer dès que nous avons atteint 55% de oui dans les sondages au tout début d'un premier mandat de Lucien Bouchard, c'est-à-dire au moment le plus favorable possible pour réaliser la souveraineté.


    Or, Bouchard, qui avait perdu son grand frère (Jacques Parizeau), avait peur du Canada anglais et a donc inventé son discours sur les conditions gagnantes dans le but de faire reculer le mouvement. Mais quel était le message envoyé à la population avec ce discours? C'était qu'il fallait à tout prix ramasser beaucoup beaucoup beaucoup d'argent avant de se lancer dans cette ¨aventure¨ parce que l'indépendance allait coûter affreusement cher.


    Et quand Bouchard eut réussi à nous faire passer sous les 50%, il s'est enfui avec sa pension de premier ministre; il a repris sa pension de ministre fédéral (qu'il avait fait semblant de donner à des oeuvres de charité parce qu'il avait demandé toutes sortes de sacrifices aux Québécois) puis il s'est mis à faire du lobbying pour ses amis fédéralistes. Quel grand personnage historique! 


    Cette trahison est responsable de la fin prochaine et inéluctable du PQ. De toute façon, entendez-vous les leaders péquistes actuels utiliser des arguments économiques convaincants pour faire avancer le projet? Des arguments comme les droits de passage qu'un Québec indépendant aurait le droit d'imposer à tous les véhicules canadiens anglais qui traverseraient son territoire stratégique, exactement comme le font tous les autres pays de passage du monde. Non, non, non, le PQ cache ces arguments étant donné que son seul et unique but est de se faire élire, puis réélire, puis réélire.


    Seul Parizeau a été sincèrement indépendantiste; le reste... Il a d'ailleurs été responsable des deux référendums (Lévesque savait que Parizeau partirait s'il ne faisait pas le référendum de 1980). Bye bye le PQ!


    Jean-Jacques Nantel